De retour un an seulement après la parution de son troisième long éponyme, HYRGAL revient nous laminer d’un EP en forme de cadeau à ses fans, court dans le temps mais conséquent dans la démarche. Six nouveaux titres offerts par l’un des fers de lance du renouveau BM français des années 2000 s’apprécient donc à leur juste valeur, spécialement lorsqu’ils brossent un portrait aussi fidèle de l’avancée d’une scène et d’un style.
Fidèle au sien justement, HYRGAL reste en terrain conquis, et s’appuie sur sa réputation pour continuer le combat. On trouve sur cette Session Funéraire Anno MMXXIII un large éventail de possibilités, une multiplicité d’ambiances, et une couverture des actualités ainsi qu’un petit regard vers le passé sous la forme d’une reprise respectueuse et révérencieuse. Petit break pris avec les ambitions, cet EP développe les arguments déjà exposés sur les trois albums précédents, et fonce dans le tas non sans prendre quelques notes. On remarque une ampleur dans le son, incroyablement clair et compact, avec une guitare distordue raisonnablement, un chant parfaitement équilibré, une basse ronflante, et un kit à la frappe impitoyable, sans que le chaos ne soit invoqué comme excuse de ton.
En gros comme en détail, on comprend que le groupe (C.F - chant/guitare, A.C - basse, R.S - batterie et M.N - guitare/chœurs) ne s’est pas laissé aller à la complaisance en livrant un produit à moitié complet, histoire de capitaliser sur une réputation sans faille. Non, HYRGAL est toujours aussi perfectionniste, et cette nouvelle livrée est parfaite en tant que point de jonction entre deux œuvres plus conséquentes. Non que la certitude d’un LP pour 2024 soit établie, mais on peut spéculer en savourant ces cinq originaux + reprise, sans avoir à se ronger les sangs d’inquiétude.
Compact, Session Funéraire Anno MMXXIII débute sur les chapeaux de roue par un titre rempli de violence et de fureur, un « Deuil Eclair » qui enterre le peu de doutes que nous pouvions encore avoir, entre brutalité outrancière et déclaration d’intention. Le propos est clair, l’occupation du terrain irréfutable, et en moins de quatre minutes, le groupe nous rallie une fois de plus à sa cause. D’autant qu’il enchaîne sur un « Phalanges Assassines » que le grand MARDUK n’aurait certainement pas renié.
Les mélodies qui s’envolent, le chant sentencieux, la rythmique qui déroule les fills et les blasts, la symphonie macabre déploie ses ailes noires, et s’envole vers un ciel chargé d’électricité et de colère. Aussi concis qu’il n’est diversifié, ce six-titres s’étend sur l’éventail de possibilités déjà développé par le groupe en amont, et sinue entre lourdeur et dissonances oppressantes, et colère exhortée sans aucune retenue. Ce qu’on retient par contre, ce sont les riffs, complexes et agressifs, et ce groove incroyable auquel le quatuor nous a habitués depuis ses débuts (« Épique Spleen », catchy, gluant et poisseux).
En totale confiance, HYRGAL se permet donc de toiser la moitié de la production actuelle sans forcer, mais en prenant soin de varier son propos pour ne pas stagner. Là se cache l’une de plus grosses qualités du projet, cette façon de s’attacher à la tradition tout en louchant vers l’avenir sans retenue. On le remarque encore grâce au majestueux et dramatique « Gorge Blanche / Surin Noir », trachéotomie forcée qui laisse la gorge ouverte et béante, entre deux notes acides en son clair et des percussions inquiétantes en arrière-plan. Un peu Indus/Doom sur ce titre, HYRGAL régale, et prépare l’avenir en toute sérénité.
Mais la sérénité n’est pas le sentiment qui se dégage de l’écoute de Session Funéraire Anno MMXXIII. Eloge funèbre de l’audace contrôlée et célébration des ténèbres en grandes pompes, passant par l’Ambient pour atteindre son objectif (« 炎が秒を貪り食う場所 (Honō ga byō o musabori kuu basho) », intermède glaçant en noir et blanc), Session Funéraire Anno MMXXIII avance à bon rythme et laisse ses rimes se dissoudre dans un air délicieusement vicié. Et c’est avec une surprise que le groupe nous laisse, cette reprise du MARDUK historique et un hommage à son premier album Dark Endless, alors que Morgan et les siens faisaient encore leurs premiers pas. La reprise est évidemment religieuse, lue à la croche près, mais l’original se voit offrir une nouvelle épaisseur et une nouvelle dimension en accentuant encore l’impact produit à l’époque.
Le Black Metal est donc toujours entre de bonnes mains, et on ne peut même pas reprocher à HYRGAL la brièveté de son intervention, puisqu’elle contribue à l’effet bœuf produit par cet EP. Il n’est donc pas interdit de s’attendre à une déflagration énorme l’année prochaine, qui propulsera le groupe dans le plus éloigné des cercles de l’enfer.
Titres de l’album:
01. Deuil Eclair
02. Phalanges Assassines
03. Épique Spleen
04. Gorge Blanche / Surin Noir
05. 炎が秒を貪り食う場所 (Honō ga byō o musabori kuu basho)
06. Dark Endless (MARDUK cover)
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19