Il est tout seul, vit à Belpasso en Italie, et a déjà poussé deux cris primaux en 2021. D’abord via son premier EP Before the Impact, puis ce second, Sybaritic Metal. Il s’appelle Federico Schilirò, se surnomme Noise Maniakk, et précise que sa musique est :

Fast, raw, old school DEATHRASHCORE for TRUE NOISE MANIAKKS ONLY!

Voilà en gros ce qu’on peut dire en préambule de la chronique du second moyen-format de ROTGOD, avant d’écouter l’objet en question. Objet qui n’est d’ailleurs pas vraiment un EP, mais plutôt un single quatre-titres comme on avait l’habitude d’en sortir dans les années 60. Et avec une reprise, et un morceau de trois secondes, le terme « single » prend encore plus de sens. Trois inédits donc, enfin plutôt deux au vu de la brièveté du final « I Am the Ka$ta », mais une rage palpable, une capacité à prendre en charge tous les instruments et à ne pas savoir se coiffer si j’en juge par la photo promo affichée sur le Bandcamp de l’animal.

De là, Thrash/Death ou Death/Thrash, le débat est ouvert, mais pas vraiment important. Puisqu’en deux morceaux seulement, notre ami du jour va se mettre dans la poche les plus extrêmes de fans de Thrash. D’abord en imitant à merveille les cadors Black/Thrash et surtout le BATHORY le plus primaire (« Without Dogmas »), ensuite en s’appropriant le vocable italien des années 80, à faire passer BULLDOZER pour une petite blagounette du dimanche (« Sybaritic Metal »).

Qualifie une personne à la recherche du plaisir et de la luxure

Voici donc le sens premier du terme « sybaritique », et il est certain que la musique de l’italien se vautre dans le stupre du chaos sans penser au jugement de Dieu ou de ses pairs. Une voix assez atroce de vieille prédicatrice russe, des riffs simplismes qu’il recycle comme on trie ses déchets, des breaks qu’on anticipe à dix bornes, mais une énergie diabolique qui n’est pas sans évoquer un PROTECTOR après un court séjour à Fukushima. Des soli si anecdotiques qu’on préfère en rire, des invités venus soutenir l’anti-héros du jour (Jan Spasticus - guitare rythmique et solo, Krost von Barbarie - basse, Er Magnotta 666, Colonel Matt, et Blastator - batterie, et Sinistro - chœurs), mais une reprise savoureuse et scolaire du hit « Curse the Gods », qui permet à BURZUM de s’inviter au banquet du souvenir du Thrash allemand, soit la quintessence même de la violence la plus crue.

« I Am the Ka$ta » qui rend hommage en trois secondes à NAPALM DEATH mais aussi aux blagues les plus recommandables de S.O.D, et l’affaire est déjà pliée. Alors évidemment, difficile de recommander un truc aussi bref dans ces colonnes, mais le tout est assez frais et drôle. Attendons d’en savoir plus sur ce mystérieux et facétieux Noise Maniakk à l’occasion d’un éventuel LP, mais en attendant, ben…c’est rigolo à défaut d’être costaud. Un genre de Deathcrush encore plus basique et juvénile. Et bref. Et moins cher.    

Titres de l’album:

01. Sybaritic Metal

02. Without Dogmas

03. Curse the Gods (DESTRUCTION cover)

04. I Am the Ka$ta

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