Party San Metal Open Air 2023

Obituary, Gatecreeper, Dying Fetus, Midnight, Helslave, Deströyer 666, Brutal Sphincter, Deicide, Skitsystem, Frozen Soul, Concrete Winds, Spectral Wound, Jade, Morbific, Spirit Possession, Black Curse, Urgehal, Skinless, Endstille, Heretic

Party.san Open Air, Schlotheim (Allemagne)

du 10/07/2023 au 12/07/2023

Après un été déjà bien chargé en festival, j’ai eu l’opportunité de retourner au Party San Open Air, en Allemagne, afin de compléter mon planning. Je n'y ai pas mis les pieds depuis 2018 et ma venue n'était, de base, pas au programme.
En 2019 j’avais choisis la concurrence avec le Brutal Assault, qui se déroule le même week-end et depuis, il faut l’avouer, j’ai perdu un certain intérêt pour le metal extrême.
Pas que j’en écoute plus, juste que je deviens de plus en plus sélectif et que, à force d'enchaîner les concerts, j’éprouve une certaine lassitude avec le genre.
Mais pourtant, mes proches ont réussi à me motiver à vivre trois jours de Metal extrême, au rythme du Death et du Black. 

Le Party San est une institution en Allemagne, qui n’a pas d’équivalent en France. On a pourtant eu le Fall of Summer, avec un format similaire sur beaucoup de points, mais qui n’a pas réussi à se pérenniser comme le PSOA. 

Situé dans un petit village, il est proche des commerces, mais reste difficile d’accès sans voiture, c’est peut être là le seul bémol.
Le festival, lui, est un patchwork de ce qui se fait chaque année dans le Metal extrême : de la tête d’affiche, des groupes en vogues, des exclus et les petits nouveaux.
Il y a deux scènes, la Mainstage en plein air pour les plus gros noms et la Tentstage, pour les groupes plus underground. Les deux s’enchainent sans trop empiéter l’une sur l’autre, ce qui permet de voir l’ensemble des groupes.

Si cela est déjà un bon point, ce qui fait également la réputation du festival, c’est sa rigueur et son organisation. Ici, d’une année sur l’autre, la formule ne change pas, c’est rodé, et le festival n’a pas plus d'ambitions que proposer autre chose que ce qu’il sait faire : accueillir comme il se doit son public et proposer une affiche cohérente. 

Le site est basé sur un ancien tarmac avec sa partie concert et le camping.
Le camping, tout en longueur, est le rêve de tout festivalier : tu viens avec ta voiture, tu mets ta tente devant et tu peux ramener globalement ce que tu souhaites, à part du verre.
C’est donc un musée à ciel ouvert qui s’offre à nous, ou chacun vient avec des installations plus aberrantes les unes que les autres.
Le public n’hésite pas à nous dévoiler son confort : au détour des allées on croise des barnums, des enceintes de salons, des campings cars, des douches mobiles, des barbecues… ma tente Quechua 2 secondes est bien ridicule à côté. 

Ici personne ne craint le vole, tout le monde à confiance, et même si les Allemands sont pas toujours très fin, l’ambiance y est vraiment agréable. Y’a pas de relou, et si t’as envie de te détruire, chaque nuit après les concerts, il y a le Metal Disco sous la Tentstage. 


Le site quant à lui est identique d’année en année, avec les mêmes food trucks, les mêmes label/distros et le même aménagement. On ne change pas ce qui marche. 

En termes de nourriture, il y en a pour tous les goûts, du demi poulet au burger vegan, à des prix plus que corrects. Par contre ici tout se paye en cash, pas de carte ni de cashless.
Pour les labels et distro c’est plutôt vaste, y’a du patch, du CD, du LP, des fringues, y’a de quoi se faire plaisir, mais les bacs se vident plutôt rapidement. Ici le public à les moyens et consomme. Les gens ne viennent pas pour l’ambiance mais par passion : nous sommes en Allemagne, le Metal est une religion. 

