Metal orchestral, Metal instrumental, Metal symphonique, Néo-Metal classique, quelle que soit l’appellation, elle convient à OPUS ARISE, qui avec The Network agrandit son réseau et se faufile dans tous les interstices musicaux. Pour mémoire, sachez que ce collectif est né de l’impulsion de membres de SVNEATR, THOUSAND ARROWS, ou YSGAROTH, qui il y a presque dix ans ont uni leurs forces pour proposer un schéma différent, et oser l’absence de chant sur tapis de cordes et de rythmiques.
En 2016, le groupe formalise sa vision via un premier album surprenant, Revelation, qui en fut une pour nombre de fans s’identifiant à cette musique puissante et délicate, et ces mêmes fans étaient donc nombreux à attendre le retour de leurs nouveaux héros, restés silencieux de trop longues années. C’est donc avec plaisir qu’ils acclameront ce comeback inopiné, qui une fois encore, repousse les nombreuses possibilités d’un Metal agressif et ciselé.
The Network est ainsi un concept que le groupe décrit en ces mots :
L’intrigue de l’album repose sur un monde Cyberpunk. La recherche de progression d’accords qui manipulent l’espace et le temps. Notre héros fait des recherches impliquant le phénomène de fréquence progressive. Il n’a jamais trouvé de preuve de son existence, mais ses recherches impliquent de trouver des preuves, de même que d’en obtenir le contrôle. Après des années de recherches, il tombe sur la progression de scepticisme interne, et c’est ici que le voyage démarre.
Tout ceci ne nous en dit pas très long sur le contenu d’un album qui risque de surprendre pas mal d’adorateurs de la secte instrumentale, aussi progressive qu’elle n’est brutale. Une fois encore, le line-up fourni (Shawn Hillman - guitare/violoncelle, James Readman - guitare, Daniel Carmago - basse, Matthew Logan - batterie, violon, Matthew Hannah - claviers, Michelle Gao - violon, Ellen Smith - alto, Darrell Bennett - violoncelle et Kyle Hagen - contrebasse, basse) va jusqu’au bout de son délire et propose des textures sonores assez fascinantes, entre Post-Metal électronique et Metal contemporain, entre violence et subtilité, usant de leurs instruments comme d’un mode d’expression directe qui se dispense allégrement de narration classique.
Et comme The Network reste de proportions raisonnables, on se laisse emporter par ce voyage qui pourrait être la bande-son d’un jeu en ligne ambitieux, ou la B.O d’un film dystopien nous présentant un avenir sombre aux rêves sacrifiés.
Le point fort de cette nouvelle réalisation du collectif, est son incroyable équilibre entre les forces en présence. D’ordinaire, ce genre de projet sacrifie systématiquement l’une de ses composantes pour se concentrer sur un objectif unique, mais OPUS ARISE trouve toujours le point de convergence parfait pour que personne ne se sente lésé. On trouve ainsi des allusions au classique du vingtième siècle, tout comme au Jazz des années 20, de nombreux clins d’œil au Néo-Progressif, pour que le tout reste homogène, et logique en soi.
Loin des démonstrations stériles et égotiques des musiciens issus des grandes écoles, OPUS ARISE garde une indéniable humilité dans son propos, même si sa musique est ambitieuse, et grandiloquente lorsque l’humeur l’exige. On se laisse donc happer par une histoire incroyable qui refuse la facilité des mots et des vers, et qui se repose uniquement sur ses sonorités et ses changements abrupts pour symboliser des états d’esprit ou des situations problématiques. La quête du héros est donc admirablement bien décrite par cette alternance de puissance et de nuances, à tel point qu’il est impossible - et inutile - d’isoler une piste plutôt qu’une autre.
The Network est un tout qui se lit comme tel, et qui s’envisage comme une longue histoire digne d’un animé à succès.
On appréciera à sa juste valeur cet affrontement permanent entre les cordes des guitares et celles des violons, entre la distorsion raisonnable et l’attaque d’archer virile, atteignant parfois des sommets comme sur l’imparable « Change », sorte de version adaptée d’un instrumental japonais de Marty Friedman. Aucun bâillement ni ennui possible, cet album est vivant, mouvant, et s’insinue dans votre inconscient comme une histoire injectée directement dans le cerveau en mode Total Recall. Au premier degré, l’album se montre fantastique, élaboré, détaillé et touffu, et au second, son concept finit par prendre corps dans un espace libre, et suivre les aventures de ce héros en recherche de réponses devient une quête passionnante.
En évitant les répétitions, et en calant réellement son inspiration sur les épisodes de cette aventure, OPUS ARISE a joué une sacrée carte, et ramasse le tapis. Un peu thrashy, un peu Néo-Metal, un peu RONDO VENEZIANO moins putassier et plus Cyber, The Network est une toile d’informations dans laquelle on s’englue, mais sans la paranoïa d’être prisonnier d’une dictature de pensée. Ce second album vous laisse le choix, celui de vous immerger dans son histoire, ou de simplement apprécier une bande-son unique en son genre.
Une curiosité dans la production actuelle, et une bouffée d’air frais venu d’un monde virtuel qui pour une fois, fait preuve d’humanité et de réalisme.
Titres de l’album :
01. Inner Skepticism
02. Electric Jungle
03. Antimatter
04. Digital Soundscape
05. Reminiscence
06. Change
07. Timeshift
08. The Unanswered Question
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36