Atomic Hangover

Warfaith

17/03/2023

Mystyk Prod

On ne me la fait pas. Vous avez beau vous la jouer béni oui-oui, grenouilles de bénitier, faire une génuflexion avant d’entrer sur le site ou invoquer votre sympathie pour la droite catholique de Philippe de Villiers, vous êtes parfois de vilains malandrins qui font les malins. Ainsi, au sein de notre cher lectorat se cachent des buveurs occasionnels ou réguliers, prisonniers d’une addiction, ou bien de gros poivrots qui ne considèrent le matin qu’à partir de 14h30. Alors, j’en conviens, nous avons tous mangé une grosse murge dans notre vie, mais ceci étant dit, il y a murge et murge. Et celle proposée par les frenchies de WARFAITH est au-delà de tout ce que vous avez pu expérimenter de plus désagréable. Et pour cause, puisqu’elle est atomique.

Une gueule de bois atomique ? Tout ça sent bon l’abus de substances alcoolisées, TANKARD et leur amour pour le malt et le houblon, ou alors les préoccupations nucléaires des années 80, décennie marquée par la peur des missiles et des retombées radioactives. En plein remake de War Games ou piliers de zinc à en user le distributeur de cacahuètes les WARFAITH ? Un peu des deux sans doute, mais surtout, un groupe capable de s’emparer des codes Thrash pour les rendre plus intenses et personnels.

Mais ces nancéens sont tout sauf de jeunes pubères goutant pour la première fois une leffe blonde. Ils se rodent depuis 2012, et ont déjà publié un compte rendu de leurs beuveries en 2015 sous la forme d’un premier LP, Wise Man is Dead. Autant dire que leurs clients commençaient à s’impatienter, leur dernière tournée ayant été payée en 2019 via l’Ep Pint of Pills.

 

Ce qui nous renvoie automatiquement à cet Atomic Hangover, qui se devait d’être à la hauteur des attentes et de son titre. Cette gueule de bois est-elle légendaire, ou bien les musiciens ont-ils exagéré le tableau pour faire les malins ? Croyez-moi, ces mecs-là ne plastronnent pas pour rien, et d’ailleurs ne plastronnent pas tout court. Ils ont les arguments de leur puissance, et ce deuxième LP est une vraie centrale nucléaire lancée à plein régime avec risque de surchauffe dans les moteurs.

Le moteur tourne au Thrash, et on le sait immédiatement. « Beerminator », hymne à faire pâlir les vétérans de WEHRMACHT et les soulards de TANKARD nous cueille à froid, non sans avoir pris la peine de poser une intro inquiétante en mode exterminateur de bière allégée. Mais quel non-sens !!!Une bière allégée ? Et pourquoi pas un whisky sans alcool tant qu’on y est ? Non, soyez tranquille, les boissons servies par Atomic Hangover vous mettent par terre plus efficacement qu’une mesure gouvernementale ou qu’un pain de Dave Bautista, et en plus, le pourboire est compris.

Le WARFAITH nouveau est donc musclé, remonté comme une pendule pour le happy-hour, et les chœurs, omniprésents dès le son de la cloche nous rappellent la grande époque du Thrash bien méchant de la fin des années 80, quelque part entre ASSASSIN et FORBIDDEN.

Old-school ? Oui, mais la meilleure, pas l’école des redoublants qui préfèrent se torcher plutôt que réviser. Les riffs sont costauds et épais comme une Guinness bien tassée et sans faux-col, les soli mélodiques mais lubriques, et l’ensemble dégage une chaleur au moins équivalente à celle d’un pub pendant une finale de C1.

Et en quarante-quatre minutes, Rémi (batterie), Odian et Jojo (guitares), Max (chant), et Romain (basse) ont largement le temps de nous assommer de leurs hommages à KREATOR, TANKARD, MUNICIPAL WASTE, CRISIX et autres HAVOK. Le niveau est si élevé qu’on a le sentiment de se replonger dans l’âge d’or du genre, et « Brainsucker » de nous aspirer le cerveau en mode taux d’alcoolémie largement supérieur à la moyenne.       

       

Metal jusqu’au bout du godet, mais perméable aux injonctions les plus punk du genre, Atomic Hangover est une sacrée dose de bonne humeur, qui se hisse sans problème à la hauteur d’un classique comme The Morning After, bien qu’étant largement plus musclé et énervé (« Light your Fire with Beer »). Et comme le tout est saupoudré d’une bonne couche d’humour, on ne peut que craquer et commander à nouveau, pour mieux apprécier légèrement enivré les galéjades « Catzilla » et « Satan is a Cat ».

Visiblement, le quintet en a après les greffiers, alors même qu’ils condamne ce pauvre Alf à la peine de mort (« Alf Must Die »). Un peu de contradiction n’a jamais fait de mal à personne, et verre après verre, chopine après chopine, petit blanc après gin-tonic, WARFAITH  se présente comme le compagnon de beuverie idéal, celui qui vous ramène à bon port et vous borde avant de rentrer au port.

