Morosité ambiante, affaires de corruption, « classe » politique embourbée dans des scandales financiers, météo peu clémente, chômage, perspectives peu réjouissantes, pouvoir d’achat en baisse. Mais je vais m’arrêter là avant de provoquer une vague de suicide chez mon lectorat.
Alors, lexomil, juvamine, xanax ou prozac ? Crack, shit, beuh, fix, délire organisé, envie lysergique, abandon total de soi ou perte dans sa propre inconscience ? Que faire pour se motiver et affronter un nouveau jour tout en admettant que sa pâle lumière ne réchauffera en rien votre cœur brisé ?
Rien de tout cela. L’adversité on l’accepte, même si parfois, on a besoin d’un petit remontant. Non alcoolisé, mais musicalisé. Ou, bruitisé, puisque j’adore les néologismes et autres déformations du langage.
Alors, vous aussi vous avez besoin d’un stimulant ? Un vrai, un costaud, qui va vous remettre d’aplomb, sans handicaper votre lucidité ?
Alors, suivez-moi. Nous partons pour New-York, état de New-York, puisque le remède pas si magique que ça est en legs gratuit là-bas.
Mais non, attendez. Vous n’avez même pas besoin de vous déplacer, puisque le traitement est en vente/distribution gratuite/libre sur la toile. Pour ça, rendez-vous sur le Bandcamp des STIMULANT, qui usurpent leur nom de la noirceur de leur Chaos.
STIMULANT, un duo, une attitude, une conception du Hardcore typiquement urbaine et sans concessions. Ian Wiedrick (guitare, chant, bruits) et Thomas Leyh (batterie, chant, bruits), avec ce qu’on suppose être un premier album (pas de traces antérieures sur leurs pages officielles) redéfinissent une fois de plus les contours d’un Grind qui se veut sans équivoque, et qui pourtant choque de sa versatilité dans l’agression contrôlée. On connaît le jeu, on y a déjà joué pendant des heures et des années, mais poussé à ce paroxysme-là, la partie devient plus intéressante.
Alors regardons de plus près.
Vingt-et-un morceaux, une demi-heure de battlefield, et surtout, pas mal de déviations dans le volume et les options, qui finalement, se veulent plus Free Noise qu’autre chose, avec quelques tendances à piocher dans l’Indus et le Sludge bien crasseux de quoi assombrir le tableau du jour.
En résumant l’affaire (disponible en vinyle via Nerve Altar, onze dollars, raisonnable), on jette un coup d’œil au tracklisting, et on note deux ou trois trucs qui méritent l’attention. Des trucs brefs évidemment, puisque seules quatre occurrences dépassent les deux minutes, pour le pire et aussi pour le pire.
Difficile toutefois d’établir des parallèles entre ces gus et d’autres ayant tenté l’expérience du Grind libre auparavant, puisque de ce côté-là, le duo New-yorkais a mis toutes les armes de la souffrance de son côté. Alors, on a droit à pas mal de cassures rythmiques, à des envolées de blasts qui vous empêchent de respirer, mais aussi à des interludes samplés, à des magmas bruitistes dans lequel il est trop facile de s’empêtrer, et puis des coups de folie, des stridences inouïes, et puis du feedback, du n’importe quoi, comme la bande son d’une vie urbaine soumise aux aléas des rencontres diurnes et nocturnes.
En gros, un genre d’OST de l’impossible, qui vous fait regarder de biais avant d’emprunter une ruelle mal éclairée.
Le truc n’est pas plus franc qu’une balise Argos planquée sous la bagnole par les FULL OF HELL, ou un triangle de signalisation posé au milieu de la route par les NAILS ou les ASSUCK, bien que l’attaque Grind dans le cas des STIMULANT soit un peu différente du code de la route Noise tel qu’on a pu l’apprendre par cœur.
Production bien crade à la distorsion qui file le tétanos, basse évidemment inexistante puisque absente, mais guitare plus grave qu’une répète en sous-marin des GODFLESH, et batterie libre, qui cogne quand elle veut, fracasse quand elle peut, double chant schizophrène, riffs qui traînent leur misère ou leur folie le long d’une poudrière pas vraiment abandonnée…
Le décor est planté, il est central, et pas vraiment rassurant. Mais qui a dit que la vie l’était de toute façon ?
En gros, comme en détail, ce LP éponyme des STIMULANT est tout sauf un stimulant en fait, même si certaines de ses idées peuvent pousser à agir…dans le mauvais sens.
Je vous dirais bien de choisir telle ou telle piste, d’en éviter d’autres, mais Stimulant est le genre d’album qui s’avale comme de la ciguë, d’une seule traite, et qui vous laisse au tapis, pour le compte. En plus, les sadiques nous laissent sur le carreau avec une dernière intervention en forme de délire Techno-noise, qui accentue le goût amer de la plante meurtrière dans la bouche.
Ah oui j’en conviens, plus les années passent, moins le Grind est drôle et fédérateur. Il commence à sentir le moisi comme l’Industriel, usant et abusant de ses codes sans pour autant pomper les BRUTAL TRUTH, et finalement, ce duo New-yorkais pourrait se voir comme la jonction entre les GETS WORSE, FULL OF HELL et autres tortionnaires bruitistes qui ne reculent devant rien pour faire fuir les chiens.
Pas vraiment joli comme constat, mais vérifiable sur cette fameuse grosse demi-heure qui ne transcende pas vraiment les sens mais les use, comme une journée qui n’aurait aucun sens dans ses ruses.
Alors ne comptez pas sur Ian et Thomas pour enjoliver votre quotidien, leur ambition est toute autre. Rendre le ciel plus gris qu’il ne l’est, faire chier vos voisins si vous poussez le volume trop loin, et rendre palpable les échos d’une ville déshumanisée pour en accentuer le désespoir.
Mais ça fait du bruit, ça joue vite ou très lentement, c’est dissuasif et pourtant fascinant. Comme un cadavre planqué derrière des poubelles ou dans une vielle carrière qu’on regarde se faire bouffer par le soleil et les vers.
Le soleil tiens, il est où ?
Pas ici. Alors fuyez, ou assumez. C’est bien là le seul choix que vous avez.
Titres de l'album:
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31