Inutile de jouer les amateurs éclairés, j’ai comme la plupart d’entre vous connu la belle Robin BECK dans les années 80, via son énorme tube « First Time », qui illustrait la campagne de promotion d’un certain soda dont nous tairons le nom. Sachons juste qu’il fait des bulles et qu’il décrasse les pièces de monnaie de leur rouille, mais ce breuvage aux propriétés multiples a eu le mérite de nous révéler une des artistes les plus attachantes du Rock à tendance FM/AOR américain, qui aujourd’hui encore, poursuit sa carrière avec fougue et entrain. On retrouvait d’ailleurs ce single à succès sur le second LP de la dame, Trouble or Nothin', que nous sommes nombreux aussi à avoir écouté et acheté, et qui succédait à son premier effort, Sweet Talk, publié en 1979 soit…dix ans de Disco auparavant. Entre temps, la vocaliste avait largement eu le temps de se forger une identité, aux facettes différentes, qui lui ont permis de se construire une carrière aussi riche qu’éclectique, passant sans regret d’une comédie musicale à un disque de Rock saignant, sans perdre en crédibilité. Aujourd’hui, c’est avec un plaisir non feint que Robin retrouve le giron italien de Frontiers, pour un nouvel effort qui vaut vraiment la peine d’être écouté, tant on retrouve la flamboyance des plus belles années de l’interprète, qui une fois encore, a confié son destin musical aux mains de son mari, James Christian de HOUSE OF LORDS, qui pour l’occasion a travaillé de concert avec Clif Magness pour produire l’objet en question.
Cet objet, à la pochette flanquée d’un portrait flatteur, c’est donc ce Love Is Coming, au nom prédestiné, qui risque bien de faire revenir les troupes dans le sillage d’une artiste qui mérite sensiblement votre admiration et votre dévotion.
La liste des artistes fameux ayant collaboré avec Robin tient du who’s who absolu, tant les instrumentistes les plus renommés ont un jour apporté leur patte à son univers. On retrouve dans les crédits de ses albums des musiciens comme Steve Lukather (TOTO), Paul Stanley (KISS), Diane Warren, Desmond Child, Mark Spiro, Jeff Kent, Jonathan Cain, Ann et Nancy Wilson de HEART, mais pour autant, ces featurings prestigieux ne doivent jamais faire oublier que le talent de Robin justifie à lui seul votre intérêt. Une fois encore, et ça finit par faire la coutume, elle a mis les petits plats dans les grands pour vous offrir des agapes Rock luxuriantes et opulentes, aptes à rassasier les plus affamés des amateurs d’AOR/Melodic Rock léché et peaufiné. Pourtant, ce qu’on remarque assez rapidement, c’est que la vocaliste semble avoir bénéficié d’un regain d’énergie assez net, tant Love Is Coming se démarque plus volontiers de sa hargne que d’un romantisme déplacé. En témoigne un morceau impeccable et rageur comme « Girl Like Me », qu’on croirait emprunté au « Rag Doll » d’AEROSMITH, et qui dégage une puissance incroyable, sans pour autant se départir de mélodies imparables et de cœurs mémorables. Voix qui part dans des digressions animales, soli qui enflamment les sillons, le ton est bon, et le son béton. Robin n’a pas oublié son Hard au placard, et nous livre une démonstration de son pouvoir vocal, que les années ont laissé intact, voire encore plus puissant qu’avant. Alors, que toutes les fines bouches qui s’apprêtaient à dégainer leur pince-nez pour aborder le cas de la belle américaine enlèvent leur gants et osent toucher la grâce de près, puisque ce nouvel LP ruissèle de sueur et d’expérience, et laisse bien des combos modernes sur le carreau…