Le public, dont la moyenne d'âge tourne autour de quarante ans, et à des années lumières de celui qu’on peut retrouver dans nos festivals. Ici le t-shirt de groupe est de rigueur, ainsi que la veste à patchs, ou un festivalier sur trois en porte une. 

L’entrée du festival l’indique, avec son slogan “Welcome to Hell” : ici c’est 100% Metal et rien d'autre. 

De plus, comme chaque année, nous pouvons déjà retrouver, dès le premier jour, une partie de la programmation de l’année prochaine, via un affichage à côté de l'entrée. Notamment une partie des têtes d’affiches (SODOM set spécial et BEHEMOTH en l'occurrence), ce qui montre une fois de plus que le festival est là pour la musique et pour les fans, rien d’autre. 

Une chose est sûre, c’est que même si tous les groupes ne sont pas à mon goût, il est difficile de passer un mauvais moment au Party San !
Et pour couronner le tout, le festival a lieu du jeudi au samedi, permettant de récupérer le dimanche, et ça pour beaucoup, ce n’est pas négligeable.
Cette année, ce qui à réussi à me convaincre c’est les quelques noms que je n’avais pas encore vu (IMPIETY, FROZEN SOUL, CONCRETE WINDS, URGEHAL, MORBIFIC) mais aussi revoir les classiques comme OBITUARY, MIDNIGHT ou DYING FETUS.
Une affiche cohérente, qui a du subir qu’une seule annulation, celle de MANTAR le jour même. 

Je vais essayer de m’attarder principalement sur les concerts que j’ai aimé, mais si il y a bien une chose à retenir de ce fest, c’est que si tu aimes le Metal extrême et que t’es plutôt éclectique en la matière, la destination est idéale. 

JEUDI

Nous arrivons sur le site la veille, pour l'ouverture à 10H, ou se forme déjà une queue de voiture et de camping car, prêt à s’installer sur le camping.
Celui-ci est en longueur, avec des allées en béton pour faire circuler les voitures, et où nous sommes placés l' un à côté des autres, en ligne. Ce qui veut dire que plus tu arrives tard, plus tu es loin de l’espace concert. Tout est relatif, car le festival est à taille humaine, mais c’est toujours plaisant de n’avoir que deux minutes de trajet de la scène à sa tente. 

Le mercredi soir, pas de concerts avec des groupes locaux, des gagnants de tremplin ou que sais je encore, mais le Metal Disco. Une partie du site est donc ouverte, avec quelques food trucks et des DJ qui passent des classiques, ça va de MAIDEN à DEVOURMENT, et ça toute la nuit. Y’a pas plus Metal comme type de soirée, et on y retrouve même les mecs de OBITUARY en touriste, qui viennent passer du bon temps. 

Les premiers concerts sont donc le jeudi, à partir de 13H45, et le site ouvre à 13h, de quoi faire des achats. Cette année le label VAN Records a profité du festival pour un excellent coup de com’ : ils ont annoncé sur les réseaux quelques jours avant, la sortie d’un nouvel ruer à leur stand et choper la galette. album de URFAUST, disponible pendant le festival. Une partie du public est donc là pour se procurer le disque. 

Les premiers set ne vont pas me parler plus que ça, et ma journée va vraiment commencer avec celui des Espagnols de JADE. Formation relativement récente qui s’articule autour d’un trio, c’est un quatuor qu’on retrouve sur scène, pour délivrer un Death Metal plutôt original. Ils sont venu défendre leur premier album sortit l’année dernière sur Pulverized Records, label de Singapour plutôt en vogue. On est sur une approche plutôt atmosphérique avec un chanteur qui utilise deux techniques de chants différents, notamment une aigüe avec de la reverb, pas sans rappeler celle de BOLZER. Le set est parsemé de mélodies et retranscrit parfaitement l’ambiance de l’album.
Une bonne découverte en ce début de festival ! 

