Ceux qui arpentent les sorties de cette scène Gothic Doom Death Metal, Melodic Doom Death Metal, ne seront pas surpris par la présence ici même de Valerio Lippera (basse), Alessandro Sforza (guitare, chant growl) issus d'ARS ONIRICA et Lorenzo Carlini (guitare, chant clair) de SHORES OF NULL et qui a également programmé la batterie pour ce premier opus. Depuis, Flavio Castagnelli d'ARS ONIRICA a également rejoint le groupe en tant que batteur. Car, oui, ce The Void And The Unbearable Loss est le premier essai longue durée de ce groupe formé en 2016 et auteur d'un premier EP, Mourn, en 2018.
De ce premier EP, on retrouve les ambiances spleeniennes, ces claviers ambianceurs d'un automne au matin saturé de brouillard épais. Cette guitare mélodique, suffisamment claire et gavée de reverb et de delay, qui assure ces arpèges typiques du style. Par contre, ces guitares formant la nasse d'arrière-plan ont perdu de ce mordant et de cette épaisseur pour revenir dans le sillon sonore laissé par les locomotives du genre (SWALLOW THE SUN, NOVEMBERS DOOM, OCTOBER TIDE, INSOMNIUM ou même BARREN EARTH si on pioche dans le second peloton). Cela rend ce premier album terriblement passe partout par rapport à ce premier EP si prometteur. On s'éloigne clairement de la part Doom à la MY DYING BRIDE même si le début de "Suspended Alive" rappelle de très bons souvenirs.
Le growl de Sami El Kadi, sur ce premier EP, était également plus brut, là le chant d'Alessandro Sforza est plus travaillé, plus produit, mais on décèle tout de même cette rage ("House Of Debris", "Cast Away", "The Burden") qui fait ressortir ce chant comme une voix criée plus que comme un growl. Cet album marque l'apparition du chant clair, réalisé par Lorenzo Carlini, ce chant se démarque par quelques sonorités à la limite de la justesse qui le rapproche d'un ANATHEMA au début de ses voix claires, renforçant cet esprit gothique sur cette musique loin des encéphalogrammes plats auxquels nous sommes habitués avec les albums de cette scène.
Toutefois, ce que cet album a perdu de l'approche brute qui faisait de Mourn un diamant brut de par sa production, il le transforme en inspiration avec cette longue introduction qu'est la chanson titre, longue décente mélodique qui rappelle celle qui introduisait le EP, et après un "The Path" assez commun, on rentre dans le dur, dans un vrai Gothic Doom Death Metal avec ce "House Of Debris" suivi d'un efficace "Suspended Alive" aux allures de single parfait. Une entrée en matière progressive qui se traduit également par un chant qui gagne en férocité sur la progression de l'album. Mais surtout, les mélodies ne sentent pas le réchauffé comme bon nombres d'albums du genre, pas de grosses surprises pour autant mais celles-ci gardent une accroche qui colle avec le grain encore suffisamment épais des guitares rythmiques. Il reste encore aux Italiens à travailler ce chant clair qui pourrait vraiment devenir une force dans le sens où il ne sonne pas comme tous les autres et qu'il dégage une personnalité qui ne demande qu'à s'affirmer, le résultat sur l'ultime "The Loneliest" est une piste à explorer. Et pourquoi pas se permettre de lâcher les chevaux de temps en temps au niveau rythme, peut-être que l'arrivée d'un batteur dans le groupe aura pour conséquence une variation plus accrue dans ce domaine.
Dans son ambiance générale, ce premier album, The Void And The UNbearable Loss, reste très sombre avec une approche assez Melodic Death du style, ce qui permet à INVERNOIR de garder un côté catchy qui rythme plutôt bien ces 8 titres. Un premier opus qui ravira les amateurs du style de par ses quelques prises de risque sans pour autant révolutionner le genre, ou comment ménager le Gothic et le Romantic...
Tracklist :
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