Apprends-moi la violence.
Ok, c’est une tâche plutôt facile, entre une grosse claque dans la tronche et une vision régulière des journaux télévisés mondiaux, en passant par une petite promenade dans les artères d’une grande ville ou les ruelles d’un village pauvre d’Amérique du Sud ou d’Inde. Et pour cause, puisque la violence est partout, dans les mots, les unes des journaux, dans les gestes et les situations les plus anodines. On ne peut plus vivre sans témoignage de brutalité, et la vie en elle-même est devenue une sorte de baston géante où seuls les plus aguerris et chanceux s’en tirent avec quelques bleus.
Les russes de TEACH ME VIOLENCE ont donc le choix. Et visiblement, le leur s’accommode très bien d’un mélange entre un Hardcore sec et un Black Metal allusif, histoire de produire un genre de Blackened Hardcore, ou de Hardcore Black, soit la quintessence des deux écoles les plus bruyantes.
Fondé il y a quelques années à Yekaterinburg, TEACH ME VIOLENCE nous a déjà narré ses vues sur l’existence via une démo, un EP et deux splits, et s’attaque donc en 2022 au marché du longue-durée, via la petite demi-heure de ce Холод, qui une fois traduit décrit avec une acuité indéniable son contenu : froid.
En effet, en Fédération de Russie, il fait froid, et les cœurs sont partagés entre les festivités de fin d’année, et les affrontements incessants avec l’Ukraine. Cette situation anxiogène a de quoi donner des frissons évidemment, l’issue de ce conflit et de cette situation inextricable dépendant de l’état de santé mentale d’un dirigeant qui a vrillé complètement. Alors, quelle plus belle bande-son que ce premier long qui rentre dans le lard, et qui laisse de vilaines séquelles : acouphènes, dépression, violence accrue, hystérie, hallucinations. Non que Холод soit particulièrement plus brutal que le reste de la production actuelle, mais sa sècheresse émotionnelle et ses riffs congelés en fond le parfait antidote à l’optimisme, comme si les humeurs se devaient de s’accorder à un moment historique traumatique.
Musicalement, la donne est intéressante. Avec un chant se partageant entre des cris de belette et des injonctions purement NYHC, des riffs qui trainent leur misère et vous regardent de travers, et un rythmique pulsée ou appuyée, TEACH ME VIOLENCE attaque le Black Metal par sa face Hardcore, et développe donc de beaux arguments crossover.
On soulignera la pertinence de ces accélérations incroyables qui reposent sur des licks congelés et en réminiscence de la Norvège d’il y a trente ans et plus, mais aussi cette puissance contrôlée qui nous bouscule de ses accents énervés. Et même si l’album est d’une durée assez réduite, les idées sont quand même suffisamment nombreuses pour éviter l’ennui et la prévisibilité.
Entre fast & Heavy, TEACH ME VIOLENCE formalise toutes les formes de violence, qu’elle soit oppressive comme sur le nauséeux « Падаль », ou complètement débridée sur l‘infernal « Холод ». On passe donc de l’énervement justifié à la haine soudaine, et Холод/Cold de nous faire ressentir les effets de l’hiver du mécontentement, lorsque le soleil ne parvient plus à cacher la face la plus sombre de l’humanité.
Susceptible de plaire à un public Black et Hardcore, TEACH ME VIOLENCE est une forme de violence plurielle, efficace, sans pitié, et incompressible. Certes, on connaît plus bruyant, on connait plus rapide, on connaît plus malsain, mais l’équilibre trouvé par les russes n’est pas si courant, un peu comme si le DARKTHRONE N’roll donnait quelques cours de désespoir à Dani Filth sous le regard malveillant d’un Glenn Danzig.
Fort, relevé, Холод/Cold s’achève dans un déluge de méchanceté, de stridences et de feedback, avant de partir en vrille rythmiquement, pour laisser une impression de malaise ultraviolent à la mode Kubrick de l’est. Un groupe qui mérite l’attention, et qui finalement, se veut l’observateur chafouin de la chute d’une civilisation annoncée depuis des décennies. Alors, je veux bien vous apprendre ce qu’est la violence messieurs, mais il semblerait que vous ayez déjà tout compris.
Titres de l’album :
01. Свидетель
02. Кондуктор (Агата Кристи Cover)
03. Мразь
04. Храм
05. Падаль
06. Холод
07. Мораль
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31