Place à la Mainstage, en plein air et sur le bitume, afin d'accueillir les vedettes Américaines de GATECREEPER. “What’s up, we are Gatecreeper, uargh” lance Chase, le chanteur, pour ouvrir le set, dans un micro plein de reverb. Le groupe de l’Arizona n’est pas à sa première tournée Européenne et s’adresse à un public déjà conquis.
La formule Deathdoom en plein soleil c’est pas toujours très approprié, mais le groupe a suffisamment de moment plus énervé pour rendre le concert digeste. C’est d’ailleurs sur ce genre de moments que le premier pit va se déclarer. Y’a quelques relents plus punk qui permettent de sortir des carcans Bolt-Throwesque qui sont très appréciables. Bonne tenue de scène, très à l’américaine, ou Chase ne lâchera pas son pied de micro. Malheureusement, le concert n’est pas terminé, que celui de la Tentstage commence déjà. 

C’est les Italiens de HELSLAVE, toujours chez Pulverized Records, qui commencent leur set. Là encore, une découverte, car je suis passé complètement à côté de ce groupe. On reste dans le Death metal, mais avec une approche beaucoup plus suédoise de la chose. C’est bien simple, la tente est secouée par une guitare sur HM-2 à burne. Quelques moments mid-tempo viennent ralentir la cadence, mais le reste ça trace à toute allure. Rien de révolutionnaire, mais bien efficace ! 

Retour sur la grande scène avec les Australiens / Français / Anglais de DESTROYER 666, qui est devenu un groupe de musique du monde. Outre les polémiques, c’est un groupe que j’apprécie sur certains skeuds, mais pas sur l’intégralité de la carrière. Je suis par exemple moins fan de leurs périodes plus heavy et mid-tempo. Malheureusement pour eux, dès le début, le groupe essuie les problèmes techniques, avec notamment un début de set retardé par des problèmes de guitare, que le tech essaye tant bien que mal de gérer. Les minutes deviennent longues, mais le groupe finit par venir sur scène. Visuellement c’est la classe, avec leurs dégaines old-school : ici c’est 100% Metal des années 80, pas de bullshit. Y’a des crânes et des chaînes sur les pieds de micros : c’est OLD-SCHOOL !
Musicalement, le son lui est pas terrible, les problèmes persistent et on entend pratiquement pas KK Warslut (peut être pour pas lui faire dire des conneries…). C’est simple sur le premier titre, “Never Surrender”, on entend que la basse et les deux chœurs. Il y a pourtant bien deux guitares sur scène… Sur  l’efficace “Wildfire”, ça devient nettement mieux, et on peut enfin entendre KK nous sortir des “motherfuckers” à tout va. On en profite pour apprécier le jeu de scène très inspiré par Maiden, ou chaque membre s’aligne pour jouer en rythme. Des “hails motherfuckers” s'enchaînent, pendant que les premières flammes du festival sont crachées sur scène. En effet, l’une des particularités de festival c’est de proposer de la pyrotechnique pendant les concerts. C’est visuellement sympa, mais j’arrive pas vraiment à rentrer dedans, surtout que je dois écourter le set pour aller sous la Tentstage, et je loupe donc mon morceau préféré, “Satanic Speed Metal”. 

Quand j’arrive sous la tente, un “we are MORBIFIC” se fait entendre. Il s'agit d’un trio Finlandais avec à peine trois ans d’existence, mais déjà deux albums à son actif.
Au vu du logo, vous vous doutez bien qu’ici on parle de Death Metal cracra, avec une mini touche de grind, référence à IMPETIGO oblige. La aussi, look old-school des années 80, mais sans les cuirs et les santiags, plus en mode coupe à frange (guitariste) et lunettes de soleil (chanteur / bassiste). Le groupe s’inscrit dans le revival Finlandais (GALVANIZER et co) qui n’hésite pas à lorgner du côté gore et horrifique du death metal. Pourtant ça reste ultra sérieux et au final très classique comme formule pour le genre. Il y a vraiment des morceaux qui font plaisir à entendre, comme “Cauldron of Execution” ou “Slithering Decay” ainsi que des moment plus con-con qui apporte une certaine légèreté. 