Les à-coups rythmiques, les refrains scandés comme à la parade, les guitares constamment sur la brèche contribuent à faire de cet album une réussite joyeuse, et un défouloir pur jus. Avec en sus une production digne des meilleures caves à vin, Atomic Hangover est une gigantesque claque à la morosité, et une invitation que nul ne peut refuser.

Propre, sans tâche de vomi, ce deuxième album replace les WARFAITH au-devant de l’actualité, et nous permet de boire en toute tranquillité d’esprit. Car ici, l’alcool servi est de qualité, non frelaté, mais si costaud que le lendemain parait surlendemain. Une gueule de bois drôle mais conséquente, qu’on traite par le mal. Qui finalement, est plutôt le bien.

  

                          

Titres de l’album:

01. Beerminator

02. Brainsucker

03. Light your Fire with Beer

04. Doomsday Corporation

05. Muscles

06. Catzilla

07. Alf Must Die

08. I.P.A. (feat. Nico XANORT)

09. Atomic Hangover

10. Age of Heroes

11. Satan is a Cat


Facebook officiel

Bandcamp officiel


par mortne2001 le 19/03/2023 à 17:42
88 %    219

Commentaires (3) | Ajouter un commentaire


Olivia
@83.194.79.68
21/03/2023, 06:51:22

Trop bien ! 


Fion4000
@176.158.101.99
21/03/2023, 08:05:39


mamakin
@5.51.210.183
25/03/2023, 20:50:06

oui la gauche islamiste de Mélenchon c'est mieux

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Metz Funebre Fest'Evil II

Simony 20/05/2023

Live Report

20 ans Head Records

RBD 17/05/2023

Live Report

Mosh Fest 2023

RBD 12/05/2023

Live Report

TREPONEM PAL : La syphilis court toujours.

mortne2001 10/05/2023

Interview

Otargos + Hegemon + Supplices

RBD 18/04/2023

Live Report

Recedant Somnia / Hard Mind / Full Contact - Rennes

Jus de cadavre 16/04/2023

Live Report
Concerts à 7 jours
Koritni 02/06 : Les Etoiles, Paris (75)
Lux + Negative Ritual 03/06 : Le Dropkick, Reims (51)
Bukowski + Dropdead Chaos 03/06 : La Maroquinerie, Paris (75)
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
Abel

Merci pour cette belle chronique ! 

30/05/2023, 18:34

Buck Dancer

Élue pochette de l'année. Et musicalement c'est pas dégueu. Faut que j'écoute ça attentivement. 

29/05/2023, 16:54

juai

ridicules

27/05/2023, 12:23

l\'anonyme

le 15 septembre et non le 15 avril... ;) 

27/05/2023, 11:53

scorpse

Ça sentirait pas un peu la pochette faite par IA ça ?. Midjourney sera bientôt le "cover artist" le plus productif sur Metal archives...

26/05/2023, 20:56

Vasator

Production maison mais ça sonne bien. A l'ancienne.

26/05/2023, 17:42

Jus de cadavre

Le premier album a énormément tourné chez moi, gros Hardcore à bagarre avec riffs à la Slayer mais toujours avec une ambiance... jouasse ! Genre, du HxC en chemise Hawaïenne.Mais là je dois dire que le titre Good Good Things m'a fait dr&o(...)

25/05/2023, 18:25

Meuleu

RIPC'est  quand même le second du line originel  qui passe l'arme à gauche.... 

25/05/2023, 15:17

Sadam Mustaine

Le batteur de Métal Church, le seul l'unique 

25/05/2023, 14:39

Humungus

Hé hé hé...Bien vu Gargan...

25/05/2023, 11:44

Amer Smashed Pils

Aaaaahhhhhhh merde! 

25/05/2023, 10:39

Gargan

Il n'est pas né trop tard, mais mort trop tôt..

25/05/2023, 10:36

Simony

Grosse perte, voilà un Monsieur dont la contribution à la scène Rock en général est largement inconnue.Un grand merci pour avoir permi tant de chose et montrer non pas une mais plusieurs voies possibles pour s'exprimer dans la musique.

25/05/2023, 08:37

Simony

MARDUK a communiqué depuis en disant que ce n'était là que l'une des nombreuses fois où il est apparu totalement ivre sur scène (il aurait par exemple fait un streap tease sur scène...) et que c'était une condition de départ p(...)

25/05/2023, 08:35

Humungus

Légende !!! !!! !!!

25/05/2023, 08:21

naze

Du calme les excités antitout, vous disiez pareil de slayer, jouer avec l'interdit c'est tout à fait l'esprit adolescent du metal

24/05/2023, 21:49

Orphan

Le clip - aussi moche soit il - est déjà bien plus intéressant que 99% des clips métal réalisé en usine désaffecté avec ces sicos mode playback.

24/05/2023, 16:39

Satan

L'intelligence artificielle n'est pas - par définition - l'intelligence. Un bon monde d'assistés qui se prépare.Le clip n'est pas si mal malgré tout.

24/05/2023, 15:10

St Donatien

Sale, nul, deux!

24/05/2023, 14:05

RBD

Juste au moment où je me mets à apprécier de nouveau pleinement Type-O après une parenthèse de presque vingt-cinq ans... Comme quoi il reste toujours un public pour les grands groupes même après leur disparition active.

24/05/2023, 13:44