Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Alors après avoir fait du pain perdu, je me suis dit que j’allais quand même mettre mon clavier à contribution pour vous parler d’un album joyeux. Et puis je suis tombé sur l’EP d’OMNIKINETIC et j’ai changé d’avis. Car après tout, la joie c’est très surfait, un sentiment éphémère, alors que la haine, le ressentiment, la colère et la misanthropie sont des émotions durables et beaucoup plus fiables. Et plus noir et haineux que ce second EP me paraît tache impossible. Fondé je ne sais quand par le mystérieux V.X.R, aka Vardlokker, aka Kevin Yearout, poly-instrumentiste capable et décidé, OMNIKINETIC n’est qu’un projet parmi tant d’autres pour ce musicien de Portland, qui n’usurpe pas la réputation de caverne à psychopathes de sa ville et de son Oregon natal. Et le CV du monsieur, bien qu’inconnu, est des plus fournis, et Kevin s’épanouit/s’est épanoui donc dans des concepts rieurs et chantant comme CONDUIT OF CHAOS, DEVOURING SERPENT, DIONYSIAN RITES, KALTESBLUT, NEXWOMB, SANGRE DE LA LUNA, ou WITCHBONES. Si ces noms ne semblent pas indiquer une propension à propager la bonne parole de l’AOR ou d’une Pop sautillante, OMNIKINETIC semble pousser le vice encore plus loin de son amalgame de Death et de Black à rendre fous les suppôts de Satan Records et les dévots de la confrérie Transcending Obscurity. Tout ça en dit long sur les intentions de Kevin au travers de ce médium, et autant vous prévenir : malgré son caractère outrancier et sa brièveté, Descensum est très loin d’être dénué d’intérêt
Pourtant, avec ses deux morceaux et ses douze minutes à peine, Descensum s’étend à peine plus qu’un single, et moins qu’un titre unique de doomsters. Découpé en deux chapitres de durée inégale, ce second EP (après Kinesis, sorti en mars 2020) présente de nombreuses qualités, et met en avant des arguments violents, mais cohérents. En abordant la chose par son angle le plus immédiat, et l’entame « The Lookingglass », on est évidemment choqué par cette bestialité sourde et sombre qui nous tombe dessus comme un diagnostic de maladie létale ou d’annonce de la fin du monde, mais ce déluge de blasts et de dégueulis vocal caverneux à quelque chose d’hypnotique, et de fascinant dans la démence instrumentale. Se chargeant de tout, des riffs velus à la programmation rythmique hystérique, en passant évidemment par les borborygmes, V.X.R démontre un savoir-faire certain dans la luxure bruitiste, et se rapproche des combos les plus foldingues de l’underground BM.
Ambiance délétère, agression permanente, vocaux presque dignes d’un Goregrind déguisé, mais intelligence au moment de placer au bon endroit des interludes Ambient pour ne pas ruiner l’audition en quelques mesures. Ce premier morceau plante donc le décor dans vos côtes, et le second, « Into Netherworld » achève le travail en prônant une lourdeur de ton de conséquence. Produit proprement mais pas trop, Descensum est donc une descente de plus dans les abysses par un guide professionnel les ayant explorées de nombreuses fois, et si parfois, la rythmique prend des airs de tir de fusil mitrailleur ayant tourné fou, le chant et la guitare assurent une assise solide, et le tout se digère très bien. En neuf minutes, le musicien parvient donc à griffer sa patte sur ce format court, et nous laisse même divaguer le long d’une longue coda Ambient qui prouve qu’il est capable de diversifier sa débauche.
Rien de fondamental, mais un side-project intriguant, qu’on aimerait bien découvrir en format long, et même en concept album pourquoi pas, tant la violence diffuse altère nos sens et nous fait voyager dans des enfers plus exotiques que la moyenne. Pour les autres, tout ça ne sera qu’un bruit de fond insupportable et ridicule, mais je préfère laisser cette frange de notre lectorat bien engoncée dans ses certitudes musicales. Happy birthday to me après tout.
Titres de l’album:
1. The Lookingglass
2. Into Netherworld
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Je ne souscris en aucune manière à cette blague de fort mauvais goût sur un sujet aussi tabou et sérieux que les tueurs en série Simony... ... ...
13/09/2024, 08:41
Je confirme : un putain d'album pour un putain de groupe !!
11/09/2024, 20:54
J'aurais adoré, j'aime beaucoup ce fest, mais ça risque d'être chaud cette année hélas...
10/09/2024, 22:39
Bonjour Trooper Je viens de lire ton commentaire Peut-être on se connait puisque je suis un des protagonistes de cet album et donc de Cour Cheverny Dans l'attente
08/09/2024, 22:29
J’étais passé à côté comme un gland et ça fait un bien fou de les retrouver en bonne forme.
08/09/2024, 20:10
J'ai apprécié ce que j'ai écouté. Achat de l'album fait. A voir dans la durée.
08/09/2024, 19:52
Quelle banalité, c'est vraiment du pilotage automatique et peu/pas inspiré.
07/09/2024, 20:42
Bah honnêtement c'est plutôt une réussite.De toute façon pas difficile que de faire mieux que le dernier voir les derniers, j'ai lâché après le troisième
07/09/2024, 17:07
Les deux morceaux en écoute sont plutôt bon et, surtout, le retour du growl, pinaise !!! Événement métal de l'année 2024 , devant Gojira aux JO ! ( Bon, j'espère que ce sera pas seulement sur un morceau....)
07/09/2024, 10:39
je retiens le final du groupe mexicain C.A.R.N.E. ( cli d'oeil à Depraved des débuts?) :-)
06/09/2024, 13:32
Un groupe qui a beaucoup compté pour moi à une époque, une bien triste nouvelle en effet !
05/09/2024, 01:56