Quand on promet, on promet et on tient parole. C’est comme ça que ça fonctionne, et je ne suis pas prêt à revoir mes exigences à la baisse. Alors, quand les chiliens de CRITICAL DEFIANCE me promettent du Pure Thrash sur leur page Facebook pour annoncer leur deuxième album, je prends note et attend de pied ferme. Mais si vous êtes un habitué de ces pages, vous aurez déjà saisi toute l’hypocrisie de mon raisonnement, puisque No Life Forms n’est pas ma première rencontre avec ces originaires de Villa Alemana, Valparaíso. Non, j’ai déjà chroniqué leur premier long, Misconception, il y a trois ans, qui avait largement mérité sa note de 88/100. J’avais découvert à cette occasion un combo de véritables furieux, capables de jouer avec les limites entre le Thrash, le Thrashcore et le Death, tout en restant purement Thrash comme leur accroche le signale et le souligne. Alors évidemment, la nouvelle d’une suite m’a mis le cœur en joie, et me voici donc le clavier sous les doigts pour vous avertir du caractère indispensable de No Life Forms.
En trois ans, le quintet a perdu dix minutes de timing pour passer sous la barre de la demi-heure, mais comment leur en vouloir en constant l’intensité du bouzin en question. Alors OK, Rodrigo Poblete (batterie), Felipe Alvarado (chant), Ignacio Arévalo (basse), Javier Salgado & Mauricio Toledo (guitare), on sait que le bon Thrash n’a pas besoin de s’éterniser, mais face à la férocité de ce deuxième long, je pense que quelques minutes supplémentaires n’eurent pas été de trop.
Violent Thrash donc, et cette étiquette colle à la peau des chiliens qui ne connaissent pas la définition de mots comme modération ou raison. Ici, on joue comme si sa vie en dépendait, on accélère à la moindre occasion, mais on taquine aussi une technique affutée pour se permettre quelques breaks inspirés et autres déliés de basse méchamment séduisants. Rois de la syncope addictive, les CRITICAL DEFIANCE n’ont pas perdu leurs bonnes habitudes, et nous livrent clés en main dix nouveaux morceaux qui écrasent tout sur leur passage.
Pour être encore plus clair, les gus sont tellement sûrs d’eux qu’ils nous imposent un instrumental (« Elephant »), chose rare ces vingt dernières années mais passage obligé dans les eighties. Et le dit instrumental est l’un des morceaux de bravoure de ce second chapitre, aussi exigent que le premier, mais encore plus fou et débridé.
Difficile à croire lorsqu’on a déjà essuyé la tempête de Misconception qui décoiffait sévère et mettait un gros coup de pied au cul de la nostalgie facile. Certes, le regard en arrière des chiliens est évident, mais ce regard est critique, et certainement pas copieur. Quel intérêt d‘ailleurs lorsqu’on a les moyens de pulvériser toutes les convenances d’une accélération dantesque que seuls les WEHRMACHT auraient tentée (« Edge Of Consciousness »). Toujours aussi véloces, toujours aussi féroces, les CRITICAL DEFIANCE font preuve d’une morgue exceptionnelle pour se démarquer de la concurrence molle, et nous offrent un festival de baffes dans la tronche, et autres coups de boule directs et concassants.
En maître de cérémonie, qu’à cela ne tienne, Rodrigo Poblete, batteur poulpe qui fille comme un dément et qui oppose des roulements démoniaques aux riffs maniaques, toujours sur la brèche, et les baguettes fermement tenues en main. Le percussionniste fait étalage de tous ses talents et drive ses comparses à un tempo d’enfer. Evidemment, la paire Javier Salgado & Mauricio Toledo ne s’en laisse pas conter non plus, et nous bombarde de saccades et autres figures de style jusqu’à l’overdose, à la différence près que l’addiction à CRITICAL DEFIANCE n’a rien de néfaste, bien au contraire.
Alors, les titres déroulent, on devient vite maboule, mais on reconnaît les esthètes qui vénèrent le style et qui le jouent avec les tripes et l’âme. Inutile de chercher tel ou tel tranche de rapidité à mettre en avant, l’albums se consomme d’un trait, s’avale goulument, et se digère très facilement, même si une fois encore, son terme arrive un peu tôt.
En même temps, en torchant une tornade dévastatrice comme « Warhead (Emotional Fallout) », pas étonnant que les chiliens fassent face à une frustration en règle, eux qui manipulent le Death/Thrashcore comme personne. Et c’est après une courte transition que le quintet aborde la dernière ligne droite, via « No Life Forms » et ses cinq minutes étranges.
Clôture ambitieuse qui prouve que les chiliens ne sont pas que de gentils bourrins doués, « No Life Forms » est d’une solidité rare, et d’une ambiance subtilement plus grave et glauque. Rappelant parfois la méchanceté des SOLSTICE, SADUS et autre DEMOLITION HAMMER, ce final en explosion thermonucléaire nous détruit les tympans pour de bon, nous laissant dans un état hébété, le regard dans le vide, et l’air totalement hagard. Pour sa deuxième sortie dans le grand monde, CRITICAL DEFIANCE a poussé le bouchon encore plus loin, et signe l’un des albums les plus épidermiques de cet été.
Chaud, mais bouillant. Et encore 88/100.
Titres de l’album :
01. A World Crumbling Apart
02. The Last Crusaders... Bringers Of Death!
03. Altering The Senses
04. Dying Breath
05. Elephant
06. Edge Of Consciousness
07. Kill Them With Kindness
08. Warhead (Emotional Fallout)
09. We Were Never Here To Stay
10. No Life Forms
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Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
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Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44