ATROCIA nous avait mis l’eau à la bouche en lâchant sur la toile « Incorporeal Killer », premier single extrait de son nouvel album Contamination. Et ce morceau était une double surprise : celle de la découverte d’un album à venir, et surtout, le premier depuis Dystopia: The Machine Murders en 2015. Ce retour était donc doublement appréciable, d’autant que le groupe de Saint-Nazaire apparaissait en grande forme et prêt à profaner quelques tombes old-school au passage. Et aujourd’hui, le couperet est tombé sous la forme de huit nouveaux titres formant une symphonie morbide et délicatement pathogène.
ATROCIA remue l’underground depuis 2003, et va donc l’année prochaine aborder les deux décennies de carrière. Vingt ans passés à défendre une certaine idée d’un Death Metal de tradition, mais agrémenté de quelques touches plus contemporaines, notamment au niveau de ces rythmiques groovy qui contrebalancent la crudité et la bestialité ambiante. A l’image d’un CANNIBAL CORPSE pleine bourre qui ose fluidifier ses attaques, ATROCIA a toujours affirmé sa personnalité en déviant légèrement de la route nostalgique. Et ce très attendu troisième album en est une preuve formelle.
Pierre Garcia (batterie) et Julien Lésébos (guitare/chant), les deux gardiens du temple depuis 2003, Arnaud Beilvert (basse) et Sébastian Fuentes (guitare) replongent donc dans le bain en fusion d’un Death impitoyable, rythmiquement inattaquable, et techniquement ambitieux. A l’image d’un MORBID ANGEL ayant soudainement craqué pour un groove concentrique, Contamination s’insinue dans votre organisme comme un virus létal, et vous oblige à voir la réalité en face : ATROCIA est devenu un monstre de puissance, dont chaque intervention se veut majeure. Et ce nouvel album ne fait pas exception, puisqu’il appuie pendant plus de quarante minutes sur les plaies purulentes laissées sur le corps par les attaques incessantes de l’école old-school.
« Unleashing the Insurgency » s’impose donc de son intro grandiloquente et mystique, avant que le quatuor ne rue dans les brancards avec une efficacité fort à-propos. Sept ans de silence sont suffisants pour se remettre d’aplomb, et c’est donc par un direct au foie que le groupe entame sa reprise de contact, qui s’apparente plus à une grosse branlée qu’à une poignée de main virile. Certes, le propos est classique, le verbe traditionnel, mais une telle énergie s’échappe de cet album qu’on en excuse ses traits de caractère les plus prévisibles. Ces soudaines accélérations fumasses, ces riffs tronçonnés comme lors d’un festival de bucherons canadiens, ces bizarreries mélodiques dissonantes, et cette ambiance générale nous renvoyant au meilleur de la fin des années 90.
Le décorum est donc parfait, les hôtes enchantés, et les convives initiés une fois de plus à la violence d’un Death classique, mais terriblement persuasif.
« Incorporeal Killer », morceau déjà connu s’impose comme le hit incontournable d’un album morbide, mais c’est sans conteste « Monolith » qui marque les esprits à mi-parcours. Avec une intro synthétiques étrange s’étalant sur plus d’une minute, et une reprise instrumentale lourde et compacte, ATROCIA prouve qu’il n’a pas laissé ses ambitions progressives au placard, et que sa technique de composition est toujours d’actualité. On craque pour ces motifs circulaires, pour ce batteur en constante représentation de fills incroyables, pour ces cassures aussi précises que des coups de scalpel, et pour ces bourrasques qui vous emportent la perruque dix bornes plus loin.
En un demi album, les frenchies excusent leur long silence, et se montrent plus performants que jamais. La suite des événements est évidemment à la hauteur, et entre « Lies » et sa claudication rythmique fascinante et « Curse of the Two-Headed Queen Cobra », encore une fois très emphatique et menaçant, le tracklisting se montre impeccable et sans faute de goût, ce qui renforce le côté crucial de ce troisième album qui reste comme tout le monde le sait une étape difficile à franchir.
Loin de l’empilement de crochets du droit dans l’estomac, Contamination ressemble à une pandémie globale dont nul ne sort indemne. Une façon de faire face aux problèmes se notre époque par le prisme d’une psyché morbide, qui accepte de regarder en face les échéances qui nous menacent. Une fin du monde programmée, et rythmée par une musique impitoyable, et pourtant si attachante.
Bien joué les gars, et bon retour au pays des vivants. Ceux qui vont mourir vous saluent.
Titres de l’album :
01. Unleashing the Insurgency
02. Corridors of the Living Dead
03. Incorporeal Killer
04. Monolith
05. Iron Corps Icy Stalk
06. Lies
07. Curse of the Two-Headed Queen Cobra
08. Embrace the Venom
Excellent groupe (de chez nous). Et sur scène ça ratiboise propre ! Support !
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31