Braves gens adeptes de la violence et de la brutalité, détournez un instant vos regards des rues de France qui s’embrasent suite à l’indécence d’un gouvernement complètement détaché des valeurs humaines fondamentales, et concentrez-vous sur le premier 12’’ d’un gang américain dont la musique pourrait rythmer nos barricades et autres blocus. SKOURGE, qui accuse quasiment dix ans d’existence, s’occupe enfin de son premier album, après avoir sorti quatre EP’s presque coup sur coup. Il était donc temps suite à Freedom Denied, Spiritual Despair et Hardcore Up Your Ass de passer à la vitesse et au format supérieur, et sans rien perdre de leur pugnacité, les texans se diluent donc sur une petite demi-heure pour pointer du doigt les injustices de ce monde.
Enfin diluer, le mot est terriblement mal choisi. Car la caractéristique de ce groupe de hooligans est justement cette concentration de son, qui coupe l’herbe cramée sous le pied du Thrash pour le faire pousser près des plates-bandes Crossover.
Voire Hardcore.
Voire les deux.
En gros, SKOURGE est un monstre à la musculature appréciable et impressionnante. Utilisant l’épaisseur du Metal et la hargne du Hardcore pour créer un Crossover sombre et poisseux, les originaires de Dallas nous les écrasent menues de leurs riffs épais comme un glaviot de vieux chiqueur. Manifeste à l’usage des mécontents et enragés, Torrential Torment déverse des mètres cube de fiel sur la société actuelle, et reprend le flambeau des grands dénonciateurs des années 80, en assombrissant encore plus leur discours.
Dotés d’un groove imparable, Erik Hester (basse), Carson Wilcox (batterie), Chaney Lim & Jacob Duarte (guitares) et Seth Gilmore (chant) se permettent donc de replacer la lourdeur au centre des débats, quelque part entre ENFORCED et MADBALL. Véritable pitbull du riff assassin, SKOURGE ne détourne pas ses yeux de l’actualité brulante, alors même que le dernier rapport du GIEC nous accable de ses prévisions funestes. Et quelque part, le quintet participe au réchauffement climatique de ses atmosphères claustrophobiques, et de ses harangues vocales graves et crues.
Son énorme et humeur maussade, tels sont les deux arguments majeurs d’un Hardcore/Thrash plus axé sur l’urgence que sur la galéjade. Difficile de résister à ces hymnes pessimistes mais réalistes, qui ne travestissent pas la réalité et la dépeignent sans mascara ni eye-liner. Mais avec un hurleur de la trempe de Seth Gilmore, le groupe joue sur du velours et nous largue du velu, à l’image du poilu et mécontent « Freedom Denied », si englué dans les remugles d’un baryton qu’on y perd sa glotte.
Gros, complet, sans concessions. Ne vous laissez pas abuser par cette pochette colorée et diablement guillerette, le propos n’est pas de se rapprocher des exactions Thrash les plus blasphématrices, mais bien de pointer du doigt les dysfonctionnements d’une société qui maltraite ses représentants les plus faibles. S’il est vrai que ce gros monstre évoque le Thrash boom de la seconde moitié des années 80, son contenu est à l’opposé de cette gaudriole satanique. Et si d’aventure, votre réservoir de riffs mortels était à sec, faites le plein.
Entre SLAYER et AGNOSTIC FRONT, entre EXPIRED et PANTERA, SKOURGE pèse sur les épaules et la conscience, et joue parfois la carte du Crust historique lorsque sa rythmique s’emballe pour des quickies venimeux (« Meditation »). De tout donc, pour tous les furieux, des morceaux conséquents et vraiment méchants, pour un album solide et carte de visite qu’on garde bien au chaud sur le bureau. A la manière d’un POSSESSED en goguette révolutionnaire avec le défunt Lemmy, Torrential Torment fait fi des artifices et autres arrangements facultatifs pour se concentrer sur l’essentiel : le verbe et le geste.
Et les gestes du quintet sont rapides, appuyés, et laissent des traces sur les visages tuméfiés. Baf la taloche dans la tronche, et les os qui craquent comme craquelés par une arthrite précoce et en stade avancée. Tout ça laisse de vilaines marques sur l’âme, et pousse à réfléchir sur les moyens nous permettant de sortir de cette impasse. Et pas sûr que tout ça se passe pacifiquement, avec de jolis slogans.
Quand il est temps, il est temps. Soyons violents puisqu’ils font semblant de ne pas comprendre.
Titres de l’album:
01. Geo Desecration (instrumental)
02. Torrential Torment
03. Peasants Revolt
04. Flagellation
05. Freedom Denied
06. Hallucinator
07. Meditation
08. Visions in the Mist
09. Nothing is Sacred
10. Blood Drenched Sun
11. Old Gods Return
Sur les vidéos disponible du concert, aucun doute possible sur l'identité du batteur, la rumeur disait vrai. On reconnaît bien Casagrande avec sa gestuelle si particulière.( Bon, on peut se le dire, il ressemble à rien derrière une batterie, ma(...)
28/04/2024, 15:53
Suicidal Tendencies, Sepultura, Slipknot... la tournante improbable... ça ferait un bon poisson d'avril, mais c'est vrai....
27/04/2024, 14:11
Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....
26/04/2024, 13:35
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Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !
25/04/2024, 13:28
25/04/2024, 12:44
ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !
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Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.
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23/04/2024, 09:55
Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique
22/04/2024, 18:04
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Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)
20/04/2024, 23:36
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20/04/2024, 20:06
Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)
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