On avait les TING TINGS, on avait SHE & HIM, les WHITE STRIPES, THE KILLS, THE CIVIL WARS, les CULTS, BEACH HOUSE, SLEIGH BALLS, WYE OAK, les ROSEBUDS, et puis dans un registre plus multiple, les MAID OF ACE, ATARI TEENAGE RIOT, PARAMORE, enfin toute un clique de groupes/duo homme/femme, parce que finalement, two is enough.
C’est vrai, quel besoin de recruter tout un groupe alors qu’un mec et une nana suffisent amplement à faire un barouf apte à décrasser n’importe quelle paire d’oreilles ?
Alors OK, pour cette liste j’ai triché et j’ai inclus de véritables groupes, trio/quatuor, mais qu’est-ce qu’on en a à carrer ? L’essentiel est de vous situer le truc, bien que « situer » les TOKYO TABOO ne soit pas chose facile, ni vraiment indispensable…
Ah, et au cas où vous réfléchissiez trop, ils ne viennent absolument pas du Japon mais d’Angleterre, et de Londres en sus, histoire d’impliquer la capitale dans l’équation.
Mais tout le monde sait déjà que tout ce qui vient de Londres mérite une attention particulière non ?
Alors, qui se cache derrière ce nom en trompe boussole ? La hype a déjà fait son travail, et leur nom est sur toutes les lèvres, d’autant plus depuis trois jours puisque leur album est enfin dispo via les usuelles plateformes de téléchargement et d’écoute. Mais dans le costume chamarré de ces deux personnages iconoclastes se dissimulent un homme + une femme, soit Dolly and Mike, qui revendiquent des influences aussi disparates que DAVID BOWIE, LED ZEPPELIN, PINK FLOYD, THE YEAH YEAH YEAHS, THE WHITE STRIPES, DEAP VALLY, et certainement des dizaines d’autres si on insistait un peu pour savoir.
Dolly de son côté, parle de Madonna, de Cindy Lauper, mais en l’asticotant un peu, elle nous lâcherait sans doute aussi des références comme Katie Jane Garside, Debbie Harry, Hanin Elias ou même peut-être une ou deux GO GO’s, avec un peu de patience.
Bon, je vois que vous avez plus ou moins pigé le truc, et surtout, que je suis limite borderline sur ce coup-là. Car oui, et non, les TOKYO TABOO avec 6th Street Psychosis ne sont pas vraiment des électrons libres de la planète Metal, mais dérivent plutôt sur des courants Pop-Punk, Alternatif ou même Bubble Punk, enfin de tout pourvu que ça soit party, et pas trop rudy.
Donc, si l’ouverture d’esprit vous donne des boutons comme moi les salsifis, passez votre chemin.
Cet album a été enregistré en partie à Londres, en partie à Los Angeles, et témoigne de la vitalité Rock de ces deux villes, avec un sens du fun, de la légèreté qu’on ne retrouve que chez les combos apatrides qui se foutent de la terre d’origine comme de leur première répète. Ici, tout ce qui compte, c’est que ça bouge, que ça pète, que ça virevolte et que rien ne s’arrête, et ça tombe bien, puisque ce 6th Street Psychosis est un genre de party organisée sur un toit américain qui ne trouve son issue qu’au petit matin. D’ailleurs, écoutez juste « Make It Out Alive » pour vous persuader que Dolly et Mike connaissent leur classique du samedi soir. Intro braillée comme une dégénérée, guitare fuzzy lourde comme du Stoner, basse rampante sur les cuisses de ta sœur, et chœurs désincarnés qui s’envolent pour faire chier les pigeons pas invités.
Dès le départ ça fonctionne comme un gros hymne Rock/Pop/Punk vintage, un peu comme si les STOOGES s’étaient invités à un banquet de Jack White, tout en reprenant ensemble les TING TINGS avec un peu plus de solidité instrumentale.
Et c’est bon, bon, bon et bon. Et pourtant, niveau lyrics, c’est pas vraiment marrant et aborde le cas sanglant de la Syrie, comme quoi, un hymne aussi exubérant peut aussi se concentrer sur un contenu plus « adulte ». Et d’ailleurs, les lyrics de Dolly ne s’embarrassent pas de lipstick et autres revendications futiles, mais se concentrent sur des sujets bien chauds. Ce qui ne fait qu’augmenter le capital sympathie déjanté de ce duo d’allumés qui connaissent leur époque. Malheureusement pour eux…
« N.A.R.C.I.S.M. », c’est un peu l’hymne de cours d’école, avec sa bordée de voix juvéniles qui tentent de nous sensibiliser sur l’estime personnelle et le complexe de l’homme qui regardait son reflet dans l’eau. Le tout virevolte à une cadence affolante, tutoie les cimes d’un Hard-Pop-Punk de première bourre, et vous donne envie de sauter dans tous les coins, histoire de voir si votre voisin est toujours aussi con. On pense à une version ado attardée et nippone des ATARI TEENGE RIOT, les stridences en moins et la mélodie Pop en plus. Radical et imparable.