Mais non, l’émotion n’en est pas pour autant occultée, ce qui serait un non-sens vu l’art de la chanteuse pour aborder des registres plus veloutés. Mais les ballades ici, loin d’être empesées et calibrées, sont plutôt à fleur de peau, et la laissent satinée et les poils relevés. On peut parler de Pop, de Country, de Smooth Rock, de West Coast, ou de ce que vous voulez, mais ça fonctionne comme jamais, et « Warrior » de refermer des portes grandes ouvertes en prenant soin de nous souhaiter bonne nuit du bout des paupières. On pense même à Alanis Morissette, dans certaines intonations, et dans ces arrangements subtilement synthétiques, bien que le piano se rapproche d’un HEART des grands jours…Ces comparaisons en disent long sur la qualité du LP en question, qui vous réserve de bien belles surprises, et sans avoir à attendre son terme…Il faut dire que si James Christian a soigné l’enrobage, Clif Magness a magnifié le contenu, puisque l’homme s’est chargé de la totalité de l’instrumentation, laissant des miettes à Tommy Denander (Michael Jackson, KISS, Alice Cooper, DEEP PURPLE, Anastacia), ou John Huldt pour un solo, et James pour quelques intros de claviers et percussions. Et dire que le producteur/musicien a lâché les chiens est un doux euphémisme qui se révèle dès l’entame tonitruante de « Island », qui après un bref abordage soft, explose d’un riff moderne et d’un cri Plantien pour nous plonger dans une ambiance Néo-ZEP convaincante. Cette entrée en matière prouve que la belle Robin n’avait pas du tout l’intention de laisser planer un doute sur la crédibilité Rock N’hard de son retour discographique, et nous embarque dans un tourbillon de Hard Rock contemporain qui n’a rien oublié de ses grands classiques.
Des classiques, ou futurs, ou assimilés, Love Is Coming en déborde, et entérine le regain de hargne live que Robin a acquis depuis sa tournée Rock Meets Classic (en compagnie de Ian Gillan, Steve Lukather et Jimi Jamison), ou celle promouvant son dernier effort studio de 2013 Underneath, qui trouve ici une belle continuité dans la puissance nuancée. Nuancée, parce que toujours teintée d’une Pop high on energy, à l’image de ce sautillant « On The Bright Side », qui nous offre le meilleur côté de la vie, vu sous l’angle AOR de la lorgnette, et qui nous déroule un panorama haut en couleurs et en chœurs de bonheur. Musicalement, on avait plus entendu la belle aussi affutée depuis longtemps, et ce nouvel LP déborde de joie de vivre et de chanter, à tel point que même les blue songs comme « In These Eyes » gardent une approche très power ballad, dans la grande tradition des MEAT LOAF, Bonnie Tyler, et autres chantres du dramatisme d’arrangements plus ou moins subtils…Mais Robin n’est pas là pour jouer les romantiques à tout va, et nous consume d’un feu ardent, au rythme chaloupant, nous annonçant le retour d’un amour pour un Rock déhanché qui nous fait méchamment craquer (« Love Is Coming » et son crescendo de guitare hargneuse sur un refrain chanté comme une teigneuse). Robin l’avoue d’ailleurs, dans un élan de franchise, celle qui tient le micro et vocalise, c’est elle, juste elle (« Me Just Being Me » au parfum Funky blanc très « Scars » de Richard MARX), et en laissant trainer nos oreilles sur le très Alanis « Lost », on a franchement du mal à croire qu’elle se soit perdue en route…
Vous l’aurez compris, Love Is Coming n’est pas du genre à faire du remplissage, ou à regarder en arrière pour tenter de repartir de l’avant. C’est un album bien dans son temps, qui pérennise l’héritage tout en rentrant dedans, et qui offre à Robin un écrin magnifique pour sa voix lyrique. Lyrique N’Rock, car la belle n’a pas oublié comment crier lorsque le feeling l’exige, et qui mélange avec bonheur Rock smooth, Hard Rock en touffes, et sensibilité sans esbroufe. Un retour quasiment parfait, qui nous fait instantanément oublier que lady BECK est dans le métier depuis des 70’s depuis longtemps enterrées, tant on a le sentiment que sa carrière ne fait que recommencer, d’année en année. Une cure de jouvence, vous en reprenez ?
Titres de l'album:
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04