Feignasses de compète.
C’est vraiment la première expression qui me vient à l’esprit au moment de parler des canadiens de RIPPR'D. En même temps, formé en 2015, ce groupe vient à peine de proposer son premier longue-durée, après seulement un pauvre split et une simple démo. Pas vraiment pressés ni motivés les mecs, mais en même temps, comment résister et ne pas pardonner à un combo qui entame son premier album par un titre comme « Too Trashed to Thrash » ? Sorte de « Too Drunk to Fuck » version bermuda et t-shirt de MUNICIPAL WASTE, cette entame est exactement le genre de morceau que l’on a envie d’entendre en premier lorsqu’on découvre un LP de Crossover. Et Crossover, RIPPR'D ne l’est pas à moitié, côté Venice du genre, avec cet esprit tongue-in-cheek totalement américain, basé sur la bière, les pizzas, les virées entre potes et la boombox qui crache du EXCEL et du D.R.I à fond la caisse. Nous en venant de Kitchener, Ontario, ces quatre branleurs rois de la rythmique syncopée et du riff franc ont dont bien assimilé les recettes de leurs joyeux aînés, et se revendiquent d’un héritage parfaitement eighties. Alors, en tant qu’autoproduction, ce premier long est une belle surprise d’humeur badine et roublarde, qui transforme la simple nostalgie en trip ébouriffant.
Avec des allusions aux sal***** à gros seins, à la bière, à la défonce, au Thrash évidemment, ces quatre hirsutes plutôt bien embouchés (Willy Detox Ripperson – basse, Rider Ripperson – batterie, Jake "The Snake" Ripperson – guitare, Scott "Ripp Ripperson" Weber – guitare/chant, façon faux frères RAMONES de Californie, mais au Canada, et en disant merci quand on ouvre la porte) se permettent une relecture du dictionnaire mosh, en prenant bien soin de caser quelques messages plus sérieux dans leurs textes. Loin de la galéjade stupide, à des kilomètres de la pantalonnade échevelée, Red, White, and Ripp'd est une affaire fun traitée avec le plus grand des sérieux par des musiciens capables, et des compositeurs aguerris, malgré le manque d’expérience.
Evidemment, il y a beaucoup de SUICIDAL TENDENCIES là-dedans, du MUNICIPAL WASTE, un brin de NUCLEAR ASSAULT, mais comment éviter ces influences lorsqu’on se revendique d’un Thrash à moitié Hardcore ? Impossible en effet, et en découvrant des inserts lapidaires comme « Tales from the Ripp'd », truffé de soli à la Rocky George et nappé d’un chant mélangeant avec flair les intonations de Mike Muir et celles de Philly Byrne (GAMA BOMB), on se prend d’affection pour ces ados attardés qu’on imagine très bien dans la cave de papa et moman, en train de laver leur seul jean et leur seule paire de chaussettes, tout en dissertant au téléphone des qualités intrinsèques de la production Hardcore new-yorkaise.
Alors, ça claque, ça percute, ça change de tempo pas comme de t-shirt, ça cumule les couplets qui percutent et les refrains qui recrutent, et ça trousse des breaks tout à fait crédibles et autres fantaisies rythmiques sur fond de chœurs à la AGNOSTIC FRONT. Essayez pour voir la méthode « Hot Sluts With Tits », qui malgré le côté graveleux de son titre nous offre un Thrash/Mosh de première bourre, de celui après qui on court pour rattraper notre jeunesse perdue.
Alors, j’en conviens, tout ceci sonne parfois très potache, genre blague de fond de classe à base de cartouche d’encre éclatée sous le pied d’une chaise ou d’un vilain chewing-gum collé dans les cheveux de la vilaine Marie-Françoise. Mais avec une telle collection de riffs (dont certains rappellent quand même quelque chose, dont celui qui introduit le malin « Beer, Bud, and Bitches », qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui du classique « Witching Hour » de VENOM), des voix qui se chevauchent comme des ZADistes durant une partouze sur le pouce, une vitesse de croisière maintenue sans problème par un batteur qui ne ménage pas ses fills, et une ambiance globale le confinant à l’orgie des sens, les quelques erreurs et emprunts passent crème, et on les pardonne sans difficulté.
Qui plus est, les mecs se ressaisissent en milieu de parcours, et abordent des thèmes de société un poil plus sérieux. De fait, la doublette très futée « Societal Slaves » / « Veins of Hatred » apporte un peu plus de solidité à l’affaire, et élargit par la même occasion le champ des références. Quelques sonorités plus sombres à la SLAYER se fraient un chemin, d’autant que Rider Ripperson adopte alors quelques postures à la Dave Lombardo pour agrémenter son jeu de précieuses acrobaties.
Mais pas d’inquiétude à avoir, RIPPR'D n’est pas le proviseur d’un lycée, ni un garde-chiourne de la bien-pensance. L’album se termine donc de la même façon qu’il a commencé, sur les chapeaux de roue d’un skate, avec deux hymnes bien dans la tradition des canadiens, à base de référence constante à leur nom, et des RIPPR'D mis à toutes les sauces. Rien de fondamentalement perturbant, pas de dos d’âne à franchir avec précaution, mais un Crossover joué avec une sacrée bonne humeur, et une énergie méchamment contagieuse. Impossible de ne pas régulièrement se joindre aux chœurs, tant ceux-ci sont fédérateurs et convaincants, et si les riffs restent d’un classicisme à toute épreuve, ils permettent de mosher en toute tranquillité sans avoir à se prendre la tête. Les petits fils de SUICIDAL font donc honneur à leur grand-père, et nous offrent une sacrée mandale rigolote, mais avec du fond.
De pantalon bien sûr, et pas forcément usé sur les bancs de la fac.
Titres de l’album:
01. Too Trashed to Thrash
02. Banned For Life
03. Tales from the Ripp'd
04. Hot Sluts With Tits
05. Beer, Bud, and Bitches
06. Societal Slaves
07. Veins of Hatred
08. What a Ripp
09. We're Rippr'd
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Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
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