Dimanche matin, il fait beau, le soleil brille et les touristes vont faire leurs commissions dans le seul supermarché ouvert, où je dois évidemment me rendre aussi. En slalomant entre ces envahisseurs, je suis pris d’un sentiment de colère aigue envers cette sale saison qui laisse des olibrius nous piétiner pour une bouteille de rosé, une place de parking, un spot sur la plage, ou une carte postale moisie ornée d’une photo libre de droits.
Fuck summer.
C’est mon leitmotiv pendant trois mois de l’année, moi qui habite une zone très fréquentée par les vacanciers. Maudit sois-je, et il m’est indispensable de trouver un exutoire, le meurtre étant toujours mystérieusement illégal (sauf pour la police évidemment). Et quel meilleur exutoire qu’un album d’une vingtaine de minutes, totalement affolé, méchamment dégénéré, pataugeant dans la boue d’un champ abandonné Grind avant de se vautrer sur une friche industrielle Crust. Et une fois n’est pas costume, ni robe de soirée, les marsouins du jour ne sont ni anglais, ni américains, mais bien des touristes espagnols avides de chorizo relevé et de tapas pimentés.
Je n’ai guère d’information utile à vous prodiguer sur ces deux tarés. Pablo (guitare) et Avellano (basse/batterie/chant) disposent d’une petite page Facebook et d’un Bandcamp, et c’est bien tout ce que je peux vous dire. Mais le plus important : ils jouent le Grind tel qu’il doit toujours être joué, sauvage, cruel, grave, fou, et puriste dans ses sonorités.
Entre Crust/Grind sensé et épisode de folie à deux, GRINDFERNÖ se souvient évidemment des plus belles années bruitistes anglaises, et offre sa propre version d’une histoire qui continue de s’écrire aujourd’hui. Et ces deux petits malins sont des futés, qui connaissent leur bréviaire. La preuve, ils nous honorent d’une poignée de reprises référentielles, citant S.O.B, NAPALM DEATH, AGATHOCLES ou SORE THROAT. Et avec de telles références, la confiance s’installe et les craintes détalent.
Je ne cacherai pas que j’ai craqué sur cet album comme j’ai craqué autrefois sur des machins pondus par NASUM, INSECT WARFARE, NAPALM DEATH ou autres références en blasts. Les riffs sont simples mais so Hardcore, la voix est caverneuse à souhait, et l’énergie déballée au moins équivalente à celle d’une Karen contredite par un manager inconscient.
De la brutalité viscérale, et une claque magistrale. En quarante morceaux, les GRINDFERNÖ résument trente ans de Grind et d’extrême sec comme un mois d’août caniculaire. On prend son pied du début à la fin, d’autant que les vilains nous aménagent des espaces de fantaisie de quelques secondes, avant de nous rentrer dans le lard en mode Crust.
Brutal mais amical, méchant mais exubérant, Human Stupidity peut être perçu comme un hommage de qualité aux grands anciens, les premiers à avoir joué avec les limites de vitesse au point de les exploser. On se prend donc d’une affection légitime pour ces deux espagnols cramés du bulbe, qui foncent, foncent, et percutent un mur à une vitesse déraisonnable.
Je ne vous ferai certainement pas le coup du track-by-track (à moins de vouloir vraiment perdre le peu de connexions synaptiques qui me restent), et je vous renverrai à la période bénie de la fin des années 80 et du début des années 90 pour que vous puissiez planter le décor. Un décor rapidement mis à terre par un duo d’enfer, qui pourrait servir de porte-parole à toute une génération d’anciens qui détestent les touristes, et qui leur souhaitent une mort atroce et douloureuse, sur les routes ou dans les rayons des supermarchés.
Fuck summer, be Grind.
Titres de l'album :
01. Nazi Bullshit
02. Abattoir
03. Dig Your Grave
04. Dispossession in a Asylum
05. Grindstars
06. Cuando Caigo (Denak)
07. Suppression
08. Ghetto
09. American Redneck
10. Vultures
11. Putrefied World
12. Humanity of Stupidity (S.O.B.)
13. Genocide Corporations
14. Sick Uncertainty
15. Starvation/Genocide (ARSEDESTROYER)
16. Radioactive Disaster
17. I Abstain
18. Confrontation
19. Lucid Fairytale (NAPALM DEATH)
20. War as Crime
21. Ecclesiastical Ticks
22. Money Drug
23. Just Another Metal Band (FILTHY CHRISTIANS)
24. Consumism Compulsive
25. Metastasis
26. Skullcrusher
27. Nihilism (VIOLENT HEADACHE)
28. Patriot
29. Religion is Brainwashing
30. Raw Existence
31. Horrendous Slaughter (SORE THROAT)
32. Slaughter on Earth
33. Fascism is not intelligence
34. Agonized Existence
35. Fuck Off and Die (CARCASS GRINDER)
36. Corrosive Brain
37. Rotten Christianity
38. Infected
39. Teachers (AGATHOCLES)
40. Ashes of Death
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07/07/2025, 13:18
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Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
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