L’avantage de bien connaître les labels avec lesquels vous travaillez, c’est qu’il devient vite évident que des noms se dégagent en cas de recherche très particulière. Certains se spécialisent dans le bestial, d’autres dans le mélodique, d’autres dans l’ouverture d’esprit, pendant que certains se concentrent sur l’underground le plus incorruptible, vous surprenant à chaque fois de ses signatures improbables.
I, Voidhanger est par exemple le fournisseur officiel de bizarreries extrêmes en tout genre. Lorsque la boîte vous envoie un mail promo, vous pouvez être sûr de faire votre marché avec un plaisir non feint. Evidemment, pour peu que vous soyez perméable à leur écurie et à ses pur-sang.
Encore une fois, le label italien s’est déchiré pour nous offrir de l’inédit. Mais de l’inédit vraiment occulte et intimiste. Le genre de projet dont aucune information ne filtre sur le net, mis à part sur les pages Facebook les plus spécialisées, et qui fait avancer les choses. C’est ainsi qu’en cette matinée d’août ensoleillée, j’ai pu faire connaissance avec un musicien new-yorkais inventif et culotté.
James Oskarbski.
Originaire de Poughkeepsie, James est le genre de créatif qui refuse de brider son imagination. Il est d’ailleurs très ardu de deviner dans quelles sphères musicales il évolue tant sa musique est riche, dense, polymorphe et en constante évolution. Nous parlerons donc de Death Metal pour une plus grande compréhension, mais sachez toutefois que cette catégorisation est loin de suffire. Car on trouve sur ce The Treason Of Consciousness des éléments de Progressif, de Death atonal, de Death/Thrash technique, et d’extrême en pleine mutation, le tout enrobé dans des arrangements complexes et des déviations fréquentes.
En charge de la guitare et du chant, James s’est adressé à Cullen Gallagher et Daniel Torgal pour assurer la rythmique, et l’américain a fait le bon choix. La paire est flexible, inventive, efficace et s’est mis entièrement au service de la musique pour composer ses parties. Des parties qui s’imbriquent façon puzzle étrange, qui ne révèle son motif qu’une fois terminé. Encore faut-il pouvoir l’interpréter.
Mais avec cinq morceaux seulement pour plus d’une demi-heure de musique, le fan lambda sait que la nouveauté ne lui est pas forcément adressée. Et si « Long Stretch of Bleeding Light » est un avertissement respectable, c’est véritablement le monstrueux (dans tous les sens du terme) « The Hissing Pyre » qui définit l’aventure avec le plus d’acuité. Monument érigé en l’honneur de l’horreur instrumentale la plus cryptique, cette longue suite est un petit chef d’œuvre en soi, comme une église défroquée érigée en l’honneur des divinités bruitistes les plus révérées.
Pour ne pas prendre de risques, I, Voidhanger s’est fendu d’un FFO des plus vastes. Le label transalpin cite VOIVOD, IMMOLATION, ARTIFICIAL BRAIN, OCRILIM, MICK BARR, et en mélangeant le tout, vous obtenez un cocktail très corsé qui correspond plus ou moins à l’effet produit par ce premier album décidément inclassable, mais parfaitement à sa place sur les étagères de la maison de disques.
Agressif, ingénieux, parfois hermétique, toujours intense, The Treason Of Consciousness met votre réflexion à rude épreuve, et sollicite vos sens les plus aigus. Si on sent la méchanceté crasse qu’aime tant l’écurie italienne, on remarque aussi très facilement l’énorme travail fourni par James sur les guitares, qui exploitent leur potentiel à plein régime. L’homme utilise toutes les techniques. Harmoniques, sifflantes, gammes parcourues à la vitesse de la lumière, mélodies torturées, silences fugaces, riffs d’acier, pour élaborer un canevas aux mailles très serrées, que Cullen Gallagher et Daniel Torgal serrent encore plus de quelques blasts et autre descente de manche stratosphérique.
Pourtant, point d’élitisme dans cette couverture. Juste une volonté de prospecter ailleurs que sur des surfaces bien définies, au risque de se perdre, ou d’en ramener des sonorités uniques et personnelles.
