Qui dit salve de sorties Frontiers, dit retour de l’enfant prodigue, Alessandro Del Vecchio. Bras droit/lieutenant/couteau suisse de Serafino, le musicien italien marque de son emprunte le catalogue du label italien depuis des années et son CV commence à ressembler à une synthèse de dix ans de revendications syndicales. La plupart du temps, le claviériste/chanteur se borne à produire les disques maisons, à s’incruster dans le line-up ou à proposer des compositions, mais il n’y a rien qu’il n’apprécie plus que d’évoluer sous son propre pavillon, ce qui lui permet son navire EDGE OF FOREVER.
Depuis longtemps, Alessandro en est le capitaine, seul à la barre, accompagné de marins triés sur le volet, et sa dernière traversée, Native Soul était encore une preuve indéniable du talent du barreur pour nous emmener vers les destinations les plus exotiques du Hard Rock mélodique. Native Soul devait d’ailleurs être suivi d’une longue croisière live, annulée par une pandémie persistante, et c’est donc très logiquement que Del Vecchio s’est concentré sur d’autres activités, dont remettre son groupe sur les rails discographiques. Et si EDGE OF FOREVER avait connu bien des difficultés internes il y a deux ans, accouchant d’un album aux forceps pour cause de désaccords entre les musiciens, ce cinquième tome respire lui l’aisance, la facilité, et le bonheur de fendre les flots mélodiques du Heavy Metal.
Mais une fois de plus, c’est encore le principal intéressé qui parle le mieux de sa musique, dans un long paragraphe explicatif que je résume ci-dessous :
Je ne voulais pas juste écrire un autre album, et d’autres chansons. Comme je suis un auteur prolifique, il est facile et naturel pour moi de m’asseoir et d’écrire, de canaliser l’inspiration et de traduire cette idée en musique et en paroles. Mais EDGE OF FOREVER est différent pour moi. C’est mon île où je ne veux pas seulement écrire des chansons que je chante. Je veux raconter des histoires qui peuvent inspirer les gens à atteindre leurs objectifs, à vivre pour leurs rêves, à faire face à l’adversité et à vaincre tous les obstacles que la vie leur lance.
Pour ce faire, l’homme s’est entouré de nouveaux partenaires. Outre le survivant Nik Mazzucconi (basse/chœurs), Alessandro a accueilli sur le plancher de son bateau Marco Di Salvia (batterie, POLARIZED, ex-VALAS, ex-HUMAN REGRESSION, HARDLINE, KEE OF HEARTS, MERKEL MARKET, ex-NODE, ex-PERPETUAL FIRE, ex-PINO SCOTTO, ex-PURPLE SKY) et Aldo Lonobile (guitare, ARCHON ANGEL, DEATH SS, SECRET SPHERE, SWEET OBLIVION, ex-ELVENKING (live), ex-CIVILIZATION ONE, ex-DEAD LEAVES, ex-FRONTIERS ALL STARS), pour tenter de faire repartir les machines à plein régime. Cette nouvelle association s’est même vue soulignée d’une ouverture pour le claviériste/compositeur, qui a laissé son batteur contribuer à l’écriture de deux morceaux, que l’on retrouve en fin de métrage.
Nous avons tout poussé au-delà de nos limites : écriture, production, arrangements, performances, mais surtout ce que nous avons livré dans toutes les chansons est au-delà, au-delà de nous, au-delà de ce que ma vision était lorsque j’ai écrit ces chansons.
Cette dithyrambe que l’on sent sincère s’accompagne de résultats dans les faits, tant il est indéniable que Seminole fait partie des grandes réussites d’Alessandro en tant que leader d’EDGE OF FOREVER. Si le répertoire s’inscrit dans la logique affective de ce Hard Rock dur et mélodique que l’italien affectionne tant, les compositions font preuve d’une solidité hors-pair, et d’une sincérité de jeu que l’on avait plus entendue sur l’un des disques du groupe depuis Another Paradise il y a treize ans.
Seminole est un album conceptuel sur ma vie, la vie de tout le monde. Je raconte l’histoire à travers les lentilles d’un guerrier séminole et comment, après une défaite, on peut toujours en sortir plus fort et plus résistant, seulement si on le veut.
Sans savoir de quelle défaite le musicien veut parler, tant les exemples sont légion, ce cinquième volume est d’une qualité constante dans l’écriture, et d’un lyrisme flamboyant qui sait parfois se faire plus léger pour côtoyer les rives de l’AOR le plus touffu. Et c’est l’injonction « Get Up Your Feet Again » qui nous invite à nous redresser face à l’adversité, sur un beat up et un riff plombé qui auraient de quoi redonner de l’énergie à un neurasthénique dépressif. L’ambiance est ample, l’énergie palpable, la voix du maître toujours aussi belle, la basse ronde et agile, et les pieds trépignent vite. « On The Other Side Of Pain » garde cette impulsion pour ne pas relâcher l’étreinte, comme un coach sportif vous encourageant à ne rien lâcher, mais « Made It Through » a tôt fait de tamiser l’ambiance pour la rendre plus intime.
Et c’est finalement « Shift The Paradigm » qui chatouille la sensibilité des amateurs d’harmonies américaines et de légèreté rythmique. Tube par définition, hit par essence, ce morceau prouve la foi qu’a placée Alessandro en son œuvre, et nous prépare habilement au reste du tracklisting très ambitieux.
Sur cette seconde moitié, les coffres s’ouvrent, révèlent des pièces précieuses comme ce RAINBOW/LED ZEP/DIO « Wrong Dimension », de plus de huit minutes, et qui s’avère croisement à étudier intelligemment pour prendre la bonne direction. Les arrangements sobres créent le décor idoine pour l’histoire racontée, et la performance collective, sans failles, souligne qu’Alessandro a fait le bon choix au niveau de ses partenaires de route.
Mais c’est bien évidemment la longue suite finale « Seminole » qui offre à l’album une sortie digne de ses ambitions, avec ses atmosphères complémentaires, son acoustique délicate, et ses nappes de voix sublimes. Entre Hard in your face et Heavy cru et saignant, EDGE OF FOREVER sublime ses qualités pour accoucher d’un épilogue s’inscrivant dans les plus hauts faits de sa carrière.
Beau retour via un concept album simple, mais au niveau artistique incroyable, Seminole est la preuve que Del Vecchio n’est jamais aussi doué que lorsqu’il travaille à son propre compte.
Titres de l’album:
01. Get Up Your Feet Again
02. On The Other Side Of Pain
03. Made It Through
04. Shift The Paradigm
05. Another Salvation
06. Breath Of Life
07. Wrong Dimension
08. Our Battle Rages On
09. Seminole Pt.1 In The Land Of The Seminole
10. Seminole Pt.2 Mistaken Reality
11. Seminole Pt.3 Rewrite The Story
12. Seminole Pt.4 The End's Starting To Begin
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04