Alors que le monde du Heavy Metal retient son souffle en attendant le prochain album des Metal gods JUDAS PRIEST, prévu début 2024, l’underground s’agite pour proposer un palliatif crédible histoire de permettre aux addicts d’avoir leur dose de riffs massifs et de refrains anthémiques. Ainsi, d’Allemagne nous vient un nouveau représentant, fier, valeureux, qui avec son premier album réalise la synthèse entre la franchise allemande et la séduction scandinave.
THRILLER n’est pas Michael Jackson. Il n’a d’ailleurs rien à voir avec son album éponyme, mais il n’est pas non plus JUDAS PRIEST pour autant. Il ressemblerait plutôt à une version béta de RIOT, celui de la fin des années 80, avec cette rythmique turbocompressée et ce chant haut perché. Originaire de Bavière, ce quintet aux jeans serrés et aux poings l’étant tout autant (Julian Mason - chant, Christopher Westphal & Rudolf Emich - guitares, Viktor Emich - basse et Arnold Wein - batterie) fait partie de cette nouvelle génération de groupes décomplexés, qui piquent aux légendes leurs astuces de composition et de production, et qui n’hésitent pas à tremper le Metal dans le Rock plus généraliste, pour accoucher d’hymnes définitifs.
Ancré dans une tradition eighties de néons bleutés et de grosses cylindrées, Street Metal n’est rien de plus que ce que son titre suggère. Une balade menée à un train d’enfer dans les rues d’un Heavy noble et rutilant, qui n’hésite jamais à accélérer le mouvement pour se déguiser en Speed Metal à l’allemande. Pur produit de son époque, il carbure au super, s’enivre de pneus qui crissent et de cris qui sauvent qui peut, et nous donne le tournis de son compteur constamment affolé dans les tours.
Ces cinq-là sont des connaisseurs, et évitent avec brio les clichés les plus poussifs du Metal germain. Inutile donc de craindre du gras du bide avide de plans éculés et de riffs prémâchés, l’ensemble de l’œuvre se déplaçant à une vitesse plus que raisonnable, évoquant même parfois la magie d’un GRAVESTONE en pleine course en tête.
Enregistré et produit par le groupe lui-même, Street Metal est une déclaration d’amour à une époque qui continue d’inspirer cette génération qui a bien compris que tout ou presque a déjà été dit. Mais si ces jeunes musiciens ne sont pas dupes de leur inspiration, ils ne comptent pas pour autant la reproduire dans le texte, sans y ajouter leur patte. Et ici, c’est le métissage USA/Allemagne qui incarne la différence, avec cette rudesse de ton qui s’accompagne d’une incroyable souplesse de mélodies et de son.
Des hits, des tubes, des refrains qu’on reprend main dans la main, des gants cloutés et des bracelets l’étant tout autant, pour un festival sans canettes bon marché ni bidon d’urine balancé. On peut être fidèle et rétrograde sans être un imbécile, et l’efficacité indéniable d’un « Iron Goddess » en ouverture place le disque sous d’excellents auspices.
Nous sommes donc loin de l’hospice, et l’hospitalité dont font preuve les allemands est à la mesure de leur talent. Qu’on imagine ce disque sorti des presses de Noise ou de Roadrunner entre 1985 et 1986, ou qu’on le prenne pour l’autoproduction qu’il est, le ressenti est le même, et la chaleur dégagée intense.
A l’aise dans un registre rapide et enlevé, le quintet sait aussi manier le mid, et nous terrasser d’un lapidaire et harmonieux « Bring Me the Light ». Nous évitons donc l’écueil du surplace, mais aussi celui de l’entre-deux ventripotent, avec fillers lourds à mi-parcours. Les huit titres de cette première livraison sont donc au-dessus de tout soupçon, et récitent leurs leçons historiques avec une application béton.
Aussi allemand qu’un chapelet de saucisses au petit-déjeuner, ou qu’une excellente bière bon marché, THRILLER nous donne le frisson, le bon, celui qu’on ressent sur ses poils de bras en écoutant le très RAVEN « Aiming for Freedom ». Un peu des WILD DOGS, une petite pincée des RODS, un peu d’ANVIL pour la bonne humeur, et la fête bat son plein jusqu’à pas d’heure. Compétents dans leur champ d’application, investis jusqu’au col du veston, Julian Mason et ses complices jouent la carte du vice, celui d’un Heavy juteux et goûtu, qui reste en bouche et brûle légèrement le gosier.
