Passionné un jour, passionné toujours. Rageur hier, furieux aujourd’hui…Et je pourrais continuer avec une myriade de formules éculées au moment de commenter avec acuité le premier né du projet NOTHEIST, sorti de nulle part, mais n’émanant pas de n’importe qui. NOTHEIST et son fils éponyme et totalement légitime sont donc tous deux les enfants de Grégory Lambert, touche à tout extrême de génie, capable de passer en un désir de l’univers violent et condensé des CRUSHER à celui plus ouvert et littéraire d’Alexandre ASTIER, qu’il a accompagné de sa guitare sur scène pour ses Exoconference(s). Grégory Lambert, c’est évidemment une guitare, qui sonne et qui cogne, et un parcours, qui outre ces deux références l’a vu jouer avec ZUUL FX et MISANTHROPE. Un homme qui a donc toujours baigné dans le Metal le plus extrême et aventureux, et qui a toujours refusé la facilité. Un homme qui a senti qu’il était temps pour lui de proposer sa propre musique, celle qu’on trouve sur les onze morceaux de ce concept brutal, et qui offre un résumé indirect de tout ce qu’il a pu proposer jusqu’à lors de personnel. Personnel dans son jeu de guitare, lorsqu’elle était au service d’autres créatifs, guitare qui aujourd’hui n’obéit qu’à l’imaginaire de son seul maître, trouvant un point de convergence de tous ses intérêts dans une démarche unique. En choisissant de rester isolé dans la création, Grégory a pris un risque énorme, se voyant désigné comme la seule cible en cas de chute artistique constatée. Mais ceux qui attendaient de lui un faux-pas en seront pour leurs frais, puisque le musicien est parvenu à se recentrer sur l’essentiel, sans abandonner son désir d’explorer la violence la plus viscérale.
En élargissant son spectre d’influence à des références comme NAPALM DEATH, MORBID ANGEL, SLAYER, DEATH, METALLICA, ENTOMBED, DEICIDE, DISMEMBER, CYNIC, IRON MAIDEN, BLACK SABBATH, JUDAS PRIEST, MESHUGGAH, ou ATHEIST, Greg n’a pas souhaité se limiter à un champ d’action trop restreint. Nous étions alors en droit d’anticiper un éparpillement néfaste à l’efficacité, ce que le bonhomme a contourné de son talent immense. Outre cette fameuse huit-cordes qui ne le quitte jamais, il a aussi assuré les parties de basse, la programmation, mais aussi le chant, scandant d’une voix rauque ses textes lucides et sombres. Niveau chant, la pilule passe plutôt bien, la voix rauque et sans fard de Greg s’accommodant très bien des pistes instrumentales aux dédales multiples, mais à la puissance effective. En s’ancrant dans son époque tout en louchant sur le passé, il rend hommage aux artistes qui l’ont formé, mais il s’assume aussi comme figure de l’underground, de celles qu’on respecte. Sans aller chercher l’expérimentation à tout va, le concept NOTHEIST est donc plutôt varié, pluriel, mais toujours brutal, avec cette double grosse caisse omniprésente et ces riffs diaboliques, hésitant parfois entre le radicalisme des origines Thrash et Death, et l’évolutionnisme des MESHUGGAH et autres calculatrices musicales ambulantes. Album ambivalent donc que ce premier éponyme, qui n’hésite pas à taquiner le progressif pour mieux nous assommer d’un brulot l’instant d’après, sans que l’une ou l’autre de ses facettes ne paraisse forcée.
