Dans la série, « pourquoi ne pas faire aujourd’hui quinze choses que je ferai quand même demain », introduisons-nous au nouveau projet du poulpe américain Dave Lombardo, qui risque bientôt d’afficher une discographie aussi conséquente que celle de son parter in crime Mike Patton, ou que Frank Zappa. Après SLAYER, GRIP INC, VOODOOCULT, TESTAMENT, FANTOMAS, SUICIDAL TENDENCIES, MR BUNGLE et DEAD CROSS, voici le tempétueux batteur au casting d’un nouveau projet justement mené par Justin Pearson (THE LOCUST, DEAD CROSS, SWING KIDS, DEAF CLUB), qui propose une musique pour le moins…surprenante, même en connaissant l’éclectisme du batteur tentaculaire. Mais en vérité, le concept de SATANIC PLANET a été mis en place par Lucien Greaves, co-fondateur et porte-parole du Temple Satanique, organisation religieuse, qui encourage la bienveillance, l’empathie, qui rejette l’autorité tyrannique, prône le sens commun, et se bat contre les injustices. Bref, une entité pour le moins cryptique qui possède un site tout ce qu’il a de plus officiel, et qui est flanqué d’un énorme pentagramme sur sa page d’accueil. Lombardo renoue donc avec des thèmes si chers à SLAYER, mais évolue dans un univers musical qui lui est relativement étranger, et plus proche des anglais de Justin Braodrick ou Mick Harris. C’est donc bien d’Industriel dont nous parlons ici, celui promu par Cold Meat Industry à une époque, sombre, lancinant, inquiétant, aux litanies prenantes, et les fans de Dave risquent d’être déçus de ne pas pouvoir se repaître d’une nouvelle performance percussive de leur batteur favori.
Pas question ici de prouesses aux baguettes, pas questions de fills démoniaques et d’accélérations inhumaines, mais bien de couches sonores, de samples dark, et de textures électroniques. En sus de Lucien Greaves, Dave et Justin Pearson, nous retrouvons pour compléter le line-up Luke Henshaw (PLANET B, SONIDO DE LA FRONTERA), et autant dire que Satanic Planet a de quoi intriguer, fasciner, et posséder les plus perméables à l’Ambient légèrement Indus aux sonorités martiales et ténébreuses.
Comment décrire cette aventure qui finalement, est difficilement résumable à quelques formules toutes faites ? En précisant les fondements de sa structure pour commencer, et dire qu’avec une collaboration entre un producteur de Hip-Hop (Luke Henshaw), et un musicien Punk dans l’âme (Justin Pearson), les choses ne pouvaient que tourner bizarrement et produire un résultat assez inattendu. Utilisé comme un vecteur d’expression par Lucien Greaves, qui a écrit les textes et envisagé ces treize morceaux comme autant de psaumes sataniques (l’homme a déjà exposé ses vues via des média comme MSNBC, NPR, Huffington Post Live, CNN, Harper’s Monthly, Newsweek, Fox News, Vice, Salon, ou Rolling Stone), SATANIC PLANET est donc une plongée musicale dans l’univers du Temple Satanique et ses enseignements, qui profitent ici des couches et textures électroniques créées par Dave Lombardo, sur lesquelles la voix grave et traitée de Justin Pearson vient se crasher avec peu de délicatesse.
Et dès « Baphomet », au titre assez clair, tout est en place, et l’album commence à étendre ses ramifications. Basé sur un principe de pluralité d’ambiances, Satanic Planet passe d’un Doom électronique à de l’Avant-Garde audacieuse, ou d’un Indus cryptique à une extravagance satanique assez exotique…si l‘on se sent un peu chafouin et misanthrope. Outre ses musiciens principaux au pedigree certain, l’album accueille aussi une pléiade d’invités comme les titres des morceaux vous le révèlent, et ce sont Travis Ryan (CATTLE DECAPITATION), Nomi Abadi, Jung Sing (SILENT), Shiva Honey, Eric Livingston (FIRST CHURCH OF THE VOID), et Carrie Feller (HEXA) qui se succèdent pour donner corps aux délires de Lombardo et Greaves qui se sont visiblement bien entendus.
Je ne te cache pas, fan de Metal pur ou de Lombardo que tu seras surpris, et certainement agacé par cette musique électronique crépusculaire et assez monocorde. En se basant sur des principes d’Indus à la IN SLAUGHTER NATIVES, LUSTMORD, SKINNY PUPPY, DEUTSCH NEPAL ou ORDO EQUILIBRIO, SATANIC PLANET n’a pas joué la séduction Rock, mais bien la provocation Noisy, avec des rythmes lancinants, des thèmes mélodiques quasiment absents, et des progressions lentes et hypnotiques. Tous les morceaux respectent le cahier des charges, et proposent un Heavy électronique et Indus très pesant, éprouvant même, qui laisse parfois place à des cirses de folie comme sur « Strangers » et ses hurlements de belette exorcisée.
Je ne jouerai pas les camelots de foire, aussi réussi soit cet album, il ne s’adresse qu’à une frange bien particulière du public, assez ouverte pour supporter ces litanies répétitives. La même frange qui supportait il y a des années les exactions dramatiques d’Anton LaVey sur disque, ou les errances acoustiques de Charles Manson et sa bande. Ici, la musique est reléguée à l’arrière-plan, et le tout à des allures de conte de science-fiction à la mode Scientologue, exceptée que les enseignements des deux écoles de pensée sont légèrement différents. Basé sur un satanisme moderne et décomplexé hérité de la fameuse Church of Satan de LaVey, SATANIC PLANET ose quand même des ambiances vraiment envoutantes sur « Exorcism » et ses voix féminines éthérées, ou des percussions tribales et joyeuses sur l’incantatoire et léger « Satanic Planet ».
Imposant son optique par petits à-coups, le projet prend alors tout son sens, mais reste élitiste dans les faits. On n’attendait pas forcément Lombardo par ici, mais plutôt par-là, et l’homme prouve encore qu’il a des choses à dire et à faire que ses fans ne sauraient prédire. Un album pour le moins intrigant, assez rigolo parfois, mais qui ne s’écoutera pas quotidiennement, ou alors sous la forme de prières un peu bizarres à l’adresse du malin.
Titres de l’album:
01. Baphomet (feat. Jung Sing)
02. 999
03. Grey Faction
04. Passage
05. Invocation
06. Devil In Me (feat. Nomi Abadi)
07. Unbaptism (feat. Travis Ryan, Shiva Honey)
08. Vete al Infierno (feat. Jung Sing, Carrie Feller)
09. The Hell
10. Strangers
11. Exorcism (feat. Travis Ryan, Shiva Honey)
12. Satanic Planet (feat. Eric Livingston)
13. Liturgy
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