Contamination

Atrocia

28/10/2022

Great Dane Records

ATROCIA nous avait mis l’eau à la bouche en lâchant sur la toile « Incorporeal Killer », premier single extrait de son nouvel album Contamination. Et ce morceau était une double surprise : celle de la découverte d’un album à venir, et surtout, le premier depuis Dystopia: The Machine Murders en 2015. Ce retour était donc doublement appréciable, d’autant que le groupe de Saint-Nazaire apparaissait en grande forme et prêt à profaner quelques tombes old-school au passage. Et aujourd’hui, le couperet est tombé sous la forme de huit nouveaux titres formant une symphonie morbide et délicatement pathogène.

ATROCIA remue l’underground depuis 2003, et va donc l’année prochaine aborder les deux décennies de carrière. Vingt ans passés à défendre une certaine idée d’un Death Metal de tradition, mais agrémenté de quelques touches plus contemporaines, notamment au niveau de ces rythmiques groovy qui contrebalancent la crudité et la bestialité ambiante. A l’image d’un CANNIBAL CORPSE pleine bourre qui ose fluidifier ses attaques, ATROCIA a toujours affirmé sa personnalité en déviant légèrement de la route nostalgique. Et ce très attendu troisième album en est une preuve formelle.

Pierre Garcia (batterie) et Julien Lésébos (guitare/chant), les deux gardiens du temple depuis 2003, Arnaud Beilvert (basse) et Sébastian Fuentes (guitare) replongent donc dans le bain en fusion d’un Death impitoyable, rythmiquement inattaquable, et techniquement ambitieux. A l’image d’un MORBID ANGEL ayant soudainement craqué pour un groove concentrique, Contamination s’insinue dans votre organisme comme un virus létal, et vous oblige à voir la réalité en face : ATROCIA est devenu un monstre de puissance, dont chaque intervention se veut majeure. Et ce nouvel album ne fait pas exception, puisqu’il appuie pendant plus de quarante minutes sur les plaies purulentes laissées sur le corps par les attaques incessantes de l’école old-school.

« Unleashing the Insurgency » s’impose donc de son intro grandiloquente et mystique, avant que le quatuor ne rue dans les brancards avec une efficacité fort à-propos. Sept ans de silence sont suffisants pour se remettre d’aplomb, et c’est donc par un direct au foie que le groupe entame sa reprise de contact, qui s’apparente plus à une grosse branlée qu’à une poignée de main virile. Certes, le propos est classique, le verbe traditionnel, mais une telle énergie s’échappe de cet album qu’on en excuse ses traits de caractère les plus prévisibles. Ces soudaines accélérations fumasses, ces riffs tronçonnés comme lors d’un festival de bucherons canadiens, ces bizarreries mélodiques dissonantes, et cette ambiance générale nous renvoyant au meilleur de la fin des années 90.

Le décorum est donc parfait, les hôtes enchantés, et les convives initiés une fois de plus à la violence d’un Death classique, mais terriblement persuasif.

« Incorporeal Killer », morceau déjà connu s’impose comme le hit incontournable d’un album morbide, mais c’est sans conteste « Monolith » qui marque les esprits à mi-parcours. Avec une intro synthétiques étrange s’étalant sur plus d’une minute, et une reprise instrumentale lourde et compacte, ATROCIA prouve qu’il n’a pas laissé ses ambitions progressives au placard, et que sa technique de composition est toujours d’actualité. On craque pour ces motifs circulaires, pour ce batteur en constante représentation de fills incroyables, pour ces cassures aussi précises que des coups de scalpel, et pour ces bourrasques qui vous emportent la perruque dix bornes plus loin.

En un demi album, les frenchies excusent leur long silence, et se montrent plus performants que jamais. La suite des événements est évidemment à la hauteur, et entre « Lies » et sa claudication rythmique fascinante et « Curse of the Two-Headed Queen Cobra », encore une fois très emphatique et menaçant, le tracklisting se montre impeccable et sans faute de goût, ce qui renforce le côté crucial de ce troisième album qui reste comme tout le monde le sait une étape difficile à franchir.

Loin de l’empilement de crochets du droit dans l’estomac, Contamination ressemble à une pandémie globale dont nul ne sort indemne. Une façon de faire face aux problèmes se notre époque par le prisme d’une psyché morbide, qui accepte de regarder en face les échéances qui nous menacent. Une fin du monde programmée, et rythmée par une musique impitoyable, et pourtant si attachante.

Bien joué les gars, et bon retour au pays des vivants. Ceux qui vont mourir vous saluent.     

  

         

Titres de l’album :

01. Unleashing the Insurgency

02. Corridors of the Living Dead

03. Incorporeal Killer

04. Monolith

05. Iron Corps Icy Stalk

06. Lies

07. Curse of the Two-Headed Queen Cobra

08. Embrace the Venom


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par mortne2001 le 28/10/2022 à 18:00
80 %    597

Commentaires (1) | Ajouter un commentaire


Jus de cadavre
membre enregistré
28/10/2022, 21:51:52

Excellent groupe (de chez nous). Et sur scène ça ratiboise propre ! Support !

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