Chaos: New Law

Morbid Riot

18/12/2021

Autoproduction

Célébrons non la nativité, pas encore, mais l’arrivée sur le marché d’un nouveau-né Thrash passablement énervé. Mexico City, pourvoyeur crédible de sensations brutales nous présente en petites pompes son dernier représentant, un quintet solide, compétent, visiblement modérément ambitieux, qui avec son premier album se fera un petit nom dans le Landerneau Thrash old-school de ce nouveau siècle. Ayant vu le jour en 2017, le groupe a jusqu’à présent joué la discrétion et la modération, ne sortant qu’une démo en 2019 (Evil Insane Society), préparant dans l’ombre son grand soir pour nous assommer par surprise d’un premier album concis, brutal, mais subtil et finement technique.

Visiblement, en regardant de plus près les dates d’intégration du line-up, on se rend compte que la naissance de 2017 a subitement été tuée dans l’œuf, laissant les MORBID RIOT mort-nés, avant que le cadavre ne se réveille en pleine forme deux ans plus tard. De cet accident de couveuse subsistent trois membres originels, Diego Jaziel Martinez (basse), Francisco Xavier Gonzalez (guitare) et Jorge Razo (chant), réanimés via l’adjonction d’Aaron Hernandez "Helltorment" à la batterie et de Josue Osnaya à la seconde guitare. Cette union profite visiblement à ses participants, puisque ce Chaos: New Law impose en effet une vision très passéiste du Thrash, mais très vivifiante aussi. Un Thrash terriblement connoté eighties, avec de constantes références à la Bay Area mais aussi à l’Allemagne des ASSASSIN, joué avec fougue et défendu corps et âme.

Huit morceaux seulement, pour un total de trente minutes (intro comprise, mais ample), voilà un timing très resserré qui n’est pas sans rappeler la bible SLAYER ou un Interstellar Experience encore plus concentré. Musicalement, bien que plus sophistiqué, ce premier album n’en est pas moins aussi radical parfois, flirtant avec les limites de vitesse imposées par le Thrashcore, et un morceau aussi lapidaire que « Self Immolation » saura satisfaire les plus bourrins en les faisant transpirer de tous leurs pores encrassés. Entre vélocité appuyée et tendance à la mélodie assumée, les MORBID RIOT jouent donc la carte du Thrash ibère débridé mais lucide, et si quelques arrangements tombent encore un peu à plat, les reprises Mosh en diable et fluide comme une jam entre les DEATH ANGEL font que les quelques défauts sont rapidement glissés sous le tapis.  

Production nette, efforts du chateur pour moduler les harangues, riffs supersoniques mais précis, l’ensemble fleure bon la jeunesse, et les titres s’enchaînent sans temps mort. En trente minutes, les mexicains donnent une leçon old-school à la génération actuelle, un peu trop portée sur l’hommage appuyé, et se permettent de picorer les meilleurs grains des années 80 pour pondre un œuf impeccable.

« Sniper », classique en diable, est pourtant un hymne imparable, que le quintet pourra mettre en avant lors de ses concerts, et cette facilité dans le rendu est effective et séduisante, à tel point qu’on se laisse happer par ce vortex de violence saine et propre, et juste assez rustre pour fédérer les plus puristes. Chœurs crument rageurs, assise basse/batterie au rendement impressionnant, chanteur passionné qui donne de la gorge, et guitares qui charclent, virevoltent, planent avant d’attaquer en piqué, pour un véritable festival de savoir-faire, et une belle collection de hits violents à faire se pâmer les dames les plus attachées aux valeurs de virilité. « Speed Kills », but who’s dying, continue sur la lancée en imposant une double grosse caisse écrasante, avant qu’un riff mid-tempo ne viennent alourdir le jeu, tout est en place, et la valse d’une moitié d’heure passe à très grande vitesse, à tel point que la fin de l’album intervient un peu trop brutalement.

Très FORBIDDEN dans l‘utilisation des contretemps, très ASSASSIN lorsqu’il s’agit de laisser la folie au premier plan, avec une touche de WARBRINGER pour la modernité, MORBID RIOT renouvelle le reflet du Thrash nostalgique et vintage, et offre un visage jeune et flatteur, sans jamais lever le pied ni exagérer. Le groupe peut pour ce faire compter sur un batteur dont le jeu n’est pas sans évoquer celui de John Dette, et sur un rendement de guitaristes qui n’ont pas les gimmicks et les saccades dans leur flight-case.

Belle réussite en carte de visite que ce Chaos: New Law, rude, abrupt mais poli aux entournures, suffisamment débridé pour enthousiasmer, mais déjà terriblement pro pour s’imposer. La formule courte sied à merveille à ces musiciens affamés de brutalité ordonnée, et la suite des évènements se profile plutôt corsée.       

  

                                                                                                                                                                                                        

Titres de l’album:

01. Intro

02. Extincion 

03. Pandemic 

04. Self Immolation  

05. Sniper      

06. Speed Kills          

07. The Punisher        

08. Twisted Soul


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par mortne2001 le 05/08/2022 à 17:31
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ça va en faire du selfie à la con sur internet... 

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Dom

C'est justement peu-être l'affiche 2025 qui a convaincu  :)

09/07/2025, 10:34

Humungus

Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"

09/07/2025, 10:30

l\'anonyme

Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ? 

09/07/2025, 10:13

GPTQBCOV

@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant... 

09/07/2025, 06:45

DPD

@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.

09/07/2025, 01:12

LeMoustre

Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru

08/07/2025, 23:59

DPD

Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.

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DPD

@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)

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Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)

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Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."

08/07/2025, 21:31

Salmigondis

Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose.  En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante

08/07/2025, 21:26

DPD

Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.

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Salmigondis

Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)

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DPD

@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.

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DPD

Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.

08/07/2025, 17:18

DPD

C'est profondément pathétique.

08/07/2025, 17:12

FDP

@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)

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