AZAZEL (hébreu : עזאזל) est un terme énigmatique que l'on trouve dans le Tanakh (Bible hébraïque) ainsi que dans certains apocryphes. Il ferait référence à un antique démon que les anciens Cananéens croyaient habiter le désert
Merci Wikipedia pour cette démoniaque précision, mais l’AZAZEL dont nous allons parler est bien réel, et musical par-dessus le marché. AZAZEL fait justement partie de ces légendes bien enfouies dans le sol finlandais, et sa naissance néfaste remonte à l’époque où la Norvège et la Suède se partageaient le royaume BM à grands coups d’épée, et de déclarations aussi tapageuses que méprisantes. Les deux scènes s’affrontaient pendant que dans l’ombre, une hideuse créature tapie dans la terre impure s’apprêtait à commettre ses exactions sanglantes et sombres.
Les desseins d’AZAZEL ont toujours été simples et purs, pourtant, la trajectoire du groupe a connu bien des déviations et contourné bien des embûches. Formé en 1992, le groupe a d’abord publié une première démo assez alléchante pour que l’underground le remarque (Crucify the Jesus Christ Again), avant de s’éteindre via un EP qui annonçait sans le savoir une longue période de silence (The Night of Satanachia). Après ces débuts tonitruants et porteurs de désespoir, le combo s’est enterré dans les limbes de la production, pour ne revenir que quinze ans plus tard et un split en compagnie de GOATMOON, avant d’enfin publier son premier manifeste de haine l’année suivante, via l’impitoyable et assourdissant Jesus Perversions.
Et les perversions du nazaréen furent suffisamment lubrique pour déchaîner les enfers, et permettre aux finlandais d’enregistrer une suite à la hauteur des désespérances, et Witches Deny Holy Trinity de conquérir un public de fidèles, très attachés à l’optique roots de cet ensemble fielleux et bruitiste. Aujourd’hui, soutenu par le label national Primitive Reaction, AZAZEL émerge enfin des enfers de Dante pour clore sa trilogie initiale, avec huit nouveaux morceaux toujours aussi peu compromis, et symptomatiques d’une démarche rétrograde délicieuse comme un lambeau de chair trouvé sur les dalles d’une église oubliée par le temps.
Lord Satanachia (chant, seul membre d’origine), Mavrofos & Raakalainen (guitares), Idimmu (batterie) et Lucifuge Rofocale (basse), nous offrent non seulement le visage hideux d’un nouveau line-up renouvelé aux deux-cinquièmes, mais aussi une nouvelle plongée dans les horreurs du BM finlandais historique. Et il est certain qu’en écoutant ce troisième chapitre de la saga, on regarde méchamment en arrière, lorsque le BM n’était encore que grimaces grotesques et riffs lancinants. Réfutant tout principe d’évolution, AZAZEL se concentre sur la facette la plus HELLHAMMER du BM nordique, se reposant sur des guitares sombres et rudimentaires, un chant exhorté comme à la grande époque de DARKTHRONE, des accélérations prévisibles à cent bornes, et une ambiance générique putride. Esthètes, fuyez-donc pendant qu’il est encore temps, car vous ne trouverez dans les sillons numériques d’Aegrum Satanas Tecum que passion rétrograde et instincts viscéraux. Certes, la musique composée par le quintet ne donne pas vraiment envie de se lever la nuit pour aller sacrifier une vierge sur un autel de fortune, mais cette optique passéiste, ce refus de l’évolution et de la progression a quelque chose d’hypnotique, et les compositions déroulent leur litanie morbide comme un cauchemar venu du fond des temps.
J’en veux pour preuve l’infâme « I Worship Him » qui jure son allégeance au malin en utilisant des formules passées de trépassés, mais aussi l’infect « Demons Attack the Nun's Chapel (Aegrum Satanas Tecum) », dont l’orchestration est réduite au minimum, et les effets totalement absents. Presque Punk dans cette volonté de se borner à reprendre les principes de base, ce troisième album dénote dans la production actuelle, pas vraiment lo-fi, mais éloigné des turpitudes ambitieuses des créateurs les plus avant-gardistes. Les nombreux arrangements et effets sur le chant, ces parties de guitare monotones qui résonnent comme un tocsin dans le lointain, cette rythmique sommaire qui n’accepte que le mid et les blasts comme moyens d’expression, le tout à des allures de vieil épouvantail ressorti pour Halloween, dans le but d’effrayer quelques pèlerins perdus dans la campagne.
AZAZEL est donc l’essence même du mal, et une légende finlandaise qu’on se raconte entre initiés. Evidemment, le tout a des airs de redite plus ou moins habile, mais ce flair au moment de trouver l’atmosphère idoine, cette voix de vieille sorcière perdue dans le labyrinthe du mal, cette caisse claire à peine discernable, et cette production old-school font de ce troisième tome une réussite nostalgique, une promesse tenue. Celle de ne jamais renier ses origines, et de continuer d’honorer les premières années du BM, bien avant qu’il ne devienne un phénomène de foire et une prise de becs entre puristes.
Titres de l’album:
01. Invocation (Hail the Ancient Ones)
02. Jesus Christ Impotent Rotting Saviour
03. Welcome to Church Bizarre
04. I Worship Him
05. Demons Attack the Nun's Chapel (Aegrum Satanas Tecum)
06. Incubus Rises Again
07. Succubus, My Infernal Vampire Spirit
08. In Nomine Dei Nostri Satanas
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36