Retour sur la Mainstage pour les deux derniers concerts de la journée, avec pour le premier un événement. Ici on parle de Death Metal américain sans aucune fioriture, complètement evil. 

DEICIDE est enfin là, et même s' ils n’ont pas honoré toutes les dates de sa tournée, ils ne l’ont pas annulé. En effet, depuis plus de 10 ans, c’est devenu un running gag les tentatives de concerts du groupe par chez nous, tant il y a toujours une succession de problèmes. Cette année ils viennent délivrer l’intégralité de l’album “Legion” pour célébrer les 30 ans du disque. C’est les membres eux même qui font leur balance, avec un Glen Benton qui sera de dos, face à son ampli, tout le long des réglages.
Le concert commence en trombe, juste après le sample d’ouverture du premier morceau. Benton se retourne, et le char d'assaut se lance. C’est pas vraiment un album de cœur, je préfère très largement les suivants. Il y a vraiment cette sensation d’écouter un bloc qui se bouffe d’une traite, ce qui va se faire ressentir en live. Il n’y a donc pas beaucoup de répit, et ça peut vite devenir très linéaire. Les modulations de voix de Benton entre le grave et l’aigue m’impressionnent par contre. Les lights sont uniquement en rouge, avec l'énorme logo en backdrop, nous sommes vraiment en enfer.

L’album ne dure que 30 minutes et le temps de set est de 1 heure, il reste donc du temps pour enchaîner, sans rappel, avec une poignée de classiques issus des premiers albums. Il n’y aura eu aucune communication, à part un “thank you very much” en fin de concert. DEICIDE est venu, DEICIDE à joué, DEICIDE à déversé sa haine : c’était sans conteste le plus haut pic de violence de la journée. 

Setlist : Satan Spawn, the Caco-Daemon / Dead but Dreaming / Repent to Die / Trifixion / Behead the Prophet (No Lord Shall Live) / Holy Deception / In Hell I Burn / Revocate the Agitator / Once Upon the Cross / When Satan Rules His World / They Are the Children of the Underworld / Scars of the Crucifix / Dead by Dawn / Homage for Satan  

Place à la tête d’affiche, à la légende de Floride, à OBITUARY ! Véritable classique, c’était devenu pendant longtemps un incontournable des festivals d’été, chaque année sur nos routes Européennes. Suite à leur annulation au Hellfest 2022, c’est donc la première fois que je retrouve le groupe sur scène depuis le covid. J’ai beau avoir vu le groupe plus d’une dizaine de fois, c’est un véritable plaisir d’entendre l’intro de “Redneck Stomp”. Les gars sont comme à leur habitude, tout sourire, et c’est bien ça qui fait la force du groupe sur scène. Au-delà de compositions ultra efficaces, c’est la bonne humeur qui fait la différence. Le pit commence à se former dès l’intro, que les gars font durer avec un malin plaisir. 


Ouverture de set avec des morceaux plutôt récents, qui ont moins de dix ans, comme “Visions in My Head” qui est devenu un incontournable des setlists. Le premier backdrop à l'effigie du logo finit par tomber, afin de laisser place à un backdrop au couleur du dernier album paru cette année. C’est donc inévitablement que le set s’articule autour de celui-ci, avec pas moins de six morceaux, soit presque une moitié de set. Choix compréhensible, afin de le promouvoir, mais sur les 1h15 de set, je commence malheureusement à perdre de l’attention. Un “Chopped in Half” viens cependant instinctivement venir me réveiller. Il faudra attendre le rappel, le premier de la journée, pour proposer que du old-school ainsi que les premiers riffs de “Smells Like Teen Spirit”, oui oui !
Fin de set incontournable, introduit comme à son habitude par un John Tardy et son “this is the title track of the very first record, is it title Slowly we Rot”. Morceau qui me fera aller dans le pit, afin de conclure en beauté cette journée. 