Et c’est avec une intro délicate en acoustique que le bonhomme nous salue, plaçant l’accueil sous des auspices mélodiques, ce qui pourra surprendre. Mais dès le title-track, les choses sont claires et la vitesse de mise : Greg n’est pas là pour rigoler, mais bien pour s’imposer et bousculer, ce qu’il fait d’un Death à forts relents Thrash bien tassé et compacté. Il convient dès lors de prôner l’honnêteté au moment de juger d’une somme de travail fort conséquente, et d’avouer que tous les plans choisis et idées imposées ne sont pas pertinents. Le son dessert parfois les parties les plus violentes, le côté synthétique prenant le pas sur l’analogique, et tendant vers un Death Indus un peu trop compressé. On le remarque dès que la guitare et la basse modulent sur fond de tapis rythmique ininterrompu (« Freedom is a Lie »), mais lorsque l’artiste aère un peu plus son panorama, tout devient logique et efficient, même si le décalage entre la froideur des riffs et cette voix un peu écorchée pourra étonner et choquer les plus exigeants (« Deathless »). Sans vraiment s’affilier à un autre mouvement que le sien, Greg n’hésite pas à utiliser différents codes, incluant des digressions Heavy dans un contexte purement Modern Death, et nappant le tout de soli aussi précis et mélodiques que possible, sa véritable trademark. Et si la première partie de l’album privilégie en surface des uppercuts immédiats et redoutables, la seconde emprunte des chemins de traverse, lâchant la bride pour traîner du côté du Death progressif dans lequel l’homme a largement baigné par le passé.
Le premier exemple concret de cette cassure est l’énorme « Those who Refused to See », avec ses fréquentes brisures et ses changements de tonalité, qui prouve que le créatif n’a pas grand-chose à envier à l’instrumentiste. Arrangements en bidouillages électroniques, strates vocales doublées en épaisseur, riffs qui nouent et dénouent, et évolution logique mais toujours surprenante. « Through my Dreams » accentue encore cette impression d’ampleur, travaillant des harmonies un peu biaisées pour imposer un climat délétère pendant plus de sept minutes. Mais c’est évidemment le gros morceau de clôture « My Demise » qui impressionne le plus, avec ses presque dix minutes de démonstration en mode mineur. En choisissant de nous laisser sur cette dernière impression mêlant la séduction Heavy des origines, le Thrash le plus modulé, et un crescendo presque BM de sa méchanceté, Greg nous envoie un message très clair, et achève d’asseoir sa réputation. Celle d’un musicien sans frontières, sans œillères, qui agit toujours comme bon lui semble et va où le vent le porte. Profitez en tant que le vent le porte jusqu’à vous, car malgré quelques approximations et autres petites erreurs pardonnables (mais surtout au niveau du son, plus que des chansons), ce Notheist de NOTHEIST est un plaisir tout sauf coupable en lequel vous pouvez croire.
Titres de l’album :
01 – Order in Chaos
02 – Notheist
03 – God of Meat
04 – Silent Screams
05 – Freedom is a Lie
06 – Deathless
07 – Those who Refused to See
08 – Through my Dreams
09 – Behind the Lies
10 – Screw Them !
11 – My Demise
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04
Ce groupe est une pépite. Je reste encore sous le choc de The Crowning Quietus par exemple !
10/07/2025, 08:38
Et oui le Fall of que c'était dingue mais pas de monde pour pouvoir continuer
09/07/2025, 23:09
Je vais au Hellfest l'année prochaine depuis 2010 et je sais pertinemment que le métal extrême n'y a plus trop sa place et dieu sait que j'adore le black et le death mais je suis fan de musique et musicien avant tout et j'aime aussi cette diversité. (...)
09/07/2025, 23:07
Cette année, j'ai fait le Anthems of Steel et le Courts of Chaos. A l'automne, ce sera probablement le Muscadeath. Les festivals, ce n'est pas ce qui manque. D'ailleurs, plus ils sont passionnants dans la programmation, moins la fréquentation est importante. Biza(...)
09/07/2025, 21:39
Content de ne plus perdre mon temps, mon argent, mes nerfs et mes espoirs avec ce fest qui est devenu une totale foire aux neuneus.J'ai souvenir d'un site avant 2010/2011 avec encore peu de déco (c'est relatif mais comparé à ce que c'est devenu....)(...)
09/07/2025, 20:31