« Bubbilicious» est du même tonneau, même si le Rock bien gras se taille la part du lion. Chant acidulé, bidouillages de gimmicks hors d’âge, et riff qui colle aux semelles pour vous obliger à rester toute une semaine. Une version très perso de la mode Drag des 80’s, des mangas Japonais, enfin de tout ce qui fait le monde coloré et branché de ces deux allumés.
Alors comme ça, Mike aime la guitare ? Oui, on le comprend, d’autant plus qu’il lâche des thèmes qu’on n’oublie pas même sur les trucs les plus lents comme « Leech ». Ok, tout ça est très ludique, très cartoon, mais musicalement, c’est sérieux comme le Rock peut l’être lorsqu’il décide de tomber dans l’entertainment engagé, et si les mélodies sucrées dominent, elles ne font pas oublier que Dolly+Mike, ce sont de solides références Rock et surtout, un caractère musical bien trempé. On ne leur fait pas, on ne nous la fait pas, alors on écoute et on chope le propos, engagé, socialement et humainement.
Alors tout y passe, ambiance à la PARAMORE, power-chords, saccades Pop-Punk, délire à la Gwen Stefani, enfin toute la batterie de cuisine Rock qui transforme des cris primaux en hymnes imparables. Car là est la force des TOKYO TABOO qui soulignent, dénoncent, se défoncent, mais nous laissent avec une bonne dose de musique de première bourre qui résiste. Et même à l’épreuve du temps, même aux récriminations des Rock-critics sérieux qui trouveront la chose un peu légère alors qu’elle ne l’est absolument pas…entièrement.
Car Mike est un mélange inter époques de Chris Stein, Johnny Ramone et Jack White à lui tout seul, et Dolly a bien fait de le garder après son audition. Elle, c’est l’héritière directe de…trop de modèles pour les citer avec sa fausse candeur à la Madonna (qui sait très bien, et vous aussi) de Cindy Lauper, de Katie Jane et tant d’autres qui avaient beau beugler d’une voix suraiguë, mais qui savaient très bien de quoi elles voulaient traiter. Alors, les tubes s’enchaînent, et l’album, le premier, ressemble à un greatest hits de l’outrance, sans pause, ni démence. Enfin si, un peu.
« Emotional Suicide », c’est un peu la plus belle collision entre les OFFSPRING et Ranma ½, sans déconner. Un genre de révolte de classroom pour réclamer des frites à la cantine, sauf que ça parle d’un truc beaucoup plus douloureux. « Self Sabotage », où comment provoquer une rencontre pas du tout fortuite entre les RACONTEURS et PRISTINE dans une rue louche de L.A. « Drowning » prouve si besoin en était que les deux associés sont tout sauf des gamins mal lunés, et ose l’émotion, en tâtant du U2 dilué dans du PARAMORE relevé.
Et « Pussy Power », tiens, je n’ai pas entendu un truc pareil depuis le…Mais je laisse Dolly en parler.
« « Pussy Power » commence avec le vers « Just une fille, juste une salope »…le fait d’être pris pour « juste quelque chose », que personne ne prend au sérieux, c’est vraiment ce que je ressens en tant que femme ».
Et peu importe que le morceau soit plus ou moins inspiré du « Just à Girl » des NO DOUBT, puisqu’il n’est qu’une grosse dose de bona fide perso qui unit les riffs gras de Jon Spencer et un final digne du « School’s Out » d’Alice COOPER. Et qui au passage règle quelques comptes machistes….
Mais bon, je ne vais pas vous prendre la tête deux heures en vous expliquant qu’en substance, les TOKYO TABOO ont signé avec 6th Street Psychosis l’un des albums les plus essentiels de cette année qui vient pourtant juste de démarrer. Un truc qui sent le Rock à plein nez, qui enjolive la Pop et qui décrasse le Punk mélodique, en amalgamant le tout dans une prise de conscience humaine et sociale, pour que le message soit à la hauteur de cette musique aussi délurée que concentrée.
Dolly à une voix, des mots, et Mike des riffs, des gros. Mais d’ailleurs, comment voient-ils leur duo ?
« Un putain de bordel coloré ».
Voilà, c’est ça. Exactement ça. Ou des RITA MITSOUKO Pop-Punk sous acide d’hélium, ça fonctionne aussi.
Titres de l'album:
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