Tu rentres dans une chambre, à l’odeur et l’hygiène douteuses dans un bordel quelque part entre la Suède et les Etats-Unis, et tu tombes sur le spectacle désolant et lubrique d’une partie de fesses en l’air entre les membres de BRUTAL TRUTH, DISCHARGE et DISMEMBER. Le concept a de quoi se faire dresser les poils sur les bras et le pubis, mais en se montrant courageux, on peut deviner sur quoi débouchera un tel lupanar désorganisé. La réponse ?
Le nouvel album des polonais de DEATH CRUSADE.
DEATH CRUSADE, originaire de Gdańsk, Pologne, est une valeur sure de la sexualité déviante Crust/D-Beat/Death/Grind nationale. Depuis quelques années, ses crises de priapisme et rapports non protégés ont engendré une engeance fière, colérique, et irascible. Et les choses ne risquent pas de s’arranger avec la nounou qui a fort à faire avec le dernier né, Znów Plonie Niebo, manifeste de haine viscérale du système et de tout ce qui se rapporte à l’ordre.
L’affaire est aussi simple que bruyante. Wojciech Michalak (chant), Michał Jędrejek (guitare), Piotr Kawalerowski (basse) et Paweł Szymański (batterie) se vautrent dans le stupre de la violence la plus grave et grasse, et ne ressentent aucune empathie pour les tympans de leurs victimes. Suivant la ligne du parti de l’est des encartés Crust, Znów Plonie Niebo alterne une vitesse déraisonnable et une lourdeur suffocante, pour mettre à mal la santé mentale des accros au Hardcore le plus métallique et véhément. Et ces onze nouveaux morceaux ont de quoi réveiller votre libido politique plus efficacement qu’une conférence de fesse de DSK dans un hôtel de luxe.
Certes, je l’admets, le principe est d’usage. Une rythmique qui cavale comme si URSUT lui grattait la rondelle, une guitare qui débite, tronçonne, équarrit et laisse sur le flanc, un chanteur éminemment mécontent de la situation actuelle, et un bassiste qui lie le tout aussi gravement qu’une annonce de cancer en phase terminale. On peut admettre le classicisme de l’ensemble, mais on ne peut réfuter son efficacité, qui se situe parmi les plus efficientes du milieu.
Mixé et masterisé par Haldor Grunberg & Satanic Audio, cet album est un concentré de brutalité ouverte, un petit précis à l’usage des anarchistes en manque de dynamitage, une collection de vignettes violentes et sanglantes. On se laisse embarquer dans un tourbillon de coups de caisse claire, de riffs prétextes qui acceptent parfois le principe de la syncope groovy, et de harangues vocales aussi teigneuses qu’un ours privé de son saumon quotidien.
Une telle déflagration ne passe certainement pas inaperçu. Sommet d’une jeune carrière promise aux meilleurs auspices, Znów Plonie Niebo est sans conteste possible l’album Crust/Grind de ce mois de janvier 2023, qui réchauffe plus rapidement qu’une explosion solaire, et qui fait passer les cadors du genre pour des Bisounours en mal d’affection infantile.
« Szary » annonce d’ailleurs la non-couleur avec une morgue insolente. Après une intro inquiétante, les choses se gâtent au point de nous faire douter de notre santé mentale. A la manière d’un BRUTAL TRUTH sournois ou d’un THE KILL ombrageux, DEATH CRUSADE abat les murs qui le sépare de la plèbe pour contaminer la société de ses idées contestataires. On sait le genre porté sur la dénonciation et la revendication, mais les injonctions de ces quatre polonais ont quelque chose de plus effrayant que la moyenne mondiale. D’une puissance à décorner les bœufs, cet album faussement simple mais réellement riche s’impose dans la production de cette nouvelle année, et intronise quatre musiciens au rang de défenseurs acharnés de la liberté individuelle.
On pourrait de fait inviter à la séance d’identification quelques monstres sacrés à la vue perçante, mais les influences ne sont pas le dossier le plus important de cette affaire. Le point crucial est cette capacité à aller au-delà de toute formalité pour imposer un rythme dément et une attitude ferme.
Tract politique anti-régime imprimé à la sauvette et distribué en masse, Znów Plonie Niebo est un slogan qui se reprend à pleins poumons, jusqu’à ce que le larynx ne puisse émettre le moindre son. Dur, solide, profond, gravissime, et ancré dans son époque.
De quoi se rebeller enfin contre les soldats de Babylone et regagner une dignité que l’on estime légitime.
Titres de l’album :
01. Szary
02. Izolacja
03. Ku Wsteczności
04. Posłuchaj
05. Szczujnia
06. Ode Złego
07. Lęk
08. Czas Końca
09. Zrównani
10. Mur
11. Znów Płonie Nieb
VSool good sound
Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.
19/04/2024, 15:20
On s'en cogne. Non j'en profite juste pour dire à ceux qui ne l'auraient pas encor(...)
19/04/2024, 07:52
Au delà du commerce qui brûle, ce qui est ÉVIDEMMENT regrettable pour l'entrepreneur et la clientèle, il est difficile de ne pas voir le côté comique de l'événement... Au pays des clochers qui ont servi si souvent de barbecues.  (...)
15/04/2024, 18:21
Oh ça va on rigole ! Pour une musique qui se dit en désaccord avec le concept de religion, je trouve que l'on sacralise et idolâtre un peu trop de choses dans cette scène.C'est dommage c'est sur mais c'est que du matériel, ça va !
15/04/2024, 16:14
je plussoie ! cet album est effectivement fort fort bon... mention spéciale pour Howl of Gleaming Swords. Merci pour la découverte !
15/04/2024, 15:01
Oh purée !!! Merde !Moi qui ai eu la chance de pouvoir y trainer une demi journée entière (il les fallait) a la recherche de perles d'époque, émerveillé par ce magasin-musée, c'est bien fâcheux cette news.U(...)
15/04/2024, 13:47
Y a des gens ici qui n'ont aucun sens de l'Histoire et un sens de l'humour franchement bas-de-plafond.
14/04/2024, 23:29