Robin MCAULEY fait partie de cette génération de chanteurs qui ont su se faire une place dans l’histoire du Rock. L’irlandais a bien sur connu un parcours non linéaire, et participé à des projets plus ou moins viables, mais il a toujours fait preuve d’une belle assurance, en sachant rester dans l’ombre pour mieux rejaillir dans la lumière. On connaît bien sur son partenariat avec l’allemand imprévisible Michael Schenker, au sein du renouveau MSG 80’s mais aussi via le plus récent Michael Schenker Fest, GRAND PRIX, FAR CORPORATION, et évidemment, son retour le plus fracassant en tant que frontman du supergroupe BLACK SWAN. Alors Robin, cygne majestueux et immaculé, ou petit canard tout noir qui regarde les autres de travers ? Les deux quelque part, une part d’ombre et une personnalité solaire, pour un talent vocal que les années peinent à émousser.
Nouvelle aventure en solo, Soulbound est le troisième album perso de l’irlandais aux coiffures hasardeuses, et sans aucun doute le plus hargneux. Alors que ses options semblaient bloquées sur un Hard Rock mélodique teinté d’AOR, Robin MCAULEY a huilé les pignons et demandé à être le pilote d’une course plus virile. En compagnie de la crème de l’écurie Frontiers, avec Andrea Seveso et Alessandro Mammola aux guitares, Aldo Lonobile à la basse et aux guitares additionnelles, et Alfonso Mocerino à la batterie, Robin a teinté de son sang irlandais la tradition transalpine, et ainsi, produit l’un des meilleurs albums de sa carrière, en jonglant avec l’intensité.
D’ailleurs, Aldo Lonobile ne s’est pas vraiment contenté de gratouiller ses cordes. Le nouveau couteau suisse de Serafino a enregistré, produit, mixé et masterisé l’album, qui porte indéniablement sa patte. Plus aéré que son comparse Alessandro Del Vecchio, Aldo a su s’adapter aux besoins de son leader, et lui proposer une avenue entre un Rock californien très décomplexé et un Heavy mélodique européen plus tamisé, pour accoucher d’un tracklisting varié, équilibré, et surtout, frais à l’oreille sans perdre de sa puissance.
Soulbound est donc très loin des productions standard de chez Frontiers. On y sent un véritable amour pour les mélodies héritées des années 80/90, et une volonté d’adaptation aux capacités vocales d’un frontman qui peut encore pousser la note. Le meilleur exemple en étant ce premier single, « ‘Til I Die », qui n’est pas si éloigné que ça des exercices de style de BLACK SWAN. Une vidéo a été tournée pour l’occasion, rendant Robin très joyeux et ravi de l’expérience. Mais je pense que tout le processus d’enregistrement, de composition et de captation s’est déroulé dans une bonne humeur générale, ce disque respirant la joie de vivre et le soleil de Toscane.
L’entre-deux, une position que le chanteur a toujours défendue, lui qui n’a jamais pu choisir entre Hard Rock échevelé, AOR musclé ou Heavy distillé. Et Soulbound en est la preuve formelle la plus irréfutable, avec son tracklisting qui sent bon le partage. Loin des obligations contractuelles, Robin MCAULEY s’est fait plaisir en laissant les commandes à son lieutenant Aldo Lonobile, qui a parfaitement cerné les attentes de son chanteur. C’est ainsi que le voyage passe par plusieurs étapes, entre classicisme flagrant et syncopes nineties, sur le trépidant et entraînant « Bloody Bruised and Beautiful », qui dénote un peu dans le paysage avec son ambiance moderne et sa rythmique méchamment agressive.
Robin le dit lui-même sur « The Best of Me ». Ce troisième album solo est à son image, celle d’un artiste multicarte qui n’a jamais cessé d’avancer, de créer et de s’impliquer dans des aventures bien planifiées. Ce tempo à la VAN HALEN, ces chœurs qui évoquent la Californie des années 80, cette envie de rester concentré sur les fondamentaux tout en embrassant les techniques de son époque confèrent à ce disque une patine très particulière, entre antiquité de valeur restaurée et nouveau mobilier de qualité.
Loin de l’IKEA à l’italienne que Frontiers nous refourgue avec une régularité de métronome, Soulbound a une âme, un cœur qui bat, et une énergie de jeune premier. Difficile de croire que Robin a dépassé les sept décennies, tant son coffre reste inviolable et son contenu appréciable. A l’aise lorsque l’intensité grimpe d’un cran, dans son élément lorsque l’AOR s’invite en passant (« Crazy », le meilleur morceau selon mon humble opinion), l’irlandais au sang chaud et aux cheveux noirs passe en revue sa carrière, ses points forts, ses hésitations, ses certitudes, et justifie ce retour en grâce et au premier plan dans les rangs de BLACK SWAN.
Evidemment enthousiaste - ce que les arguments promotionnels soulignent avec beaucoup d’emphase - MCAULEY trépigne de joie et nous ramène parfois sur les rives des souvenirs de son époque MSG (« Paradise »), qui mérite amplement d’être réévaluée.
Sans chercher l’originalité, la provocation artistique ou la prise de risque vocale, Soulbound est un album très agréable au palais, et très facile à digérer. Si de temps à autres le maître montre ses limites dans les aigus, si son vibrato a subi les ravages du temps, la voix est toujours capable de nous envouter et de nous trimbaler dans un périple international, entre l’Irlande et l’Italie, entre les USA et l’Europe, pour une meilleure compréhension de ce juste milieu que l’auteur aime tant.
Evidemment moins crucial qu’un album de BLACK SWAN, mais léger et sympathique, Soulbound est bien sur recommandable jusqu’à un certain point. Mais il a le mérite d’être honnête, et de ne pas céder aux modes en vogue dans les productions modernes. « ‘Til I Die » ? OK, mais le plus tard possible mon cher Robin.
Titres de l’album:
01. ‘Til I Die
02. Soulbound
03. The Best of Me
04. Crazy
05. Let It Go
06. Wonders of the World
07. One Good Reason
08. Bloody Bruised and Beautiful
09. Paradise
10. Born To Die
11. There Was A Man
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04