Setlist : Redneck Stomp / Sentence Day / A Lesson in Vengeance / Visions in My Head / The Wrong Time / Barely Alive / Slow Death / Find the Arise / Weaponize the Hate / My Will to Live / Chopped in Half / Turn Inside Out / War / Dying of Everything / I'm in Pain / Slowly We Rot


VENDREDI

Comme à son habitude, cette seconde journée commence par un groupe de Goregrind. Ici c’est la tradition, et tout le monde se met sur son 31 pour l'occasion, et ramène ses jouets gonflables et autres confettis pour faire la fête.

Des fois on a le droit à des bons groupes, des fois juste à des trucs débiles pour amuser la galerie.  

Seconde option ce matin-là, avec les Belges de BRUTAL SPHINCTER, qu’on voit pratiquement dans tous les festivals, à l’image de GUTALAX, dont ils s’inspirent très fortement.
Comme à leur récente habitude, le backdrop est positionné de travers, l’histoire de renforcer la blague. Je ne vais pas vous faire l’affront de vous parler musique, surtout que c’est clairement pas le type de Goregrind que j’affectionne vraiment. Ici tout est moderne, dans l'approche, dans le son. Mais le public lui en raffole et se lance dans un circle-pit / chenille géante, dès le premier riff. C’est la fête, et le groupe en profite pour demander un circle-pit autour de la régie, et un “women circle-pit” avec uniquement des meufs dedans.


Mais le retour à la normal se fait vite entendre, avec l’excellent duo SPIRIT POSSESSION qui a pour mission d’ouvrir la Tentstage. Cette journée est d’ailleurs consacrée au roaster de Sepulchral Voices Records, hormis les Américains, dont la présence est due à leur tournée avec BLACK CURSE. C’est déjà leur deuxième tournée en Europe de l’année, et le duo à l’air de passer son temps sur la route par chez lui également.Il s’agit donc du troisième concert du groupe pour ma part, et je ne m'en lasse pas. 

Actifs depuis seulement 2019, ils ont su faire parler d’eux, avec notamment deux albums avec une sonorité plutôt unique. Ici le format c’est basse / batterie / chant, et musicalement on est sur une espèce de sublimation de CELTIC FROST. C’est complètement barré et ça l’ai encore plus sur scène. Les deux sont l’un à côté de l’autre, avec des corpse-paint et le chanteur à l’air possédé. Le son de la gratte est super fort, c’est vraiment ultime. Les changements de rythme constant renforce cette idée de possession. Un groupe à suivre de prêt ! 

Petit tour à présent à la Mainstage, avec le mini événement de la journée, la venue de URGEHAL. Reformé très récemment, après un hiatus de dix ans, suite à la mort de son chanteur, Trondr Nefas, dont le portrait est affiché en backdrop.
Groupe culte de True Norwegian Black Metal, ce concert est attendu de pied ferme pour beaucoup, au vu des nombreux t-shirts présents sur le site. Le set ouvre sur un sample live de Nefas, avant d’entamer les hostilités. Le chant est partagé par deux chanteurs, dont celui de VULTURE LORD, chacun venant occuper une moitié de set. Je suis pas ultra connaisseur du groupe, mais j’apprécie certains titres live comme le très thrash “Antireligios” ou le classique “Satanic Black Metal in Hell”. Le public lui est massé le plus à l’ombre possible, car le soleil tape, alors que sur scène les looks ne sont pas adaptés au bronzage. C’est d’ailleurs un réel plaisir d’enfin voir Enzifer sur scène, figure culte de la scène. Pour le dernier titres, les deux chanteurs viennent donner de la voix, mais c’est déjà l’heure pour nous d’aller à la Tentstage. Un concert sympa pour ma part, mais pas inoubliable. 


