Nouvelle année, nouvelles résolutions, et pourtant, un statu quo se dégage déjà du côté des italiens de Frontiers. Entre les confirmations, les live, et les découvertes, le label de Serafino ne change pas sa politique de promotion ni de recrutement, comme le prouve le premier album du projet HEROES AND MONSTERS. Je ne sais pas encore qui sont les héros et qui sont les monstres, mais ce que je sais, c’est que ce premier album est fait du bois des meilleures introductions sur le marché, et pour cause : un line-up de rêve, et une envie de jouer autre chose qu’un Hard n’Heavy prévisible et peu gratifiant.
Je ne briserai pas mon enthousiasme, et j’affirmerai d’un clavier ferme que cet éponyme introductif des HEROES AND MONSTERS est le meilleur disque de l’écurie italienne que vous pourrez écouter ce mois-ci. Pourtant, on connait l’exercice casse-gueule du supergroupe, le concept produisant autant de déchets que de réussites, mais qui a su retrouver un nouveau souffle dans les années 20 avec entre autres, SONS OF APPOLO, BLACK SWAN, ou THE WINERY DOGS. A cette liste loin d’être exhaustive, nous pouvons désormais ajouter le nom de HEROES AND MONSTERS, qui en tapant dans la simplicité et la joie débridée a signé l’un des disques les plus frais de cet hiver naissant.
HEROES AND MONSTERS résulte encore d’un collage fameux. Regroupant en son sein trois musiciens au parcours impeccable, HEROES AND MONSTERS peut compter sur l’osmose crée entre Todd Kerns (basse/chant), Stef Burns (guitare) et Will Hunt (batterie), osmose palpable dès les premières mesures d’un premier morceau explosif, et débordant de rage. Pour les étourdis et néophytes, Todd Kerns manie la basse et les chœurs aux côtés de Slash et Myles Kennedy, et reste le frontman des The Age Of Electric. On le retrouve aussi aux côtés de Bruce Kulick, et dans les rangs du supergroupe canadien TOQUE. Stef Burns a quant à lui accompagné ALICE COOPER évidemment, mais a aussi joué pour BERLIN, SHEILA E, HUEY LEWIS & THE NEWS et plein d’autres, tandis que le CV de Will Hunt ressemble au who’s who de ces vingt dernières années (DARK NEW DAY, BLACK LABEL SOCIETY, STAIND, VASCO ROSSI, Vince NEIL, Tommy LEE, SLAUGHTER, Michael SWEET, DIRTY SHIRLEY, etc…).
Tout sauf des bleusailles donc. Mais si le parcours d’un musicien, aussi incroyable soit-il, est important au moment de négocier un nouveau virage, il n’en est pas moins anecdotique au moment d’être fondu dans un collectif de grosses têtes. La question était donc : les trois membres allaient-ils s’entendre comme larrons en foire ? La réponse n’est même pas « oui », elle est un putain de « yeah !!! » qui résonne dans tout le voisinage, certainement heureux d’apprendre que Frontiers n’a pas joué les pinces en cette rentrée 2023.
Tout est bon. Vous pouvez y aller. La production, la pochette, le son de guitare, cette grosse caisse énorme, le chant de Kerns, les soli de lave en fusion de Stef, la frappe de mammouth de Will Hunt. Les trois lascars nous ont donc pondu l’album de Hard n’Heavy de ce début d’année, en citant leurs classiques, mais en faisant preuve d’une énergie de petit jeune affamé de reconnaissance. Entre ENUFF Z’NUFF, Alice COOPER, TESLA, GRETA VAN FLEET, KING’S X, DOKKEN et autres références, Heroes And Monsters est fait d’une ossature très solide, sur laquelle viennent se greffer des membres choisis, entre Hard Pop et Heavy bubble-gum. On sent el plaisir ressenti par les musiciens au moment d’enregistrer leurs compos, et ce plaisir est restitué au centuple dès « Locked And Loaded », chaloupé Heavy qui évidemment nous replonge dans les seventies, lorsque John Bonham maltraitait se futs pendant que Robert Plant faisait couler son jus. Entrée en matière solide et lourde pour prise de contact en bonne et due forme, jusqu’à ce que « Raw Power » confirme la fermeté de la pogne. Très à l’aise en terrain amplifié léger, HEROES AND MONSTERS indique immédiatement qu’l ne compte pas jouer les backstreet, et qu’il a les moyens d’occuper la tête de gondole du catalogue Frontiers de janvier.
Heroes And Monsters est vraiment le genre d’album à dessiner des sourires sur le visage, en jouant avec le côté psychédélique de la Pop, et en durcissant le tout bien Hard, et l’imparable « Let's Ride It » de rappeler les magiques années Fusion des nineties, tout en restant un hit-single entêtant. Bien joué, d’autant que tout ça n’a rien d ‘un heureux accident. La preuve en est puisque le groupe tient la distance pendant quarante minutes. « Let's Ride It » est l’exemple type de titre exubérant, qui laisse la voix gouailleuse de Todd Kerns nous raconter de drôles d’histoire, tandis que les chœurs en arrière-plan suggèrent un souvenir de scène Pop-Glam des années 90/92.
Je ne vais pas faire dans la demi-mesure, Heroes And Monsters est une mine de hits tous aussi indispensables que différents, entre joie adolescente et émotion adulte, mais méfiez-vous, puisque même lorsque la sensibilité s’invite aux agapes, elle s’exprime de façon plus puissante que la normale, ce que souligne le magnifique « Angels Never Sleep ».
J’ai tourné cet album dans tous les sens, pour donner matière à un contrepoint négatif objectif. Mais j’ai eu beau secouer le machin en mode Rubik’s Cube diabolique, je n’ai pas trouvé le moindre défaut de fabrication. On pourrait dans un accès de zèle regretter que toutes les compositions n’aient pas le même culot dans la spontanéité, mais même lorsque le trio joue le professionnalisme passéiste, la machine tourne à plein régime (« Break Me (I'm Yours) »).
La barre est placée haute, et les supergroupes estampillés Frontiers à venir auront un sacré défi à relever. Un défi qui impliquera une capacité à transcender un original de SWEET ou assimilé (« Set Me Free », dix fois plus radioactive que la cover de HEATHEN, c’est dire), ou dire au revoir en mode acoustique sans paraître corny (« And You'll Remain »).
Je pense pouvoir affirmer que ce premier album des HEROES AND MONSTERS va s’incruster dans de nombreuses playlists cette année. Il restera coincé dans a mienne en bonne place, eu égard à son euphorie et sa façon décomplexée d’aborder le Hard et le Heavy. Supergroupe d’accord, mais super musique d’abord.
Titres de l’album :
01. Locked And Loaded
02. Raw Power
03. Let's Ride It
04. Angels Never Sleep
05. I Knew You Were The Devil
06. Break Me (I'm Yours)
07. Blame
08. Don't Tell Me I'm Wrong
09. Set Me Free
10. And You'll Remain
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19