J’en connais qui dans le fond vont encore brailler des insanités comme « encore du Thrash !! ». Oui petit con, encore du Thrash, toujours du Thrash ! Et si tu n’es pas jouasse, tu peux toujours prendre la porte. Dans ta tronche de petit intellectuel couvé par des parents gauchistes en manque d’idéal pour leur génération. Bref, oui, du Thrash, puisque j’ai grandi avec ça, et que je ne m’en passerai jamais. Alors autant t’y faire, d’autant que celui des tchèques d’EXORCIZPHOBIA est fameux.
Fameux, mais classique. D’autant que le travail du quatuor (Tomáš Skořepa - guitare/chant, Ondřej Šíma - guitare, Aleš Kostka - basse et Tomáš Kejkrt - batterie) a déjà été promu sur ce site même, il y a quelques années via la chronique de Digitotality il y a de cela trois ans à peine. Si d’aventure, vous aviez du mal à vous en souvenir, je vous renvoie vers le laïus en question pour resituer les débats.
EXORCIZPHOBIA n’a guère changé en trois années. Toujours emmené par l’indéboulonnable Tomáš Skořepa, leader parmi les frontmen, le groupe distille sa violence dans la bonne humeur, mais sans jamais tomber dans l’humour potache des MUNICIPAL WASTE et autres GAMA BOMB. Ici, on riffe joyeux, mais on syncope sérieux. C’est la devise du groupe, qui en quatre longue-durée a largement eu le temps de peaufiner sa méthode, aujourd’hui imperfectible et aussi efficace qu’un motoculteur lancé pleine bourre dans une jachère pas chère.
Alors, quelle est donc la teneur de cet exode spirituel que les tchèques nous proposent ? Plus proche d’ANTHRAX que de Bob Marley, plus proche du Necronomicon que de la Bible, et surtout, plus rapide qu’un exode rural qui s’étire sur des décennies. Ici, la campagne, on la traverse à fond les ballons, pour se rendre dans la ville la plus proche. Celle des clubs, des bars et des salles de concert qui vous filent un cachet, honnête ou pas.
Le nouveau répertoire est évidemment calé sur la ligne du parti, largement exposée sur les disques précédents. Arrivés à maturité, les musiciens n’éprouvent pas le besoin de se réinventer, puisqu’ils manient le sens de l’équilibre comme personne.
Lequel ?
Celui qui a l’instar des maîtres de METALLICA et TESTAMENT parvient à doser parfaitement agressivité et mélodie, pour obtenir un nectar qui colle au palais, mais qui flatte l’estomac auditif avec un arrière-goût liquoreux et épais. Sucré, mais épicé. Amer, mais puissant. Bref, vous voyez un peu de quoi je veux parler.
Ce nouvel album, aux proportions raisonnables, laisse toutefois le chronomètre tourner en fin de parcours. Après six morceaux raisonnables, EXORCIZPHOBIA se lâche pour un final qu’on n’avait pas vu venir, et nous bombarde de deux compositions épiques et sombres de plus de sept minutes. Et loin, d’être redondantes, ces deux chansons offrent un autre regard sur le Thrash de l’est, ambitieux, malicieux, un peu roublard sur les bords, mais généreux, et envoutant. Et « Through a Glass Darkly » se pose comme le contrepoint parfait d’un « Violence and War », lapidaire comme des cailloux lancés contre la vitre d’un pote qui ne veut pas se lever.
D’un niveau technique largement suffisant pour pouvoir frimer un peu, Spiritual Exodus confirme la bonne place tenue par les tchèques sur le marché de l’est, eux qui depuis près d’une vingtaine d’années travaillent sans relâche pour se maintenir en première division, Certes, depuis longtemps, EXORCIZPHOBIA est devenu la seule propriété de Tomáš Skořepa, mais le guitariste/chanteur sait se montrer partageur, et laisse ses lieutenants tirer un peu la couverture à eux.
J’en tiens pour démonstration ce final superbe et progressif, qui ose l’instrumental comme au-revoir. Il faut du culot pour terminer un album par une pièce aussi ambitieuse qu’inattendue, mais « Tiwanaku », à la manière d’un « The Call of Ktulu » nous emmène loin dans le temps et l’espace, et nous fait de l’œil de ses mélodies soulignées par des effets venteux.
On se souvient alors de cet exercice de style un peu désuet, que les plus grands affectionnaient dans les années 80, et qui retrouve ses lettres de noblesse ici. Alors, l’accolade aux aînés devient inévitable, les DEATH ANGEL, IRON MAIDEN, et toute cette bibliothèque eighties qui revient à la vie pendant ces sept minutes de dérivation harmonieuse, mais furieuse.
Quel beau retour en force pour EXORCIZPHOBIA. De l’ambition, raisonnable, des surprises, modérées, pour un quatrième album qui s’impose dans une discographie déjà riche, mais susceptible de grossir dans les années à venir. Du Thrash oui, mais pas bête et méchant. Mélodique et agressif, fluide et syncopé, et surtout, redoutablement bien travaillé.
Alors toi, le Kevin du fond, tu vas garder ta basket dans ta bouche. Je ne veux plus t‘entendre petit con.
Titres de l’album:
01. Initiation
02. Violence and War
03. Reflections
04. Down The Rabbit Hole
05. Those Who Oppose
06. Ring-Pass-Not
07. Through a Glass Darkly
08. Tiwanaku (Instrumental)
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
25/04/2024, 10:28
Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
24/04/2024, 14:26
Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live
23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.
21/04/2024, 19:52
Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)
20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
20/04/2024, 06:26
Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler ! Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.
19/04/2024, 18:08
@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...
19/04/2024, 15:54