Il est certain que nous réfléchissons de moins en moins. Niveau apprentissage et logique d’abord, puisque ces putain de tablettes et d’applications le font à notre place.
Besoin d’une info, d’une analyse ? Une simple pression sur une icône et la réponse vous crève les yeux. Alors, nous apprenons moins.
Mais à l’école, le processus est similaire. On compacte, on simplifie, on apprend à apprendre et non plus à comprendre, si bien que les procédés d’analyse deviennent des astuces cognitives qui n’aident pas à assimiler les fondements et à reproduire le fonctionnement.
Air du temps, que fais-tu de nous ? Des robots ignares devenant incapables de comprendre dès lors qu’un blackout réduit notre appareillage au silence ?
Telle est la question, et il faudra bien un jour y chercher des réponses.
Ces réponses sont peut-être offertes sur un plateau rouillé par une bande de malades énervés, qui ont choisi la gravité pour soulever la problématique.
Et la réponse qu’apportent les GLACIAL TOMB n’est pas forcément des plus rassurantes, loin de là, je dirais même qu’elle fait vraiment froid dans le dos.
GLACIAL TOMB, le nom lui-même provoque des frissons dans la colonne. Il effraie parce qu’il est réaliste au possible. Le monde n’est plus qu’un gigantesque cimetière d’idées enterrées sous une épaisse couche de terre, elle-même plaqué d’un marbre aux reflets plus froids qu’une mort sans explication ou alternative. Et derrière ce patronyme qui sert admirablement bien la cause d’une musique aussi nihiliste que son image, se cachent des musiciens bien connus de l’underground qui ont regroupé leurs forces pour frapper encore plus fort justement.
Et ce, avec quatre titres, ni plus, ni moins.
On retrouve dans les rangs de ce combo originaire de Denver, Colorado, Ben Hutcherson (guitare/chant), soliste des KHEMMIS, Connor Woods (basse/chant) ex-ABIGAIL WILLIAMS et Mike Salazar (batterie) des CULT OF THE LOST CAUSE, ce qui en dit long sur leur pedigree et leurs intentions.
Quelles sont-elles ?
De tout détruire à grands coups de D-beat abrasif, de Darkcore à tendance Crust vraiment nuisible et d’assimiler la force de frappe à une gigantesque bombe à fragmentation qui explose juste au-dessus de vos têtes pour provoquer un déclic, une entame de processus de réflexion, si tant est que vous en soyez encore capables. Mais force fait loi, et celle déployée sur ce terrifiant Cognitive Erosion est suffisamment éloquente pour vous guider sur la bonne route. Celle de la lucidité qui refuse l’inéluctable et le combat peut-être, pour des lendemains sinon meilleurs, du moins un peu plus supportables.
Des références ?
Outre les leurs, à la pelle, et on passe au tamis les HIS HERO IS GONE, TRAP THEM, DEATHSPELL OMEGA, VOID OMNIA, DRAGGED INTO SUNLIGHT, DECAPITATED, ROTTEN SOUND, CONVERGE, MISERY INDEX, ASUNDER, CORRUPTED, PRIMITIVE MAN, OF FEATHER AND BONE, CALL OF THE VOID, pour offrir un panorama exhaustif de la cacophonie en 21ème siècle majeur qui vous attend pendant un peu moins d’un quart d’heure.
Mais on a beaucoup de mal à imaginer ce que le spectacle abominable de cruauté aurait pu donner s’il avait été étiré un peu plus.
Rien de bien nouveau en soi, mais de la noirceur, de l’opacité et de la brutalité, dans la veine des TRAP THEM, de NAILS, de PRIMITIVE MAN, avec cette sous-couche de Death scandinave des origines qui fait chuter les graves dans les abysses du mal le plus absolu.
Du Hardcore joué BM, du Death joué Crust, et beaucoup de vilénie, comme catharsis d’un manque de focalisation sur les aspects les plus glauques de notre existence. Et puis un son, de ceux qui vous assourdissent pour vous réveiller.
Et ça réveille, croyez-moi. Beaucoup plus qu’un lundi maussade qui place le radioréveil en tant que Dieu maléfique absolu.
Dans le fond, le trio assume des penchants Sludge et Black, et même Death, et rien sur ces quatre entrées ne viendra les contredire.
Et de l’ouverture tonitruante de « Black Hole White Teeth » et ses blasts typiquement Black ruinés par un chant raclé et maudit, à la clôture « Burial Shroud » qui démarre de la même façon en ajoutant un peu de fantaisie rythmique, l’intensité ne faiblit pas et n’éclaire pas un tableau qui se repaît d’ombre et de violence, ouverte et assumée.
On pense parfois à un groupe de Death égaré dans des arcanes Hardcore, un peu comme un musicien suédois déambulant dans les rues de New-York un soir d’hiver, spécialement lorsque « Of Flesh And Worship » tente une approche à la ENTOMBED/UNLEASHED, les graves en avant, et un duo basse/guitare en unisson écrasant.
Le chant schizophrène nous ramène pourtant sur des rivages Black découpés à la scie diabolique, mais les sifflantes à la UNSANE et les incertitudes menaçantes qui planent sont irrémédiablement Hardcore dans le fond, brutes et sèches comme une côte sur laquelle la mer ne vient plus s’échouer.
« Entropic Decay » ne change en rien la donne même pas faussée, et creuse un peu plus le BM pour l’enterrer sous des pelletées de Sludge maladif. Son gigantesque, fréquences respectées et double grosse caisse matraquée, c’est un aplatissement et un assainissement par le vide, et finalement, les neurones qui auraient dû se retrouver anesthésiés, voient leur connexion stimulée et ramenée à un état de conscience supérieur.
Et si le bruit et la fureur étaient les seules solutions pour éviter le naufrage en solitaire, la tablette à la main et l’attention au loin ?
Personne n’a envie de son vivant de s’imaginer abandonné sous une épaisse tombe glaciale sur laquelle les gens viennent déposer des roses déjà fanées. Personne.
Personne sauf les GLACIAL TOMB qui vous forcent à le faire.
Et la perspective n’est guère réjouissante. Alors, avant d’en arriver là, peut-être pourrions-nous nous rapprocher les uns des autres pour pousser un ultime cri de négation cathartique ?
C’est ce que semble proposer Cognitive Erosion, qui outre sa musique foncièrement brutale et ouverte à l’extrême, reste un message de la dernière chance.
Que vous écouterez, et comprendrez.
Ou pas.
Titres de l'album:
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@Ivan : la scène metal est un ehpad géant, aucun intérêt de suivre de vieux grigous qui sucrent les fraises.
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@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44