Je ne me laisse que très rarement impressionner par ce que l’on appelle un « supergroupe ». Depuis les années 80, j’en vois défiler des dizaines, alléchants sur le papier, et décevants sur disque. Depuis BLIND FAITH, les musiciens capés se réunissent de temps à autres pour tenter de pondre un chef d’œuvre ou de confronter leur ego, ce qui se termine assez régulièrement par une débâcle encore plus frustrante au regard du potentiel des gens impliqués. Mais depuis quelques années, il semblerait que le processus de médiocrité se soit inversé, et que ce concept tienne enfin toutes ses promesses. On sait que Frontiers est friand de ce genre d’association de mercenaires, mais il arrive à d’autres labels de s’en contenter aussi. Ainsi, Metal Blade rentre dans la partie avec un nouveau combo plus qu’impressionnant.
D’un côté, la caution Metal, avec deux légendes. Jim Matheos (FATES WARNING, OSI, ARCH/MATHEOS) à la guitare, et Joey Vera (ARMORED SAINT, FATES WARNING) à la basse. Deux compères qui se connaissent depuis des années et qui prennent plaisir à jouer ensemble. Sur cette base se greffe l’un des chanteurs les plus doués de la scène Hard mélodique, Steve Overland (FM, SHADOWMAN), et surtout - excusez cette mise en avant subjective - l’un des plus grands batteurs de l’histoire, monsieur Simon Phillips.
KINGS OF MERCIA est donc un assemblage hétéroclite de musiciens d’horizons divers, et aurait pu, selon ce principe, se vautrer dans les grandes largeurs pour cause de hors-sujet. Car après tout, même si Jim Matheos a commencé sa carrière par un Heavy Metal basique et traditionnel, il est passé à des choses beaucoup plus ambitieuses et techniques par la suite, et il est tout à fait légitime de se demander si ce retour aux sources allait pouvoir fonctionner. La question ne s’est jamais posée, puisque Jim avoue avoir composé des morceaux très simples et directs, en réminiscence de son début de parcours, sans vraiment savoir ce qu’il allait en faire. Et après avoir construit un répertoire solide, le projet a commencé à prendre forme dans la tête du guitariste qui s’est empressé de chercher un chanteur capable de sublimer ces structures formelles.
Le reste n’est que conjectures, présentations, rencontres, évidences, et aujourd’hui, ce premier éponyme bat le pavé, à la recherche d’amoureux d’un Hard-Rock à tendance Heavy racé, un peu comme si FOREIGNER avait percuté de plein fouet à un carrefour le tour bus de WHITESNAKE.
Je le disais plus haut, la seule recette fonctionnelle d’un supergroupe est l’alchimie entre ses membres. Celle unissant Joey Vera et Jim était évidente, Steve Overland et sa voix magnifique devait s’intégrer sans problème, mais le jeu de Simon Phillips, fin et magique, représentait une inconnue de taille. Equation vite résolue, puisque Simon frappe ici comme lors de ses plus grands jours au sein des WHO, et l’album bénéficie donc d’un featuring top-notch, égrenant ses litanies Metal avec un panache indéniable.
La collaboration initiale entre Jim et Steve s’est avérée d’une facilité déconcertante. Jim envoyait ses idées à Steve, qui écrivait les textes et les mélodies de chant, ainsi de suite, jusqu’à ce que l’album soit finalisé. Et si Kings Of Mercia est peaufiné jusqu’à la moindre harmonie, il n’en garde pas moins cette fraîcheur qu’ont les premières œuvres, encore naïves et sans point de comparaison. C’est d’ailleurs ce qui séduit Matheos, qui n’avait pas de nouvelle étape à franchir ou de fans à impressionner.
En résulte un Hard Rock de grande classe, souvent inspiré de la vague mélodique des années 80 mais aussi de la ligue Frontiers la plus pure. Chaque titre pourrait être un hit à part entière, et la prestation de Steve Overland est tout simplement bluffante. L’homme n’a en rien perdu sa puissance ou son vibrato, et nous gratifie d’une interprétation sublime, spécialement sur les morceaux tout en nuances (« Everyday Angels »). Mais avec Matheos et Vera dans les rangs, il était évident que Kings Of Mercia n’allait pas rentrer dans ceux de la convenance. Ainsi, en alternant Heavy et Hard, le guitariste inspiré nous offre une belle diversité, symbolisée par la doublette d’entrée « Wrecking Ball » / « Humankind ». Hard Rock jumpy contre Hard Rock groovy, allusions au ZEP et à BADLANDS, patrimoine anglais revisité, les choses se mettent en place naturellement, et les rouages tournent rond.
Impossible pour le pauvre critique de mettre telle ou telle chanson en avant. Car pendant quarante-cinq minutes, KINGS OF MERCIA se livre à une véritable démonstration, basse roulante en avant, chœurs multipliés, et jeu de batterie hallucinant (« Sweet Revenge »), pour de temps à autres accoucher de syncopes accrocheuses et de passages Heavy fédérateurs (« Set The World On Fire »).
There's no specific meaning or message behind it.
Cette petite phrase explique le choix du nom du groupe selon Jim, mais peut aussi servir de définition de l’album en lui-même. KINGS OF MERCIA en restant simple et abordable, signe non seulement un premier album efficace, mais aussi très attachant. Loin des prétentions techniques de nombre de collaborations prétentieuses, Kings Of Mercia n’est qu’un disque de Hard Rock honnête, interprété par des musiciens sincères. Alors, supergroupe oui, mais super humilité aussi.
Titres de l’album :
01. Wrecking Ball
02. Humankind
03. Sweet Revenge
04. Set The World On Fire
05. Too Far Gone
06. Liberate Me
07. Nowhere Man
08. Everyday Angels
09. Is It Right?
10. Your Life
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
07/07/2025, 18:34
@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
07/07/2025, 17:42
Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
07/07/2025, 13:18
j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
07/07/2025, 12:48
Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
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Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
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04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
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Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
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02/07/2025, 16:01