Si vous cherchez de la violence suédoise, mais que vous désirez autre chose qu’une simple resucée d’ENTOMBED et compagnie, alors je vous conseille de jeter immédiatement vos deux oreilles sur le deuxième album de CARNOSUS, la dernière merveille venant du froid. Originaire d’Örebro, CARNOSUS est sans aucun doute le moins suédois de tous les groupes vraiment suédois, tant sa brutalité rappelle le meilleur du brutal US et du vicieux UK. D’ailleurs, nous avions eu un solide aperçu de sa démarche il y a trois ans, via le tonitruant Dogma of the Deceased. Ce premier jet très réussi trouve ici une prolongation illustre, et en deux volumes, le quintet s’impose sur la scène extrême scandinave avec une facilité déconcertante.
Technique, mélodies, accélérations dantesques, coups de frein les deux pieds sur la pédale, soli fluides, arrangements multiples, voix en dualité, constructions évolutives, basse serpentine, tous les ingrédients sont là pour faire de Visions of Infinihility le premier gros choc Death de cette année 2023. Et même si le groupe ne se gêne pas pour emprunter à droite à gauche les raisins de sa colère, le mélange reste diablement homogène, et le résultat explosif. J’en tiens pour preuve la première détonation « Ossein Larcenist », qui prend par surprise en rappelant les premiers ARCH ENEMY (donc les seuls valables), avant de griffer sa patte sur la table des négociations d’une rythmique suffocante et de changements de plans sidérants.
La facilité avec laquelle les musiciens (Marcus Strindlund - basse, Jacob Hedner - batterie, Rickard Persson & Marcus Jokela Nyström - guitares et Jonatan Karasiak - chant) défendent leur point de vue est tout bonnement admirable. Chantres d’une diversité qui fait du bien dans le petit monde parfois trop élitiste du Death Metal, les CARNOSUS proposent une alternative intéressante à toutes les facilités old-school, au rendement Swedish Death et aux maboules Slamming Brutal en laissant cohabiter la violence la plus crue et la finesse la plus achevée, à tel point qu’on a parfois le sentiment d’écouter REVOCATION reprenant du MORBID ANGEL (« Calamity Crawl »).
Très à l’aise dans son époque, CARNOSUS prône une indéniable intellectualisation du Death Metal moderne, mais sans sombrer dans la pédanterie ou l’obsession technique. Si l’on comprend très vite que les musiciens ont un solide bagage derrière eux, on apprécie cette vulgarisation qui ne glisse pas vers le populisme, mais qui permet à tous les fans de s’y retrouver d’une manière ou d‘une autre.
Très syncopée, cette musique est résolument rapide et très agressive, mais jamais gratuitement. Le propos n’est pas d’abimer les tympans à force de gravité et de cris suraigus, mais bien de leur offrir une symphonie en l’honneur de la précision et de l’harmonie grave. Et autant dire que tout le monde est à sa place au sein du groupe. J’ai déjà abordé le cas de cette section rythmique à l’abattage impressionnant, mais la paire de guitaristes a de quoi stimuler aussi, les riffs inventifs précédant toujours des soli acrobatiques.
Où sont donc les défauts que toute œuvre de ce type se doit de cacher quelque part ? Justement, l’exception confirme la règle, puisque Visions of Infinihility est impeccable de bout en bout trouvant systématiquement l’ouverture, malgré son attachement aux codes du genre. No stone unturned.
Certains trouveront peut-être l’entreprise parfois un peu redondante, mais les plus attentifs remarqueront ces détails qui dévient d’une logique trop évidente. Avec un percussionniste s’adaptant parfaitement à la thématique choisie, solide en beat et créatif en fills, et un bassiste explorant toutes les possibilités de son manche, la trame musicale n’a plus qu’à se greffer sur une structure en béton pour proposer des morceaux au diapason.
Comme un PESTILENCE des nineties joué par des épileptiques, Visions of Infinihility ne nous laisse que de rares moments de répit, lorsque l’inspiration va chercher du côté du Metal extrême sa becquée. Mais on appréciera l’efficacité concise du monstrueux « Fermenting Blastospheres of Future Putridity », les déviances sadiques et dissonantes de « In Debt to Oblivion », et la progression hypnotique de « Devourer of Light ».Comme je vous le disais, beaucoup d’ambition, et les moyens techniques de la mettre en pratique. Un album qui se savoure comme un mets trop rare, et qui redonne confiance en cette scène Death suédoise toujours un peu trop prompte à se reposer sur ses lauriers passés.
Maintenant, à vous de jouer et d’écouter cette petite perle qui confirme le talent énorme de CARNOSUS, groupe carnivore s’il en est, mais qui accepte de bon gré de finir ses légumes.
Titres de l’album:
01. Ossein Larcenist
02. Calamity Crawl
03. Castle of Grief
04. Fermenting Blastospheres of Future Putridity
05. In Debt to Oblivion
06. Devourer of Light
07. Procession of Depression
08. Towards Infinihilistic Purity
09. Among Worms It Was Whispered
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Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
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Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
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