Retour à la case départ après quelques circonvolutions chez les majors et dans l’underground, puisque je reviens au Brésil en cette après-midi pluvieuse pour vous narrer les aventures musicales d’un groupe national éminemment sympathique. Case départ, puisqu’il y a quelques temps je m’aventurais en terre brutale pour vous guider dans les méandres de la scène internationale bruyante, et me revoici aujourd’hui à vous proposer un Death Metal carré aux entournures en provenance du Brésil. Qui dit Brésil et violence, qui dit Death Metal et résilience dit chaos, mais dans le cas des ANKERKERIA, il est agencé, propre, carré, technique aux entournures, avec une touche féminine assez délicieuse. Cela dit ne vous attendez pas à des caresses vocales et à un Death mélancolique et évanescent, puisque le premier album de ce quatuor est du genre bourrin comme il faut, mais très technique. Formé il y a quelques années autour d’un background instrumental composé de trois musiciens et d’une chanteuse, Jóice Lopes, ANKERKERIA lâche donc en février son premier longue-durée sur les plateformes de téléchargement, une version physique n’étant pas à l’ordre du jour pour le moment.
Matriarch célèbre donc l’union sacrée entre la virulence la plus absolue et la technique la plus velue, se rapprochant évidement des références de MORBID ANGEL, GOJIRA, OBSCURA, ARCHSPIRE, GOROD, et des dizaines d’autres. Sans révolutionner le créneau, les brésiliens jouent crânement leur carte se reposant sur des plans extrêmement rapides et une accroche vocale sourde, pour proposer une symphonie de l’horreur qui évite la froideur clinique des plus grands achèvements du genre. Ici pas de démonstration pour flatter les ego, même si le soliste en chef donne de sa personne et égrène les gammes sans en faire des tonnes. Rythmique concassée, breaks amoncelés, riffs en prétexte de toile d’araignée, tous les ingrédients sont là, et en tant que réfractaire au genre, je dois avouer que ce premier jet ne m’a pas laissé indifférent.
En admettant être encore loin des plus grandes réussites de DEATH ou GORGUTS, Matriarch parvient à capter l’attention et à la garder la majorité du temps, malgré quelque redites imputables à la jeunesse professionnelle du groupe. Mais lorsque les musiciens lâchent un peu la bride et s’éloignent de leurs schémas de composition, nous avons droit à des titres multipliant les ambiances, à l’image de l’évolutif « Feeding Fools », pourtant resté sous la barre des quatre minutes. Les morceaux justement, à l’exception de l’introductif « Baph Metra » (qui en effet mettra quelques baffes) restent dans une norme raisonnable, mais empilent les idées comme sur une partition vierge. Certes, ces mêmes idées sont formelles, et répondent à un besoin de précision dans la véhémence, et si les quatre musiciens impliqués connaissent tous leur boulot, on sent encore quelques moments de flottement en pilotage automatique.
Que ces quelques constatations ne vous empêchent pas d’apprécier ce premier album pour la réussite qu’il est. Certes, une réussite encore intimiste, mais avec un tel niveau et une telle rage (« Mother of Horrors »), il ne serait pas étonnant que le groupe devienne une référence à part entière dans les années qui viennent. Il faudra pour cela s’éloigner de ces riffs consensuels que l’on semble avoir déjà entendus ailleurs en plus créatif, mais les dissonances sont bien utilisées, les breaks bien placés, et si le chant de Jóice Lopes est encore un peu trop systématique dans les inflexions, la maturité et les tournées lui apporteront l’expérience dans le maniement du micro.
Quelques répétitions rythmiques hypnotiques nous aiguillent sur la piste d’un MESHUGGAH de début de carrière, et si le recours au mid tempo haché de blasts est encore un peu systématique, on sent une réelle urgence dans le propos, et une solide culture du milieu. Toute variation est bienvenue, notamment celle proposée par « Decerebrate » qui ose enfin imposer la lourdeur et le malaise, et si la fin de l’album marque un peu le pas, quelques réactions épidermiques nous sauvent de la léthargie. Ainsi, « Blessed Be Thy Shame » agresse de son mid tempo martelé par une double grosse caisse roublarde, mais avec un ou deux chapitres condensés, le résultat eut été plus percutant, les répétitions étant encore un peu trop visibles. Le bilan est quand même largement positif pour les brésiliens, qui donnent même dans le Thrash agressif et mordant sur le final « Brain Grinding Factory ». Un bon moment à passer avec ces esthètes de l’extrême qui s’ils sont encore un peu timorés quant à leur propre créativité, ont les moyens de s’extirper de ce traditionalisme assez rapidement. Une affaire à suivre donc.
Titres de l’album:
01. Baph Metra
02. Mother of Horrors
03. Lord of Flies
04. Alis Mortis
05. Feeding Fools
06. Decerebrate
07. Key of the Abyss
08. Blessed Be Thy Shame
09. Widow
10. Brain Grinding Factory
L'album est vraiment bon ! On retrouve bien cette ambiance poisseuse décrite dans la chronique.
20/06/2025, 20:58
C'est à se demander ce qu'il mange le matin. L'avantage de nous sortir plusieurs albums par an c'est qu'il y en a toujours un ou deux d'excellents ! D'ailleurs ça me fait penser que je n'ai pas encore écouté convenablement le der(...)
19/06/2025, 10:16
Le 2 août a déterminé, sûrement au Sylak car il manquait 2 groupes avant de boucler l'affiche. Ils ont eu du mal cette année car les cachets ont doublé voir tr
18/06/2025, 21:01
Il s'agit de MINDWARP. J'avais choppé cet album (qui était leur 2ème) sorti en 2016 chez Great dane records. Un très bon album de death proche de l'esprit de CARCARIASS. Donc pas étonné de le voir ressortir sous ce nom
17/06/2025, 15:06
J'aurai dû dire "L'un des trucs"...Car l'affiche est une fois de plus laaaaaargement à la hauteur.Employons donc les bonnes formules !
17/06/2025, 08:48
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
17/06/2025, 08:44
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53