Après m’être mangé une grosse beigne allemande ce matin, ne voilà-t-il pas que j’encaisse un gros moignon en provenance de Hongrie cet après-midi. Décidément, l’ambiance est très Thrash en cette journée ensoleillée, mais loin de moi l’idée de m’en plaindre. Et après les gros moyens des studios allemands et des groupes de référence, voici les astuces DIY d’un petit combo de Budapest qui n’a rien à envier aux têtes d’affiches. Sorti de nulle part, GRAVEOLUTION et son baptême en jeu de mot finaud nous propose son premier EP totalement autoproduit, et se place derechef dans les grosses surprises du mois, avec seulement cinq morceaux. Aucune information à vous prodiguer quant à ces musiciens de l’ombre, leur Bandcamp jouant la parcimonie, mais je pourrai tout de même préciser que ce premier jet n’a été enregistré que par deux musiciens, Toto, le batteur, s’occupant des percussions, de la basse et du chant, et Kristi des guitares. C’est pourtant un line-up complet qui nous est listé sur la même page, avec en renfort des deux instrumentistes déjà cités, Bogi au chant et Kutya à la basse. Je ne remplirai pas des dizaines de lignes là où quelques-unes suffisent, mais j’admets que Graveolution m’a méchamment impressionné de sa fougue et de son inventivité à la croisée des chemins. Entre Thrash vraiment efficace, Hardcore tenace, et Groove Metal dans ta face, ce premier EP est totalement explosif et complètement jouissif, et ressemble à s’y méprendre à un enfant bâtard de LEEWAY et POWER TRIP, ce qui vous en dira plus long que bien des formules trop alambiquées. Disposant d’un son énorme et étonnamment performant pour une autoproduction Graveolution est le genre de méga bouffe qu’on encaisse avec difficulté, mais qui laisse euphorique, les joues rouges et les cheveux en bataille. En s’appuyant sur des riffs formels mais mortels, la formation livre une copie immaculée, et entame les hostilités d’un « Once Again » rageur à souhait.
Le morceau contient tellement d’idées qu’on a parfois le sentiment d’en écouter deux ou trois, et pose les jalons d’un format court qui explose tout sur son passage. Solide comme une formation accusant des années d’existence, mais aussi frais qu’un jeune combo aux dents longues, GRAVEOLUTION fonce dans le tas, ratiboise tout de sa guitare déchaînée, ose quelques blasts rassérénant, et se repose sur le chant purement Core et totalement hystérique de Toto. Ayant de faux airs d’un LIVING DEATH piqué par une sale mouche à miel, cet EP fait la part belle aux figures les plus classiques du Crossover, avec cette basse qui roule et amasse mousse, pour mieux grossir une rythmique déjà fort conséquente. Le rapport guitare/chant est complètement sidérant, et l’abattage impressionnant. On assiste médusé à une démonstration de savoir-faire, avec breaks pesants et légèrement Hardcore, reprises en accélérations fumeuses, et le timing égrène ses minutes sans qu’on ne puisse faire quoi que ce soit pour protéger nos oreilles. Entre plans Mosh méchamment groovy, saccades Thrash au scalpel, et harangues vocales salaces, Graveolution synthétise le meilleur de ces trente dernières années de Thrash, faisant appel à la nostalgie tout en assumant son époque, nous pèse sur la tête avec des riffs gigantesque épaissis par une double grosse caisse concassante, alterne les ambiances, module la vitesse, mais se déguste comme un sprint à la cadence effrénée.
Certes, l’EP en question ne contient que quatre originaux, mais tous sont d’importance, et la reprise purement Crust de « Life Line » des SACRILEGE vaut son pesant d’hommage trébuchant, concluant cet effort par une dernière embardée furieuse. Un groupe à suivre de très près, qui cherche d’ailleurs un label pour sortir son premier album, et que ma collection « Price Killers » soit mise au clou si ces damnés hongrois ne parviennent pas à trouver une écurie digne de leur talent. Ils sont si stimulants, et renvoient une bonne partie de l’arrière-garde au placard poussiéreux du souvenir nostalgique, sans flagorner, mais en avançant les preuves de leurs arguments. LA sortie Thrash/Crossover du mois, malheureusement trop courte, et j’attends avec impatience le premier long de ces damnés pour m’éclater la tronche encore une fois à l’orée de l’été. C’est chaud, c’est costaud, et ça fait mal au dos.
Titres de l’album :
01. Once Again
02. Graveolution
03. Fire & Rain
04. On the Verge of Collapse
05. Life Line (SACRILEGE cover)
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35
Je comprends son raisonnement car je le partage en partie. Je déteste le mot "contenu" quand on parle de vidéo. Ca ne veut pas dire grand chose. Les lyrics video, je trouve que c'est une solution de facilité. On se contente de coller une(...)
07/06/2025, 09:04
J'suis probablement trop vieux, je trouve ça atroce, autant à écouter qu'à regarder.
07/06/2025, 08:32
Ben, mince alors, c'est un vieux con Akerfeldt, en fait... dommage... après, tant que la musique est bonne, que demande le peuple ? (Après, je suppose qu'il n'arrivera jamais au niveau de Chris Barnes, mais, bon...)
06/06/2025, 18:05
Mouais, un peu médiocre son commentaire sur les lyrics videos... perso, j'aime bien avoir la musique et le texte qui défile... c'est pas spécialement élaboré mais je voix pas en quoi c'est minable...
06/06/2025, 18:02
Cet album me procure le même effet que le précédent album sorti en 2020 : une pure tuerie !
04/06/2025, 21:00