Nous venant de Guayaquil en Equateur, les SEVERO se présentent donc comme un tout jeune groupe fêtant dignement son premier album. Sans autre indication sur leur année de formation, ni aucune publication en amont, il est impossible de connaître le parcours de ces musiciens sympathiques, qui nous offrent avec Dos Seres un joli concentré de Heavy joué avec l’énergie d’un apprenti-thrasheur n’ayant pas envie de tremper ses deux pieds dans les eaux de la Bay-Area. Rien de bien original ni de foudroyant, mais une belle volonté de jouer une musique musclée mais mélodique, et de proposer aux fans éventuels de véritables chansons construites autour de riffs persuasifs et de lignes de chant volontaires. En gros, du classicisme dans ce qu’il a de plus respectueux des valeurs, et rien de plus.
SEVERO, ce sont donc cinq musiciens (Carlos Guillén - basse, Byron Alvarado - batterie, Andrés Mendoza & Julio Álvarez - guitares et Pablo Alvarado - chant), à cheval entre les genres, mais assez à l’aise dans la nostalgie prononcée. Dans les années 80, le combo se serait vu rangé dans la catégorie vague du Hard dit « violent » (MAIDEN, JUDAS…), voire comparé à une version plus amateur et adoucie de LAAZ ROCKIT. On sent aussi des traces de Power Metal dans ce répertoire, lorsque le tempo accélère et provoque le spectre de SCANNER et autres LEATHERWOLF (« Atroz »), sans pour autant aller chatouiller la corde sensible des fans californiens de la vitesse débridée.
De l’entre-deux, voire un pas chassé de trois, voilà en gros le mouvement développé par ce sympathique ensemble, bien au fait de son traditionalisme. Typiquement old-school, Dos Seres n’en fait donc pas trop mais juste ce qu’il faut, et plaque des motifs bien costaud qui retiennent l’attention et accrochent l’oreille. On se laisse facilement attirer par ces licks en toile d’araignée (« Loco Inconsciente »), qui suggèrent un mélange assez fameux entre le PRIEST et METAL CHURCH, tout en gardant sous le coude le Thrash light américain des années 88/89. Un Thrash qui avait enfin compris que la musicalité n’était pas l’ennemie de la brutalité, et qui n’hésitait plus à ralentir le tempo et laisser pousser les harmonies sans avoir l’impression de trahir la cause.
Adeptes du less is more, les équatoriens proposent quand même des choses riches, des variations, avec quelques allusions acoustiques tendres qui donnent le signal du quart d’heure américain (« Corazón de Cristal », ballade poignante qui se termine dans un crescendo sombre et symptomatique des chœurs brisées des eighties). Mais le propos reste viril, tendu, et surtout, persuasif, avec toujours en exergue ces intros qui battent le rappel d’un mi rageur et de saccades précises. Le tout est donc tranchant comme un rasoir, mais un rasoir qui coupe les chaînes plutôt que les chairs. On peut regretter ce parti pris entre deux eaux, tant on aimerait parfois que la machine s’emballe avec plus de fougue, mais en l’état, et avec un chant bien rauque, les morceaux ne peinent pas à convaincre de leur force.
Sorte d’ANNIHILATOR des années médium, SEVERO ne tient pas à être assimilé à la vague Rétro-Thrash de ces dix dernières années, et maque le pas sans faiblir. Malgré des motifs parfois reconnaissables entre mille pour avoir été tronçonnés par les plus grands, l’énergie l’emporte sur la créativité, et l’indulgence sur les attentes. D’autant que lorsque la batterie joue les indécises, le tout est très digeste (« Rebelión »). On peut parfois penser que le mélange entre langue ibère, chœurs Hardcore et ambiance légère fait de certains titres des hymnes à la cerveza, heureusement pour nous, ces moments sont minoritaires. Mais ne nions pas la réalité des faits, aussi sympathiques soient-il, les membres de SEVERO appartiennent clairement à la seconde division underground, et ne peuvent prétendre s’en extirper pour le moment.
Mais laissons-les mariner un peu dans leur jus et faire preuve de plus d’ambition avant de les y condamner à perpétuité.
Titres de l’album:
01. Intro
02. Manifiesto Maligno
03. Atroz
04. Loco Inconsciente
05. Corazón de Cristal
06. Dos Seres
07. Rebelión
08. Tiempo de Seguir
09. Rebeliyn
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Perso, j'aime bien le chant justement. C'est même d'ailleurs le seul truc à sauver là-dedans. Ca fait le buzz ce truc mais c'est tout pourri.
06/10/2024, 07:49
Vu cette année au rock and eat, rencontre max une de mes legendes, en concert ça déchire et toujours aussi Malsain, hate d'écouter le nouvel album
05/10/2024, 07:16
C'est slayerien certes, mais ça ne vaut pas la grande époque..iol manque quelque chose qui rende le morceau majestueux, épique, du bon Slayer quoi! Ca prouve bien que Kerry King n(était pas le seul maître à bord, en matière de génie, dan(...)
04/10/2024, 13:41
Faut que je me trouve le temps de voir cette vidéo, mais, Massacra, quel groupe !!! Le Brutal Tour, l'un de mes bons gros souvenirs concert !!! Enjoy the violence !!!
30/09/2024, 22:06
+1 avec @Humungus.Depuis que j'ai visionné cette vidéo hier soir, je me suis acheté The day of Massacra et j'écoute les albums du groupe depuis ce matin
30/09/2024, 15:29
Salut. L'album sortira le 04/10/2024 via AFM Records & non Napalm Records. C'est visible sur la vidéo & c'est le titre présent dans l'album: 08 - Keep That MF Down
30/09/2024, 11:27
De prime abord, on pourrait se dire : "Mais quel est l'intérêt de voir des photos de post-ados dégueulasses en perf patché ? Pourquoi écouter un mec nous conter sa "petite" vie pendant une heure ?"...Bah parce que ça nous ra(...)
30/09/2024, 09:26
Vidéo intéressante ! Merci pour le partage. Les membres de ce groupe sont si peu bavards, c'est une vraie chance d'écouter son témoignage. Le type a l'air humble, attachant. Je vais ressortir Enjoy the violence cette semaine, tiens.
29/09/2024, 13:01