« Proud to Be Different », ils le disent eux-mêmes. Et s’ils ne sont pas vraiment différents de tous ces chevaliers passéistes qui brandissent leur épée à longueur d’année, ils ont quand même une ou deux longueurs d’avance sur les plagiaires éhontés et autres copistes plus ou moins doués. Des tierces, des soli qui s’envolent, et de l’énergie qui décolle (« Falling Night »), le tout sans picole.
La méthode allemande dans toute sa superbe et son efficacité, de quoi commencer une semaine du bon pied.
Titres de l’album:
01. Iron Goddess
02. Aiming for Freedom
03. Proud to Be Different
04. Days Are Gone
05. Bring Me the Light
06. Spikes and Leather
07. City's on Fire
08. Falling Night
Haaaa le Rock est tout sauf négociable !! Merci pour cette belle critique.Chazz (2Sisters)
17/01/2025, 22:44
Non putain ça fait chier ! Je m'en fout de revoir Rob derrière le micro de mon groupe préféré d'amour !
17/01/2025, 17:03
J'ai cru comprendre que Zetro se retirait pour problème de santé.J'espère que ça ira pour lui.En tout cas avec Dukes sur scène, ça va envoyer le pâte.
16/01/2025, 18:21
Super nouvelle pour moi, le chant de Zetro m'est difficilement supportable. Celui de Dukes n'a rien d'extraordinaire mais il colle assez bien à la musique et le gars assure sur scène.
16/01/2025, 12:15
Eh beh... Étonné par ce changement de line-up. Vu comment Exo était en forme sur scène ces dernières années avec Souza ! Mais bon, Dukes (re)tiendra la barque sans soucis aussi.
16/01/2025, 10:22
Super. L'album devrait être à la hauteur. Beaucoup de superbes sorties sont à venir ce 1er semestre 2025. P.S. : le site metalnews devrait passer en mode https (internet & connexion sécurisé(e)s) car certains navigateurs le reconnaisent comme(...)
15/01/2025, 12:58
Je viens de tomber dessus, grosse baffe dans la gueule, et c'est français en plus!Un disque à réécouter plusieurs fois car très riche, j'ai hâte de pouvoir les voir en concert en espérant une tournée pour cet album assez incr(...)
14/01/2025, 09:27
Capsf1team + 1.Je dirai même plus : Mettre cela directement sur la bandeau vertical de droite qui propose toutes les chroniques. En gros faire comme pour les news quoi : Nom du groupe, titre de l'album et entre parenthèse style + nationalité.
13/01/2025, 08:36
Oui en effet dans les news on voit bien les étiquettes, mais sur la page chronique on a juste la première ligne de la chro, peut-être que ce serait intéressant de le mettre dans l'en-tête.
13/01/2025, 07:59
Capsf1team : tu voudrais que l'on indique cela où exactement ? Dans l'entête des chroniques ? En début de chronique ?Aujourd'hui le style apparait dans les étiquettes que l'on met aux articles, mais peut-être que ça ne se voit pas d&(...)
12/01/2025, 17:38
Poh poh poh poh... ... ...Tout le monde ici à l'habitude de te remercier pour la somme de taf fournie mortne2001, mais là... Là, on peut dire que tu t'es surpassé.Improbable cette énumération.Et le pire, c'est qu'a(...)
12/01/2025, 14:27
Jus de cadavre, putain mais merci pour la découverte Pneuma Hagion. C'est excellent! Du death qui t'envoie direct brûler en enfer.
11/01/2025, 12:16
Merci pour tout le travail accompli et ce top fort plaisant à lire tous les ans. Moi aussi je vieilli et impossible de suivre le raz de marée des nouvelles sorties quotidiennes... Suggestion peut-être à propos des chroniques, est-ce que l'on ne pourrait pas indique(...)
10/01/2025, 09:12
J'aurais pu citer les Brodequin et Benighted que j'avais bien remarqués en début d'année, aussi, mais il faut choisir... Quant au Falling in Reverse, cette pochette ressemble trop à une vieille photo de J-J Goldman dans les années 80, je ne peux p(...)
09/01/2025, 19:49