En prenant le parti Ambient à bras le corps pour lui faire adopter une inflexion bruitiste (« Illuminations », interlude assourdissant dont le volume monte en crescendo), avant de récurer la grange Death Metal avec un karcher classique (« Gnawing the Fabric of Time », encore une fois, cette guitare diabolique est décidément très bavarde).
Bruyant, pour le moins, mais bouillonnant, ce premier longue-durée est validée dès son second morceau. Puisque le tracklisting exige une qualité constante, pas de crainte de baisse de régime à avoir. ODIOUS SPIRIT est une bestiole gigantesque, aux membres exagérément longs, et à l’haleine fétide, mais l’espace qu’elle se propose de nous faire explorer de force est magnifique de trous noirs et constellations.
Si dans l’espace, personne ne vous entend crier, certaines espèces adorent vous faire hurler.
Titres de l’album :
01. Long Stretch of Bleeding Light
02. The Hissing Pyre
03. Illuminations
04. Gnawing the Fabric of Time
05. Unbending Follicle, Unending Blight
Il s'agit de MINDWARP. J'avais choppé cet album (qui était leur 2ème) sorti en 2016 chez Great dane records. Un très bon album de death proche de l'esprit de CARCARIASS. Donc pas étonné de le voir ressortir sous ce nom
17/06/2025, 15:06
J'aurai dû dire "L'un des trucs"...Car l'affiche est une fois de plus laaaaaargement à la hauteur.Employons donc les bonnes formules !
17/06/2025, 08:48
L'un des rares trucs (jamais vu qui plus est) qui me fait littéralement piaffer à l'attente de l'Alcatraz bordel !!!
17/06/2025, 08:46
"Believe in nothing", j'peux comprendre, mais "The plague within"...Ce dernier étant pour moi aussi important que "Faith divides us (...)", j'ai du mal a te cerner cher Simony.
17/06/2025, 08:44
MON groupe de chevet, la voix de Nick et le touché de Greg sont pour moi les clés de mes émotions musicales. Bizarrement, "The Plague Within" et "Believe In Nothing" sont les 2 albums que j'écoute le moins. J'ADORE ce groupe ! Tout simplem(...)
16/06/2025, 21:25
Si ça intéresse quelqu'un ils ont mis l'album en intégralité sur bandcamp :https://agoniarecords.bandcamp.com/album/tetrad-mj'ai pas encore tout écouté(...)
16/06/2025, 19:22
Merci pour cette vidéo qui rend bien hommage à Paradise Lost, qui est un de mes groupes préférés depuis presque 32 ans. Découvert à l'époque grâce à l'émission Headbangersball, j'avais 15 ans et j'&eac(...)
16/06/2025, 12:30
Clairement l'un de mes groupes de chevet.Un talent plus qu'indéniable et malgré ce creux de la vague entre 99 et 2007, des gonzes qui se tiennent encore à ce jour bien droit dans leurs bottes.A propos de cette période que je pouvais, comme beauc(...)
16/06/2025, 11:51
Oui comme ils le disent sur le site officiel, bonjour les prix des concerts aujourd'hui avec l'inflation ,Désolé mais je ne peux plus suivre. Trop chère les concerts
15/06/2025, 08:42
Je me demande comment fait Rogga Johansson, avec autant de groupes, il arrive toujours à sortir des trucs vraiment bons !! Quelle energie !!
13/06/2025, 00:29
En fait, ce qui me pose problème, ce n'est pas le fait d'aimer ou pas ce genre de vidéo (lyrics video), c'est les remarques dépréciatives (condescendantes) d'Akerfeldt à ce sujet. Bien sûr, c'est super d'avoir un bon clip, seu(...)
12/06/2025, 01:04
Author & Punisher est aussi annoncé à Montpellier le 23 octobre 2025 avec Wyatt E et Yarostan à la place de Bong-Râ.
11/06/2025, 12:53
Ça vaut vraiment le coup d'écouter ce qu'ils font, j'aime beaucoup et c'est vraiment bon !
09/06/2025, 21:35