Place maintenant au groupe le plus chaotique et extrême de la programmation, avec la venue des très hype CONCRETE WINDS. Le duo Finlandais a instantanément fait parler de lui avec son premier album, l'année de leur formation en 2019. Ils jouent une sorte de Metal extrême que certains n'hésitent pas à qualifier de Grindcore, avec des visuels tout aussi zinzin que la musique. 

C’est en format trio qu’ils se présentent à nous, et je suis bien curieux de voir comment ils vont pouvoir traduire leur musique sur scène. Je m’attendais très franchement soit à un truc giga violent, soit à une bouillie sonore, et au final c’était ni l’un ni l’autre.
C’était étonnamment très écoutable dans un genre pas si loin de ANGELCORPSE / MORBID ANGEL. J’ai pas énormément accroché à la formule live du combo, et je pense que c’est pas le meilleur groupe à voir en live. Il manquait la folie des deux albums, dommage. 

Si vous m’avez déjà lu, vous savez à quel point MIDNIGHT est un de mes groupes préférés, et aujourd’hui c’est la seule date de la tournée Européenne que j’ai l’occasion de faire.
C’est les vingt ans du groupe, et celui-ci nous à concocté un petit best-of. La setlist change pas forcément de d’habitude, mais s’attarde moins sur les derniers disques. Sauf qu’il y a une setlist pour les dates en salle et une pour les festivals. Vous avez déjà compris le sous texte, mais commençons par le commencement. 

Comme d’habitude, entrée de set au son des cloches, suivis du traditionnel “All Hail Hell” d’ouverture. Et ça s'enchaîne avec globalement que des classiques, comme “Black Rock n’ Roll”, “Satanic Royalty” ou “Evil Like a Knife”. Si vous avez déjà vu le groupe sur scène, vous savez à quel point c’est une machine live. Le public mange dans la main du trio, et Athenar, la tête pensante du projet, hésite pas à jouer avec celui-ci. Comme ce moment où il demande à tout le monde de jeter son gobelet afin de récupérer les consignes (2€ l’éco-cup) pour retourner au USA, ce que le public s'exécute. Une véritable pluie de plastique s’abat sur scène, avant d’introduire “You Can’t Stop Steel” rebaptisé pour l’occasion “You Can’t Stop Plastic”. Dans le pit ça se déchaîne, et chacun braille à sa manière les refrains. 

Les premières notes de “Unholy and Rotten” se font sentir, après à peine 45 minutes de set. C’est depuis longtemps, le dernier morceau du set, donc je sais déjà qu’on aura pas le droit à mon attente. Sur toute la tournée ils jouaient mon titre préféré, “Violence on Violence”, et là pour les festivals, rien ! C’était ça mon attente de tout le set, vu qu'ils n'avaient déjà pas joué ce titre la tournée de l’année dernière.
J’apprécie la fin de set de manière plutôt mitigée, pendant que Vanik et Athenar arrachent les cordes de leurs instruments. C’était mon septième concert du groupe et malheureusement le plus frustrant.

Je ne perds pas une minute pour filer à la Tentstage, pour aller voir les Américains de BLACK CURSE qui ont déjà commencé leur set il y a 15 minutes. J’arrive pile pour mon morceau préféré de l'album, “Charnel Rift” et ses breaks de War Black. Le son est énorme, bien plus que la semaine dernière lors de leur date à Paris. C’est la putain de baston, la guerre, et ça me fait oublier d’entrée la légère déception de MIDNIGHT. C’est complètement possédé sur scène, notamment la voix du chanteur, on dirait celle du diable. C’est tellement violent, tellement sauvage, encore plus que sur disque.
Chaque membre à des chaînes sur le torse, autour du cou et sur les pieds de micro, c’est sans fioriture et ça résume bien le concert. Je regrette presque de ne pas avoir été là d’entrée pour subir l'entièreté de la déflagration. Assurément un des meilleurs concerts du week-end. 

