Je n’ai absolument rien contre la confiance en soi dans l’absolu, car il en faut lorsqu’on est un artiste qui désire faire ses preuves, et les pérenniser par la suite. Après tout, il faut toujours être un minimum egocentrique pour se lancer dans une carrière musicale, cinématographique, sous peine de devenir barge lorsque le public s’intéresse à vous de près. Mais lancer son premier LP en arguant du principe qu’il est « le meilleur premier album jamais sorti » est une sacrée prise de risque, et celui de se prendre une volée de bois vert par une certaine presse peu portée sur les louanges automatiques. Chapeau bas donc aux MISTER MISERY qui n’ont pas hésité à présenter leur Unalive comme tel, sans craindre de se manger une belle mandale en retour. Mais en même temps, il y a dans cet argument plein de morgue une façon d’attirer l’attention sur soi qui n’est pas pour me déplaire, et faire profil bas n’est pas toujours la meilleure manière de se faire une place au soleil, spécialement lorsqu’on a pas mal d’arguments et de qualités à sa disposition…Alors, pour disperser les derniers doutes qui pourraient planer sur cette chronique, non, Unalive n’est certainement pas le meilleur premier album enregistré, qu’on le considère sous un angle Rock ou Metal. Même pas besoin de fouiller dans les cartons de la mémoire pour dénicher cinquante contre-exemples, mais en dépit de cet état de fait, avouons que ces dix morceaux ont de la gueule, et que le groupe en question a quelque chose de très personnel à offrir à des auditeurs ne crachant pas sur un brin de Crossover malin. Présenté par Markus Staiger de Nuclear Blast comme le nouveau fétiche des anciens et actuels admirateurs du culte MARILYN MANSON, MISTER MISERY est en effet une petite curiosité assez surprenante dans le paysage musical actuel, avec ses tendances au mélange entre avant et maintenant, et son art consommé pour trousser des ambiances sombres soulignées de mélodies catchy. Alors, sans être totalement novateur, le combo ose quand même s’écarter légèrement des sentiers trop battus, nous évite la redite, la citation old-school, et s’en sort plus que bien dans son rôle de trublion Metalcore/Indus/Modern Metal qui sait ce qu’il veut.
Fondé à Stockholm par Harley Vendetta et Alex Nine en février 2018, MISTER MISERY est quelque part l’union improbable mais parfaite entre MANSON, LINKIN PARK et NOTRE DAME, soit un genre d’assemblée gothique portée sur les arrangements, les univers vampiriques et gentiment dramatiques, mais qui n’oublie pas qu’une bonne chanson est avant tout une chanson simple, portée par des harmonies efficaces, et des refrains qui s’incrustent dans la tête. Quatuor (Harley Vendetta - guitare/chant, Alex Nine - guitare, Eddie Crow - basse et Rizzy - batterie), le gang se présente sous une lune honorée par Rob ZOMBIE et reprise à leur compte par les DIABLO SWING ORCHESTRA, avec le savoir-faire en moins et un swing Jazz-Metal transposé dans un vocable de Metal moderne, mais intelligent. Déjà très conscients de leur image, les quatre suédois se sont concentrés sur un packaging complet, et nous offrent une pochette soignée, un concept intrigant, mais surtout, des morceaux solides qui pourraient servir de BO à Ryan Murphy pour illustrer un épisode assez bon d’AHS. Ce qu’on aime dans ce genre de réalisation, c’est cette façon d’assumer sa grande gueule avec des riffs qui sentent bon la sciure de cirque morbide, tout en laissant le public siroter des refrains frais comme un corbeau à peine né qui piaille pour avoir sa becquée. Un genre de proto-Gothic-Glam, qui brille dans la nuit, mais qui ne compte pas que sur le strass et les étoiles pour se faire remarquer. On pense nineties, pour cette manière de rester ancré dans une tradition Néo naissante, mais on se fait la réflexion eighties aussi pour ce talent indéniable de proposer des thèmes accrocheurs, et pas seulement des gimmicks pour fédérer les adolescents, sans perdre de ce peps juvénile qui fait les bons premiers albums. Car oui, dans les faits, Unalive est un excellent premier album, de ces cartes de visite glissées un peu de force dans la poche, mais qu’on ressort un jour pour les utiliser. Et sans se placer d’emblée au chaud entre Portrait of an American Family et Hybrid Theory, cette première signature chez Nuclear Blast/Arising Empire n’a pas non plus à rougir de la comparaison.
On ne le sent pas forcément dès « The Blood Waltz », qui sous couvert d’une intro foraine, lâche les lions compressés et l’attaque Metalcore de tradition, entre néo light et Metal de carnaval, pas encore trop original, mais assez démarqué pour choquer. On le sent après avoir écouté plusieurs fois l’album, et en sifflotant sans s’en rendre compte immédiatement les airs de « My Ghost » ou « Tell me How », de parfaits exemples du flair de ces suédois beaucoup plus profonds qu’ils n’en ont l’air. Et si l’accent promotionnel est mis sur les clips qu’ils ont pu tourner en compagnie de Patric Ullaeus (IN FLAMES, ARCH ENEMY, DIMMU BORGIR), on retiendra plus volontiers leur parcours individuel, et leurs existences tout sauf simples qui leur ont donné envie de retourner le cours du destin pour s’offrir un peu de lumière dans les ténèbres. Et on sait très bien que la muse la plus efficace reste l’adversité, ce qui a permis aux musiciens de se sortir les tripes, et de comprendre que l’attitude n’était pas la seule composante importante. Et c’est pour cette raison que malgré ses arrangements léchés, ses astuces électroniques éparses, ses ambiances de dompteur et de clowns glauques, et son optique générale à la croisée des chemins, Unalive tient debout de bout en bout, et nous délivre un message simple et limpide. Le Rock se doit de rester un spectacle pour les oreilles et les yeux, sans manquer de délivrer un message positif et encourageant. Exutoire jouissif de jeunes musiciens professionnels avant l’heure, ce LP se démarque par son efficacité, mais aussi par ses dualités vocales (beau travail de Harley Vendetta qui grogne comme il glitterise, sardonique juste ce qu’il faut tout en restant viril), ou sa façon de contourner les codes pour citer Brian Warner et un MERCYFUL FATE joueur (« Dead Valentine » qui rappelle aussi les STOLEN BABIES).
Jamais trop longs, les morceaux respectent un format Pop qui permet de se concentrer sur l’essentiel, et un enchaînement couplet dur et syncopé/refrain sucré mais pas guimauve. Corsant leur barbe-à-papa d’un soupçon de cyanure, les MISTER MISERY proposent aux visiteurs de leur parc d’attraction des sensations typiquement Heavy passéistes (« Live While You Can » et son intro très NWOBHM avec des tierces au caramel), tout en leur assurant de rester dans un présent mélodique et subtilement tendre (« Alive », efficace et jumpy, comme une maison des horreurs avec monstres en mousse et succubes douces). Unalive est donc un show complet, et un album agréable, définissant l’univers d’un groupe de façon précise, mais en laissant des portes ouvertes. De quoi envisager l’avenir avec sérénité…
Titres de l’album :
01. The Blood Waltz
02. You And I
03. Tell Me How
04. My Ghost
05. Legion
06. Dead Valentine
07. Alive
08. Rebels Calling
09. Stronger
10. Live While You Can
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Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
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05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
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Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
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Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
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