Un premier EP tiré à 150 exemplaires en tape, de Black Metal méchamment lo-fi, est-ce assez underground pour vous ? Pour moi oui, même si la cover de cette cassette laisse transparaitre un certain goût artistique. Eternal Death s’est donc récemment fendu d’un mail pour me prévenir de la première sortie officielle de ses nouveaux poulains INTERMENT ASHES, membres de RITUAL CLEARING. Pas de tromperie sur la marchandise, pas de faux-fuyant ni de faux-semblant mais du BM de tradition, située à l’orée de la seconde vague du style, entre MAYHEM et GEHENNA, avec selon la maison de disques, quelques traces de SOLAR TEMPLE ou WULKANAZ.
Vous voilà donc prévenus, et sans avoir écouté l’album en question, vous saurez où vous positionner, car même si INTERMENT ASHES n’incarne pas les tréfonds des profondeurs de l’underground BM américain, il traîne suffisamment bas pour exhaler un parfum de désolation sans compromission.
Toutefois, pas question ici de riff unique martelé comme un leitmotiv ou une litanie macabre. Les deux musiciens, rodés à l’exercice, savent faire preuve d’inventivité et d’une science de l’agencement, pour offrir quatre longs morceaux envoutants, évolutifs, hypnotiques, mais raides comme des piquets.
« Isolation's Urge » dessine d’ailleurs le décor et brosse le panorama, qu’on imagine facilement froid, vide, terne, et balayé par des vents fouettant les chairs. La guitare, mise en avant seule dès le départ est aride comme le cœur d’un homme désabusé, et le son n’est pas sans évoquer le BURZUM des premières années, celui-là même qui enregistrait tous les instruments dans la même pièce avec un micro bon marché.
Mais INTERMENT ASHES n’est ni BURZUM ni BEHERIT, et ne fonctionne pas à l’économie. Avec un nombre de plans conséquents, ce premier EP ne doit sa réputation aride qu’à sa production, car les morceaux en eux-mêmes font preuve d’une indéniable ambition. Et si « Cold Wind Altar » fait vraiment mal aux tympans de ses médiums exacerbés, son passage central en mid, catchy en diable, évoque le meilleur de l’ouverture extrême vers une accroche plus génériquement Metal.
Mais c’est évidemment le long et tortueux « I Am Not What I Appear » qui captive l’attention, de son intro toute en feedback et autres sons discordants. En huit minutes et quelques, INTERMENT ASHES explore toutes les possibilités du BM le plus classique et norvégien/suédois qui soit, adaptant la vilénie américaine à la sècheresse nordique, pour produire un effet de répulsion. En choisissant un mixage mettant la basse au cachot, noyant la voix dans les hurlements des guitares, et en expulsant la grosse caisse de la pièce, Interment Ashes instaure un malaise minimaliste, se rapproche des exactions les plus puristes du genre, mais n’en néglige pas les aspects les plus mélodiques.
Il faut évidemment bouder le plaisir des productions modernes misant tout sur la puissance au détriment de l’acidité, mais une fois sa zone de confort quittée et quelques principes désagréables acceptés, ce premier EP se révèle sous un jour blafard, parfaite bande son d’une ère de désolation.
Une cassette collector qui mérite le détour, ne serait-ce que par sa volonté de demeurer true sans rejeter quelques principes d’évolution, à l’image de cette soudaine guitare acoustique sereine qui impose la paix dans le chaos.
Titres de l’album:
01. Isolation's Urge
02. Cold Wind Altar
03. I Am Not What I Appear
04. Negligent Confiment
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55
Vu à Toulouse et je n'ai pas du tout accroché, pourtant vu 2 ou 3 fois depuis 2005. Et j'avais bien aimé. Rien ne surnage, ça bastonne mais pour moi aucuns titres ne sort du lot.Par contre j'ai adoré Slapshot
02/07/2025, 16:01
Votre article sur le kintsugi est un véritable hommage à l’art de reconnaître la beauté dans la fragilité et les cicatrices : mentionner son origine au XVe siècle et sa philosophie wabi‑sabi renforce(...)
02/07/2025, 15:38
@Abrioche91 : la canicule t'a trop tapé sur la tête, mon pauvre vieux. Parce que se faire à répondre aux trolls, je n'avais plus vu ça depuis VS.
02/07/2025, 12:25
@Ultra Pute, t'es bien limité comme garçon. Et tu dois sacrément bien te faire chier pour venir commenter connement ce que les autres écrivent.Moi aussi, j'aime bien les commentaires gratuits (la preuve) mais je suis surtout là pour commenter l&(...)
02/07/2025, 08:50
Pas trop mal dans l'idée.Vocalement on s'y tromperait aussi.A voir sur tout l'album, le précédent, mis à part l'opener, m'avait bien déçu
01/07/2025, 15:38
ça tartine ! bien cool cool cette grosse basse @niquetoncul oui ça doit te changer de Jinjer
01/07/2025, 14:19
Tiens, le retour du papy boomer! Normal, quand du thrash de croulant, il sort de l'ehpad. Et si c'est pas signé, c'est que c'est nul à chier, pépé!
30/06/2025, 19:47
Si seulement Spiros pouvait arrêter d'haranguer le public toutes les 30 secondes avec ses "come on my friends", les lives de Septicflesh y gagneraient beaucoup.
30/06/2025, 11:36