Retour à la MAINSTAGE, avec quelque chose de déjà plus familier, avec le trio américain DYING FETUS, qu’on ne présente plus. Mon dernier concert remonte à l’année dernière, au Hellfest, où ils ont subi des problèmes techniques qui a fait écourter le set. Aujourd’hui rien de tout ça, car c’est 1H15 de Deathcore qui s’offre à nous. Le groupe fait son entrée sur le titre “The Boys are Back in Town” de THIN LIZZY, qui résume bien la situation. Les gars on pas notre temps, et ouvre le set direct par le classique “One Shot, One Kill” qui annonce direct la couleur.
Comme on l’a tous vu depuis le covid, John Gallagher n’est plus chauve, et vient avec ses petites lunettes sur scène. Bien loin du côté “méchants” qu’il pouvait avoir par le passé sur scène. Pour le reste, rien n'a changé, c’est toujours aussi violent, bête et méchant. Tout rend zinzin et donne envie d’aller mosher dans le pit. Malheureusement les Allemands sont plus branché circle-pit, mais qu’importe. Ça enchaîne avec les classiques habituels, mais une partie du set est consacré à Reign Suprem ainsi qu'à l'album à paraître. Y’a pas à dire, cet album de 2012 à marquer à jamais la carrière du groupe. Moment toujours intense sur les titres les plus old-school comme “Grotesque Impalement” et autre “Praise the Lord”. Mais une fois de plus, il n’y a pas la place pour le pourtant très court “Kill Your Mother / Rape Your Dog”, ce que je comprendrais jamais. Le son fut en tout cas juste énorme, et ils ont délivré tout ce qu’on attend d’eux ! Un des meilleurs moment du festival là encore, pour clôturer cette excellente journée. 

Setlist : One Shot, One Kill / Subjected to a Beating / We Are Your Enemy / Undridled Fury / In the Trenches / Grotesque Impalement / Compulsion for Cruelty / Praise the LOrd (Opium of the Masses) / Your Treachery Will Die With You / From Womb to Waste / Wrong One to Fuck With


SAMEDI

Dernier jour des festivités, et rien de mieux pour commencer que par un des tout derniers mastodonte Américain du Death Metal. FROZEN SOUL vient du Texas, et compte bien retourner le public en ce samedi matin. Après une première démo chez Maggot Stomp, qui fut le dénicheur du death fut un temps, dans un registre très BOLT THROWER, ils ont continué leur chemin pour finir chez Century Media pour deux albums. Le groupe n’est pas encore beaucoup de fois en Europe, et une chose est sûre c’est qu’il sont content d'être là. C’est ultra communicatif, et le public le rend bien, avec le premier pit de la journée, encouragé par le chanteur qui lance des “moove moove” régulièrement.
BOLT THROWER est une référence évidente, au point qu’il y a une bassiste dans le groupe, Samantha. Sauf que à la manière de tout les jeunes groupes qui s’influencent des Anglais, y’a un feeling très hardcore, avec des tits breaks par si par là. Le chanteur, Chad, est des plus imposant, avec son débardeur MORTICIAN et son pied de micro en forme de chaîne. Le groupe va finir par faire venir, non pas la neige, mais la pluie, avec les premières gouttes de la journée. Un bon réveil en somme. 

