N’étant pas spécialiste devant l’éternel de la question Black Metal atmosphérique, j’ai donc décidé, une fois n’est pas coutume, de m’y intéresser de plus près, via le premier EP d’un groupe suédois jusqu’à lors inconnu.
Pochette séduisante, timing raisonnable, les conditions semblaient réunies pour pouvoir tremper un orteil dans l’eau de la nuit éternelle, et je dois reconnaître que j’ai fait le bon choix, puisque cet Uppland de WINTERKYLA est loin d’être inintéressant dans son genre, encore assez difficile à cerner. Atmosphérique de par ses choix, mais pas forcément contemplatif, et surtout, pas uniquement basé sur des répétitions et des thèmes qui s’étirent à l’envi.
Uppland est plutôt du genre fouillé, multiple, versatile et mélodique, dans la plus droite lignée des références Suédoises du genre, et s’avère un bon test avant de s’aventurer plus loin en avant dans le genre.
Pas grand-chose à raconter sur WINTERKYLA en tant qu’entité, mis à part en reportant ici les quelques informations grappillées sur leur Bandcamp. Une fois n’est pas coutume, le groupe en est un, et non un one man band, puisqu’on retrouve au moins deux musiciens au casting, Requiem à la batterie, au chant et à la basse, ainsi que Christian Vesterling aux guitares, qui après vérification sommaire, ne semblent pas partager leur talent entre plusieurs projets.
Il faut dire que les deux collaborateurs ont déjà fort à faire avec leur groupe principal qui semble déborder d’idées, au point de remplir un simple EP de près de trente minutes de musique.
Et le terme est choisi à dessein, car bien que gravitant dans une atmosphère totalement BM, Uppland développe d’intéressantes qualités mélodiques refusant la mièvrerie, et abordant l’agression sous un angle assez harmonique bien que profondément nihiliste.
A dire vrai, les morceaux sont en parfaite adéquation avec cette pochette flanquée d’une photographie de lever de soleil sur un hiver Suédois. Froids comme la saison locale, mais réchauffés de rayons de lumière qui empêchent le duo de sombrer dans un BM nihiliste et éculé, ils sont construits de façon intelligente et progressive, et disposent d’autant d’éléments de brutalité que de nuances accentuées par des thèmes mélodiques.
C’est bien sûr Requiem qui s’est chargé des textes et de la musique, et l’homme a du potentiel à en juger par les possibilités qu’il se donne, la plupart du temps dans un cadre large d’une grosse poignée de minutes. Il en profite via cet EP pour passer en revue toutes les digressions d’un genre qui a souvent tendance à tomber dans la redite ou le minimalisme rebutant, et étale une jolie somme de possibilités qui permettent à la demi-heure impartie d’être exploitée de façon assez futée.
Il commence d’ailleurs son effort par un des titres les plus concis, l’hybride « Frystad » qui sonne comme une union pas si contre-nature que ça entre un Heavy hautement mélodique et un BM franchement vindicatif, qui sait souvent céder la place à des harmonies savamment distillées.
Son propre avec une production semi pro qui permet aux chansons de révéler toute leur richesse, diversité de ton, ce premier EP est donc une sacre carte de visite qui permet au duo de s’inviter aux agapes d’OPETH, de FROZEN SHADOWS, ou MELANCOLIA ESTATICA, et autres exemples plus ou moins probants, tout en évitant la sécheresse rude des productions Canadiennes, sans pour autant tomber dans une mièvrerie mélodique handicapante sur le moyen terme.
D’ailleurs, la première véritable longue progression « At the Mountains of Madness » fait rapidement étalage de toutes les qualités du groupe, en osant des inserts digne d’un très bon Heavy Metal nostalgique dans des passages d’une violence rare, sans que l’un ou l’autre des aspects ne soit négligé ou sacrifié.
La voix de Requiem, rauque et âpre s’adapte très bien des deux facettes de cette personnalité, et navigue à vue entre des plans disparates mais unis de manière homogène qui progressent sans pour autant se montrer prétentieux ou boursouflés.
Evidemment, quelques idées pâtissent d’un manquent d’ampleur au niveau du son, spécialement lorsque la guitare tournoie sur elle-même, mais globalement, l’effort est d’importance, et présente un groupe déjà au point, techniquement et créativement.
