Cette chronique me voit très partagé. Non que ce nouvel album d’HOLY MOSES soit moyen, loin s’en faut, mais il s’accompagne d’une déclaration officielle de Sabina Classen qui me chagrine beaucoup.
Après quarante-deux ans et tant d’albums incroyables, de concerts fantastiques et d’expériences incroyables, le temps est venu d’écrire le dernier chapitre de l’histoire d’HOLY MOSES. Et nous sommes ravis que Fireflash Records s’occupe de la sortie de notre douzième album studio, Invisible Queen.
Vous avez bien lu, HOLY MOSES tire sa révérence, et si Sabina a toujours été active en dehors du groupe, il n’en restait pas moins son bébé, qu’elle a rejoint un beau jour de décembre 1981 sans savoir que cette union allait dépasser les quatre décennies. Anniversaire un peu tristounet donc pour l’un des groupes les plus attachants de la scène Thrash Allemande, et qui a tout donné à ses fans. Et pour avoir croisé Sabina dans les années 80 lors d’un festival à Lourdes, je témoigne de sa gentillesse, proportionnelle à son agressivité sur scène.
Plus de scène donc, plus d’albums, et un testament en forme de boucle bouclée qui nous renvoie au premier album du groupe, Queen of Siam. La reine est donc de retour pour un dernier tour de piste, et autant dire qu’elle a ruminé sa colère pour la retranscrire telle quelle en studio. Si les derniers albums étaient parfois assez loin de la folie initiale, tout en restant d’une qualité indéniable, Invisible Queen renoue avec la rage Punk dont Sabina est l’une des représentantes les plus crédibles, au même niveau que la regrettée Dawn Crosby de DETENTE. Alors, pour partir en beauté, rien de tel que résumer une longue carrière en se montrant allusif à toutes ses époques, du Speed/Thrash rauque des débuts jusqu’aux inflexions techno de The New Machine of Lichtenstein qui est abordé ici d’ailleurs.
The New Machine of Lichtenstein reste l’album le plus culte de la bande, et celui que les amateurs préfèrent, presque autant que le monstrueux Finished With the Dogs et son tandem infernal « Current of Death / « Military Service ». Puisque Sabina s’est rendu compte de l’engouement porté à ce disque, elle a décidé de lui faire un clin d’œil via le morceau « Cult Of The Machine », easter egg agrémenté d’une vidéo qui casse tout, et le plaisir de se replonger dans les archives du groupe est décidément délicieux.
On pouvait compter sur Sabina pour pousser les curseurs à fond avant d’éteindre les lumières. Et dire que cet Invisible Queen est explosif et excessif est un euphémisme lénifiant. Dès « Downfall Of Mankind », le ton est donné, et le Thrash relevé. Et quelle meilleure occasion pour tirer le rideau que d’être accompagnée par un line-up redoutable, avec en exergue un Thomas Neitsch complètement déchaîné, et accumulant les figures de styles et autres arabesques à la basse histoire d’enrober le tout sous une patine technique bienvenue.
Mais Thomas n’est pas le seul à s’en donner à cœur joie, puisque son comparse rythmique Gerd Lücking (batterie depuis 2011) fait feu de tout bois lui aussi, multipliant les fills et flinguant les BPM comme le SODOM d’époque. Mais bien évidemment, HOLY MOSES n’a rien changé à sa technique de composition, ce que Sabina confirme d’un statut ferme et définitif :
HOLY MOSES n’a jamais enregistré de titre Thrash lambda. Nous avons toujours écrit des chansons que nous aimions, sans faire de compromis, ni suivre une quelconque mode ou autres attentes erronées. Nous n’avons jamais cherché à plaire à tout le monde, nous avons notre propre cachet, notre propre son, qui repose sur des signatures rythmiques parfois bizarres, des passages plus ou moins techniques, et des progressions d’accords étranges, le tout agrémenté de textes que nous souhaitions intéressants.
Et si il convient de modérer un peu l’enthousiasme de Sabina en précisant que HOLY MOSES a quand même flirté avec les convenances Thrash (même si l’énergie Punk du groupe les a toujours démarqué des homologues de la scène germaine), on ne peut que reconnaître la singularité d’une discographie qui est parfois passée par des étapes un peu hors sujet (No Matter What’s the Cause, trop Hardcore et atypique pour vraiment s’intégrer).
Mais outre Sabina et son organe grave et unique, on saluera l’énorme travail fourni par le guitariste Peter Geltat, qui non seulement empile les riffs agressifs et saccadés, mais aussi les soli inspirés et techniques, pour permettre à ce dernier album de citer dans le texte The New Machine et Queen of Siam. Il est assez incroyable de constater la puissance d’un disque qui tire la vapeur de bout en bout, et qui refuse les accotements de bord de route et autres ralentissements trop prudents.
Cartonner, pour laisser le souvenir le plus violent et probant possible. C’est le leitmotiv d’une formation soudée, qui lâche là ses derniers watts. Entre le chaos intégral de « Alternative Reality » qui renvoie KREATOR à ses chères études, « The New Norm » qui syncope comme un dératé et accélère comme un damné (ce tempo mes aïeux !), ou « Outcasts » qui célèbre les parias et autres négligés de la société, Invisible Queen défouraille plus efficacement que quatre-vingt-quinze pour cent de la scène Thrash old-school actuelle, et impose Sabina en reine effective d’un genre dont elle a contribué à donner ses lettres de noblesse.
De là à parler de meilleur album, il ne reste qu’un petit pas que l’on pourrait franchir. Avec une production carton qui laisse la basse sortir de la maison, un tracklisting démoniaque et un investissement global au rendement proche de la fonte des glaces, HOLY MOSES donne une dernière claque à tous les faiseurs, copieurs et radoteurs, en plaquant un Thrash puissant et pertinent sur la table.
Entre Techno-bourrin et Atomic-finaud, Invisible Queen est le plus beau cadeau que le groupe pouvait offrir à ses fans, qui une fois consolés, se diront que cette sortie était sans doute ce que leurs héros pouvaient faire de mieux pour ne pas avoir de regrets. Merci à toi Sabina, à Andy, à tous les autres pour toutes ces années de passion, et allons-y pour le…
…HOLY MOSES uber alles.
Titres de l’album:
01. Downfall Of Mankind
02. Cult Of The Machine
03. Order Out Of Chaos
04. Invisible Queen
05. Alternative Reality
06. The New Norm
07. Visions In Red
08. Outcasts
09. Forces Great And Hidden
10. Too Far Gone
11. Depersonalized
12. Through The Veils Of Sleep
Achat direct !! Un groupe hélas trop peu connu qui a sorti une quantité incroyables d'albums géniaux. J'espère que j'aurais l'occasion de les revoir une dernière fois sur scène.
bof
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04