Pour bien commencer la journée, rien de mieux que quelques BPM et un bon paquet de riffs aiguisés, histoire de se donner un peu de courage pour affronter un automne aussi humide qu’un Jonathann Daval à la télévision française. Excusez cette comparaison un peu borderline, mais la violence dégagée par ce quatuor slovaque est au moins aussi intense qu’un gros mensonge dans les médias, d’où ce parallèle un peu osé. Mais pas d’inquiétude à avoir. Les ACID FORCE ne vous veulent que du bien, et vous offrent avec ce second long une bonne raison de vous enthousiasmer. Et personne ne vous en voudra de vous la jouer Tom Cruise dans Risky Business, en moshant dans le salon en slip de peau et coiffure hirsute.
ACID FORCE est un quatuor joyeux de Banská Bystrica, actif depuis une petite dizaine d’années, et déjà responsable d’un premier méfait en 2017. Cette première explosion de joie, baptisée Atrocity for the Lust nous avait menés sur la piste d’un Crossover délicieux, fluide et onctueux, pas râpeux pour deux sous, et qui trouve aujourd’hui une extension plus que valable : viable et affable.
Juraj Ondrejmiška (basse), Fede (batterie), Andrej (guitare/chant) et Erik (guitare) continuent donc leur exploration des archives californiennes et new-yorkaises, en mettant en scène un Thrash digne de Venice, mais rude comme une éducation du Bronx. A cheval entre les saccades d’un Mosh-Metal à la HALLOWS EVE et le radicalisme européen des années 85/87, World Targets in Megadeaths ne cache pas non plus son admiration pour le MEGADETH des grands jours, qui se voit honoré d’hommages appuyés, sous la forme de Thrash-songs efficaces et accrocheuses (« Rebirth Of The Sun », qui aurait pu se faire adopter sur Rust in Peace ou Youthanasia).
De solides références donc, pour un niveau technique enviable, au service d’un art de la composition consommé. Les slovaques connaissent la musique, et la développent avec un à-propos mélodique très juste, ce qui permet à leur brutalité d’être nuancée pour séduire tous les publics. Mais n’y voyez pas une forme de vulgarisation facile, ni un genre de « Le Thrash pour les nuls », mais bien un amour sincère pour un style qui continue d’inspirer quarante ans après sa naissance. Alors, old-school certes, mais une nostalgie réelle et sincère qui ne se contente pas de reprendre quelques citations sur Thrashipédia.
ACID FORCE m’a conquis, et quelques morceaux ont suffi pour que je le range dans la catégorie enviable des leaders rétrogrades avancés. Si les riffs restent évidemment classiques dans leurs syncopes, les harmonies sont intelligentes, bien placées, alors que les passages les plus nerveux provoquent le Punk le plus Hardcore de la scène de Californie, SUICIDAL en tête, avec quelques relents de MOTORHEAD, TURBO, ou encore TANK (« Praise The Atom »).
Un peu plus de trente-cinq minutes de violence raisonnable, voilà qui a de quoi sublimer un vendredi matin chafouin. Andrej et Erik savent faire parler leurs guitares tout en maîtrisant le vocabulaire pur ne pas balbutier ou se répéter, et la collection de plans proposés à de quoi faire saliver tous les collectionneurs en quête d’une nouveauté de valeur. Aussi convaincants dans les assauts soniques que sur les mid tempi enlevés, les quatre musiciens ont un panache incroyable dans les moments de fluidité comme dans les courses de dératé, et un morceau aussi synthétique que « Lightning Cops » offre un résumé probant de ces quatre décennies de talent, entre la première vague encore gauche et la réémergence du genre dans les années 2000.
Aucune faiblesse, aucun filler, le bilan est lourd, et largement positif. D’autant que le dernier tiers de l’album fait preuve d’une ambition tout à fait légitime, avec son trio de morceaux longs et envoutants. Et lorsque les harmonies de « Beyond The Concrete Fields » résonnent dans l’air chargé d’un mois de novembre entamé, le sourire fleurit sur les lèvres, et les cheveux prennent leur indépendance pour tourner à la Supercopter.
Du TESTAMENT ? Oui, certainement. MEGADETH ? Déjà adoubé comme influence. METALLICA ? Possible, surtout sur l’instrumental « Beyond The Concrete Fields » qui passe par tous les tempi et humeurs de saison. ACROPHET ? Sans doute un peu, pour le côté Hardcore qui émerge de temps à autres.
Et plus généralement ? Toute la clique des ANTHRAX, CRISIX, et une liste épaisse comme le bras gauche de James Hetfield.
Il est terriblement plaisant de tomber sur un groupe intelligent qui recycle à merveille tout en y ajoutant sa méthode de tri. Un tri dans les riffs, pour ne garder que les meilleurs, un tri dans les accroches, pour ferrer le poisson, et un tri dans les structures, toutes évolutives et créatives.
Plus que simplement récréatif ou plaisant, World Targets in Megadeaths est agressif et convaincant. Placé en haut du panier des nouveautés old-school, il donne du Thrash une image contemporaine, toujours juvénile, sans lifting qui coince les nerfs du visage, et branleur comme on l’aime par chez nous.
Mais les branleurs sont parfois les plus durs travailleurs.
Titres de l’album:
01. Out Of The Trench
02. Preachers Of Mayhem
03. Fast Friday
04. Rebirth Of The Sun
05. Praise The Atom
06. Lightning Cops
07. Beyond The Concrete Fields
08. World Targets In Megadeaths
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36