D’ailleurs, « Winter In Bloom » le prouve de ses nombreux segments imbriqués avec logique, et distille même une intro aux prétentions symphoniques et chromatiques assez affirmées. Arrangements de cordes en arrière-plan, ambiance Doom séduisante au délicieux parfum vintage, dissonances, et dérive vers un BM assez accessible même dans ses moments de violence les plus intenses.
Le EP se termine sur un titre éponyme, qui pourrait se voir comme la clé de voute de l’ensemble, et qui offre des pistes à suivre pour un travail futur qu’on pressent assez poussé et riche. Longue intro délicate et progressive, qui prend son temps pour laisser une mélodie se développer, et qui laisse finalement la place après cinq longues minutes à une emphase harmonique puissante, presque Post dans son approche.
Final en blasts, comme un dernier souffle avant extinction des feux, et bilan largement positif qui laisse augurer d’un avenir assez brillant pour ce duo atypique qui refuse bien des conventions.
Et sans repousser les limites du genre, Uppland en exploite les distances et ose un premier jet qui joue avec la diversité du style.
Titres de l'album:
Superbe ce papier avec un chroniqueur qui, ça se sent, a vécu l'époque Roadrunner et sa superbe compilation (a la non moins superbe pochette) Stars on Thrash.Achat obligatoire.P.S : Euh moi une ex m'appelle pour prendre de mes nouvelles et me proposer (...)
19/03/2024, 12:13
Très cool de découvrir ce groupe ! La présentation est plus fluide mais il faudrait laisser la place à un extrait à mon avis et ça permettrait de mieux rythmer la vidéo.
19/03/2024, 08:17
Perplexe également.Dehydrated et Out of the Body (Out, pas Ovt sans déconner ! C'est quoi leur manie de remplacer les U par des V ?) sans Martin Van Drunen, j'ai même pas assez de curiosité pour écouter ce que ça peut donner.
19/03/2024, 07:52
J'avais aimé le premier Vltimas. Il fait partie de cette tonne d'albums que l'on oublie mais qu'on ressort de temps à autre pour se les repasser et se dire "ah ouais, c'est pas mal" avant de les remettre en place.J'ai écout&eacut(...)
19/03/2024, 07:43
Tant mieux pour ceux qui aiment moi ils me font chier avec cette fétichisation du metal old school.
18/03/2024, 17:37
J'aime bien le principe de réenregistrer des classiques pour voir ce que ca donne avec un son actuel. Le problème est double ici : réenregistrer des morceaux récents n'a que peu d'intérêt, et surtout en me basant sur le titre mis en é(...)
18/03/2024, 13:13
Oui, et non. Dans le sens que s'ils veulent vendre leur compile qui sent très fort le réchauffé, il vaut mieux qu'ils écoutent un minimum la base de fans qui seraient potentiellement intéressés par l'objet (et ils ne sont pas Maiden qui peu(...)
18/03/2024, 08:05
J ai adoré ce film qui m'a fait connaître ce groupe. Depuis je me repasse leurs tubes.
17/03/2024, 14:07
J’ai pris la version cd version digipack plutôt que le vinyle car il y avait 3 titres bonus .trop tôt pour donner un avis mais je ne m’ennuie pas, sans être transcendant mais on peut pas exigeant avec ce groupe et une telle carrière. Cela dit il fai(...)
16/03/2024, 11:55
Bon...Pour l'instant, je ne l'ai écouté qu'une seule fois...Mais dans l'ensemble, j'ai été quelque peu déçu.La faute à un côté Power bien trop présent tout au long de l'album.
13/03/2024, 07:24
groupe de petites gauchiasses qui crisent si on n'emploie pas le bon pronom. FOUR
13/03/2024, 06:17
Commande faite direct au label.Hâte d'écouter les nouvelles versions de The Song of Red Sonja ou The Thing in the Crypt.Meilleure nouvelle de la semaine,Merci pour la chronique en plus hyper favorable
11/03/2024, 15:32
Terrible.Déjà que le EP envoyait sévère dans la veine Wotan, early Blind Guardian ou Manowar, voici l'album !Achat obligatoire
11/03/2024, 14:55
toujours pas de Phobia à l'affiche.... j'y ai cru pour les 25 ans et tout ...
11/03/2024, 07:39