Ce même soir Slipknot se produisait aux Arènes de Nîmes mais plus aucune hésitation ne planait sur mon agenda depuis que cette affiche concurrente était officialisée ! Parmi le peloton de tête du revival Thrash, Municipal Waste est le dernier qui manquait à mon tableau de chasse, notamment parce qu'il n'avait encore jamais investi la Secret Place qui les a pourtant tous vus passer. Avec l'extrême chaleur des derniers jours j'avais espéré que la scène soit installée dans la cour mais cela ne semble plus possible à présent, par la faute de riverains pourtant largement éloignés. Bref. Heureusement, la clim' et les ventilateurs ont tenus bon la forte sollicitation pour rendre le concert tenable au moins dans les derniers rangs.
DIRTY WHEELS attaquait son set peu après mon arrivée. Les cinq Marseillais ne sont plus franchement des débutants malgré leur placement en ouverture. Ils jouent du NYHC Crossover classique, qui rappelle le bon temps des années 90, de Biohazard, Madball, Sworn Enemy… J'ai un peu tiqué sur la batterie mal tendue au tempo imparfait, d'autant que le mixage encore approximatif la privilégiait au détriment des deux guitares et de la basse, les solos en souffrant principalement. Le chant un peu yaourt à mon goût se plaçait cependant dans la droite lignée de la famille Miret-Cricien. Surtout, ces points faibles se compensèrent à l'aise tout d'abord par des compos de réelle qualité. Ces types savent écrire des titres de pur HardCore en variant les options possibles offertes par les canons du genre, et sans du tout abuser des chœurs aux slogans bateaux à faire reprendre en live en guise d'efficacité bon marché. Le succès public, réel bien que bridé par ce positionnement inaugural, s'y justifie. Il faut aussi saluer une attitude remarquable : Dirty Wheels est un groupe d'hommes fiers comme il se doit, mais où personne ne joue les cacous et surtout pas le chanteur. Dans le HC old-school, à Marseille, et très spécialement encore chez les groupes de HardCore Marseillais, c'est une qualité remarquable, remercions-en la Bonne Mère.
Fraîchement revenus de leur première prestation au Hellfest, nos locaux de TERROR SHARK. La formule des amis est au point. En trio batterie-chant-guitare, leur Crossover à eux plonge des racines un peu plus loin dans le temps vers M.O.D, D.R.I. et autres joyeusetés de cette époque avec humour et un enthousiasme inentamé. Les morceaux sont courts, trèèès directs, généralement structurés autour d'un bon riff tout simple, d'un refrain à reprendre ou d'un quelconque effet instrumental basique qui suffit à l'individualiser. La fosse s'y laissa prendre volontiers, les uns ou les autres s'en échappant pour reprendre ponctuellement un verset des paroles bien connus des paroissiens les plus fidèles du groupe. Et ce malgré le danger d'être croqué par l'un des deux mégalodons en plastique qui volaient et plongeaient dans le pogo, tradition incontournable de Terror Shark. La chaleur semblait oubliée par les nageurs du moshpit, qui n'avaient cure des pauses systématiques meublées entre chaque titre par Jérôme au chant, interventions complices et un peu bavardes. Elles avaient aussi pour but de laisser souffler ses partenaires, éreintés par un répertoire intense à reproduire. D'ailleurs il serait bien que le groupe prenne le temps de retourner un peu au studio et nous concocter de nouveaux titres, pour renouveler un stock trop bien connu maintenant. En attendant, les piètres squales gisant au sol tous dégonflés au terme d'un set ravageur donnaient une image de ce que le groupe donne à ses fans.
MUNICIPAL WASTE prit un peu plus de temps pour s'installer mais dès les premiers accords, les premiers coups de la double, on comprenait que ça allait être violent… Rapidement les moshers se sont totalement lâchés. À un tel degré d'ébullition que je n'ai presque rien vu avec mon mètre quatre-vingt de la scène à peine surélevée comme en témoignera le cliché illustratif... Les Virginiens envoient du Thrash, du pur Thrash qui ne se place sous le patronage d'aucun grand classique du genre en particulier, qui ne penche pas trop vers le Punk-HC, ni ne lorgne trop vers le Heavy, ce qui justifie leur statut au sein du mouvement dont ils incarnent sans doute la fine pointe par leur ancienneté relative et la pureté du produit fini, en dépit du bandana multicolore du batteur ! Le public connaissait d'ailleurs bien les morceaux et leurs textes, remplissant les silences volontaires du chanteur et réagissant au quart de tour selon les riffs.
La proximité de la fosse était dangereuse même pour les chevronnés, je n'ai pas vu certains astéroïdes sortir à pleine bourre de la ceinture pour me percuter à fond (par exemple dans la seconde suivant ledit cliché illustratif qui ne laissait rien prévoir comme vous en conviendrez) ! Le vrai responsable de ces collisions n'est jamais le mosher dérouté, de toute façon, sinon le groupe qui met son monde dans cet état. Rendez-vous compte, Municipal Waste est le seul groupe que j'ai vu à ce jour qui accélère le rythme en plein circle-pit, sans prévenir. Et les piteurs suivent ! Les vocaux éraillés, eux, ne partent jamais dans le décor. Les paroles reprennent des registres classiques du Thrash, avec une appétence sensible pour celui de la fête. Naturellement, "Terror Shark" fut joué et dédié au groupe précédent. Cela paraît évident, mais ils l'ont fait. Je n'ai pas vu passer le set même sans être fan, tellement le quintet illustre parfaitement ce qu'est le Thrash Metal, pour l'éternité, et non pas un simple phénomène de génération il y a une grosse trentaine d'années.
Nous avons traîné un peu pour laisser nos plaies rafraîchir, parmi une assistance qui avait été plutôt fournie et parfois venue d'assez loin. D'autres préparaient ce soir leur départ pour l'Obscene Extreme. Sans aller jusqu'en Bohême, un monument du GrindCore va nous honorer très bientôt justement.
@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
09/07/2025, 13:52
Bonjour, moi je serais dans les premiers à réclamer plus de femmes sur scène, et éventuellement plus de diversité ethnique, mais je préfère largement un festival du type Fall of Summer, au Hellfest, et ce depuis 2015....
09/07/2025, 13:52
News à mettre en regard de celle sur le dernier concert de Black Sabbath, nous assistons à l'agonie d'une certaine idée de la scène metal, celle qui arrivait à faire consensus autour d'une musique de qualité et qui avait du succès. F(...)
09/07/2025, 13:16
"Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis?" bah ça n'a plus rien de choquant aujourd'hui. Barbaud parle de Placebo en tête d'affiche donc bon... Va falloir s'y faire, les fans de Metal ne sont plus du tout le public vis&eacut(...)
09/07/2025, 12:20
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23