Colder Than Heaven

Gengis Khan

29/01/2021

Steel Shark Records

Bon, résumons le truc. Nous avons les moustaches, l’air patibulaire, le cuir, les avant-bras gonflés en mis en avant, les cheveux, le patronyme qui ne fait guère dans la dentelle, avec tous ces éléments recensés, on pourrait presque situer les GENGIS KHAN en Allemagne, alors qu’ils viennent de Bologne en Italie. Avec une telle image et un son aussi pur, ces quatre musiciens ne laissent planer aucun doute sur leur passion dévorante pour un Heavy Metal fondamentaliste et traditionnel, et l’écoute de ce second long vient à point nommé pour établir définitivement leur réputation sur la scène old-school. Je le sais, les albums passéistes commencent à vous les briser, mais que voulez-vous, quand on n’a rien de neuf à dire, autant répéter avec talent et hargne, ce que font nos amis transalpins du jour. Formé en 2012, GENGIS KHAN n’a pas laissé traîner les choses et a claqué son premier long dès l’année suivante, sous la forme d’un Gengis Khan Was a Rocker qui nous rappelait que Jésus était le premier Punk et qu’Attila et ses huns ne faisaient qu’un. Il fallait oser un baptême pareil, mais autant dire que ces mecs-là sont des forts en gueule, mais qu’ils ont les arguments de leur culot.

Colder Than Heaven donc. Je ne sais pas moi, l’Alaska ? Le Pôle Nord ? Le Canada ? En tout cas, l’ambiance n’est pas glaciale sur cet album distribué par le label français Steel Shark Records, mais bien torride et a de quoi accélérer la fonte des glaces. La couche d’ozone va donc encore s’en prendre un coup sous les assauts de ces morceaux d’acier chauffés à blanc, et si les italiens ne font preuve d’aucune finesse dans l’exécution, ils n’en restent pas moins de redoutables mercenaires entièrement acquis à la cause financière d’un Power Metal puissant et conquérant. Dès « No Surrender », on pige rapidement que la bataille va être menée l’écume aux lèvres et la rage au ventre, le groupe n’acceptant pas la trahison de la reddition. Nous sommes donc briefés rapidement, d’un riff classique mais propulsé par une rythmique à l‘abattage conséquent, et lorsque le chant rauque rentre en jeu, la guerre est totale, et l’atmosphère méchamment belliqueuse.

Le quatuor (Neil Grotti - guitare, Frank Leone - chant/basse, Giannis Lassa - batterie et Mike Petrone - guitare), capitalisant sur des expériences externes au sein de combos comme ELECTROCUTION, LEHMANN, NEURASTHENIA, KREAS, ANIMALATOR, FURERE, VESCERA, CIRCUS NEBULA, NASTY TENDENCY ou NITEHAWKS est donc fort d’un parcours émaillé de coups d’éclat, et Colder Than Heaven souligne à quel point les musiciens sont passionnés par la vitalité d’un Metal aux muscles saillants et aux accords puissants.

Zéro originalité, totale efficacité, tel est le crédo de ce second long qui reprend les recettes du premier en amplifiant les watts pour rendre le message plus convaincant. Toujours à la lisière d’un Thrash pas totalement assumé, les GENGIS KHAN se posent en conquérants de la vague nostalgique en alignant les riffs et en s’appuyant sur un tempo fast. Le frontman Frank Leone abat donc un boulot conséquent de sa basse qui roule et de ses vocaux qui n’amassent pas mousse, et délivre une performance qui restera dans les annales, bien épaulé en cela par un duo de guitaristes qui n’ont pas les harmoniques et les sifflantes dans le flight-case. Dans un style qui rappelle parfois la densité des WILD DOGS, ou la stabilité hargneuse d’ACCEPT, GENGIS KHAN manie le sabre verbal comme il dompte le cheval Metal, et parade sur les champs de bataille avec la morgue des vainqueurs-nés. Et lorsque le mid tempo pointe enfin le bout de son nez, il n’est plus mid du tout mais lourd comme une victoire arrachée par le sang et les tripes, et « He's the King » de nous ramener aux plus grands triomphes germains des années 80.  

Doté d’une production énorme aux graves qui percent les tympans, Colder Than Heaven  est une démonstration de force qui force justement l’admiration, et entre un talent d’instrumentistes indéniable et une capacité de composition notable, le quatuor déroule les actes de bravoure, et nous entraine sur la piste de RIOT, de TANK de MOTORHEAD, d’ANVIL, d’ICED EARTH, et tous les fidèles de l’église Metal la moins tolérante aux traîtres. « Reinventing the Fire » écrase tout sur son passage, « Time to Kill » crame le peu qu’il reste derrière, et il faut attendre « Taken by Force » pour pouvoir enfin se reposer sur des lauriers chèrement acquis. Totalement crédible en chevalier Hard, le groupe l’est également en soldat Hard-Rock, et ce titre arrive pile au bon moment pour détendre un peu cette ambiance de combat permanent.

Evidemment, un album de ce calibre se devait de terminer son massacre par une pièce conséquente, sorte de dernier salut impérial, et « War in the Fields » remplit admirablement bien ce rôle avec son emphase lyrique débordante de testostérone. Un chant parfois un peu linéaire, des riffs similaires, mais une énergie incroyable font donc de ce second album une totale réussite, et les fans d’un Power Metal de première bourre seront comblés par ces hymnes métalliques sans compromis. GENGIS KHAN campe donc sur ses positions, ne trahit aucunement sa cause, et reste fidèle à une recette qui a déjà vaincu bien des ennemis. Pas de quoi se relever la nuit pour conquérir le monde, mais de quoi rêver à des actes d’héroïsme sur bande-son adaptée.    

                                                                                                                                                                                                        

Titres de l’album:

01. No Surrender       

02. Colder than Heaven        

03. He's the King      

04. Reinventing the Fire       

05. Time to Kill         

06. Taken by Force    

07. War in the Fields




par mortne2001 le 11/09/2021 à 14:02
78 %    1041

Commentaires (1) | Ajouter un commentaire


Orphan
@193.248.54.231
13/09/2021, 11:40:57

Ces clips en 2021.....putain j'en peu plus....


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