Pour faire un bon gros cake Death n’Roll facile, les ingrédients sont les suivants :

• Une grosse louche de VENOM
• Une sévère pincée de HELLHAMMER/CELTIC FROST
• Deux grosses cuillères à soupe d’ENTOMBED n’roll
• Un soupçon vomitif de BULLDOZER
• Quelques allusions à IMPALED NAZARENE
• Une pratique instrumentale rudimentaire
• Un goût certain pour la provocation potache et adolescente.

Une fois le tout porté à ébullition dans un local de répétition de Regensburg, servez chaud dans la gueule, avec si possible un nom de baptême qui affiche vos intentions. D’où la conclusion suivante :

Les FEACES CHRIST sont les rois du gros cake Death n’Roll allemand.

J’aurais pu m’arrêter là, mais je ne vous aurais pas parlé de leur première démo parue en 2019, Eat Shit and Die !!

J’aurais pu m’arrêter là, et ne pas nommer C (batterie), A (guitare) et D (chant/basse), et ne pas dire que comme HELLHAMMER et VENOM, ils sont trois parce que ça suffit.

J’aurais pu m’arrêter là, et ne rien vous dire sur la stupidité essentielle de titres comme « Cadaverous Erection », « Rest in Piss », « People Piss me Off » ou « Menstrual Cup ».

C’est donc pour ça que je continue un peu d’écrire, pour vous en dire plus. Vous dire que par exemple, si les DESTRUCTION s’étaient contenté du strict minimum à leurs débuts, ils auraient pu pondre un album comme ça aux alentours de 86/87. Que Tom Warrior aurait pu faire des chœurs sur ce subtil Gimme Morgue! Que ce trio ne connaît que trois riffs qu’il nous place à intervalles réguliers pour donner le change. Qu’il ne craint pas de lâcher quelques blasts de temps à autres pour mériter l’appellation « Death », et pas celle de « Black Thrash ».

Que de temps en temps, l’efficacité est vraiment probante, sur l’excité mais pataud « Parasite », que le spectre de MOTORHEAD plane sur « Two Wheels are Better than Four », certainement très drôle, mais surtout animé des pires intentions et de chœurs à rendre fier Cronos (sans parler de cette ligne de basse réduite au minimum), que loin du chaos des groupes Noisy Death underground, FEACES CHRIST préfère la gaudriole sympa d’un Metal de base, joué sauvagement, parfois plus élégamment, mais toujours avec un tas de références Gore, cinématographiques, musicales et j’en passe (« Melted to Slime »).

Alors, évidemment, nous sommes loin de l’album du mois, et même de celui de la semaine. Mais, le tout est bref, concis, assez répétitif pour s’y retrouver, et même mélodique et badin en fin de parcours (« Video Nasty »), voire carrément lourd, doomy et glauque sur les bords et au milieu (« Embalmed in Vomit »). Bref, une demi-heure de bon goût entre gens de bonne famille, des citations dans le texte assez sympathiques, pour un Death Metal primitif au possible, et clairement sous perfusion des sauvages eighties les plus fameux. De quoi passer un moment agréable, d’écouter de petites blagues rigolotes (« Bar Fights »), se remémorer la suprématie du Gore italien sur le reste de l’Europe (« Fulci Lives »), et de ranger l’objet dans le dossier, « sympa, mais pas indispensable ».

Et cette fois-ci, je m’arrête là.  

                                                                                                                                                              Titres de l’album :                        

01. The Goatse and the Goat

02. Fulci Lives

03. Cadaverous Erection

04. Menstrual Cup

05. Rancid Romance

06. Bar Fights

07. People Piss me Off

08. Rest in Piss

09. Parasite

10. Two Wheels are Better than Four

11. Melted to Slime

12. Video Nasty

13. Embalmed in Vomit

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