Changement d’ambiance, avec un autre groupe très en vogue, du Canada cette fois, et jouant du Black Metal, SPECTRAL WOUND. Groupe dont vous avez surement vu leur dernier album passé des centaines de fois. Il est clair que cet album m’a mis une bonne baffe à sa sortie, tout ce que je peux aimer dans ce genre là. Mais le côté introspectif n'avait pas pu être retranscrit live, la fois ou j’ai eu l’occasion de les voir. Donc il est difficilement pensable de pouvoir pleinement apprécier le concert, sur cette grande Mainstage, et en plein jour, après trois jours de festival. Comble du comble, le groupe va refaire venir le soleil dès le début de son set. C’est le genre de musique que j’ai du mal à visualiser sur scène, surtout au niveau de l’apparence de membres, et il faut dire, leurs looks sont plutôt traditionnels. C’est en mode corpse paint, cheveux longs et t-shirt de black metal. On s’attends à quelque chose de plus subtil et travaillé, pendant l’écoute de leurs disques.
Et justement les subtilités de leur musique ont du mal à transparaître. Pour faire simple, j'ai lâché en milieu de set. Et c’est vraiment dommage tant j’aime l'album. 

Place à présent au seul groupe de punk de l’affiche avec la présence des Suèdois de SKITSYSTEM. S'ils étaient devenus plutôt rares sur scène, ils sont revenus depuis une poignée d'années et c’est déjà la troisième fois que j’ai l’occasion de les voir. C’est pour sur pas mon groupe préféré de cette scène d-beat Scandinave, mais il y a quelques sorties que j’aime beaucoup. Il y a malheureusement pas grand monde quand le début de set démarre en trombe. Un flag “No Speed - No Punk” est posé sur un ampli et ça annonce la couleur. Si ça fait du bien d’enfin entendre de la d-beat , il faut dire que l’ingé son lui est resté sur le postulat qu’on été dans un fest de metal, et qu’il fallait que ça sonne metal. Donc on entend bien la HM-2, ça sonne comme un groupe de metalpunk, et c’est plutôt chiant pour être honnête. J’ai même du mal à reconnaître “Stigmata” qui est pourtant un des classiques du groupe. Sur scène ça à la classe, et le concert commence à me motiver quand le chanteur annonce que c’est le moment de jouer quelque chose de “something old”. Le moment pour interpréter mon titre préféré, “Profithysteri”.

Un concert sympa mais qui me laisse sur ma fin. J’aurais aimé assister à un concert de d-beat punk, pas de metal.
Toujours sur la Mainstage, on se dirige vers les Etats-Unis, avec les New-Yorkais de SKINLESS. C’est l’heure du death metal ultra hardcore, avec en plus de ça une setlist old-school. La encore une affluence très faible en ce début de set, et qui se confirmera tout le reste de la journée. Sherwood, le chanteur, arrive avec son chapeau de paille, et la boucherie peut commencer. La setlist est axée sur les deux premiers albums, avec tous les samples. C’est gras, c’est bête et méchant, et la pyrotechnie sur scène donne des impressions d'être à un BBQ. Le chanteur s’amuse avant chaque morceau en s'introduisant en mode “this song is also heavy”. Car oui inutile de dire qu’il s’agit là du set le plus heavy de la journée. C’est un réel plaisir de revoir SKINLESS sur scène, même si c’est toujours frustrant d’avoir un public pas plus bagarreur, au vu des breaks à gogo. Le chanteur, toujours très communicatif, nous demande si on a été voir HYPOCRISY hier soir, en nous montrant son backpatch avec le logo du groupe.
Les gars quittent la scène sur de la musique country, ça ne s'invente pas. 


Les concerts sous la Tentstage ne me parlent pas plus que ça, et je serais plutôt déçu du set de IMPIETY que j’attendais. Retour en Allemagne, avec ENDSTILLE, groupe que je ne connais que de nom, que je n’ai pas vu sur scène depuis dix ans et qui sera une bonne surprise. L’usage du canon, posé sur le côté de sa scène, se fera dès le début des hostilités. Car oui le festival possède un canon qu'il n’hésite pas à utiliser. 

Sur scène la moitié des membres est en corpse-paint, l’autre non. Comparé à SPECTRAL WOUND, pour ce genre de black metal, j’en attend pas moins. Il y a une certaine désinvolture sur scène que je trouve vraiment cool. Le song est ultra krieg, je me laisse emporter sans grande difficulté par le concert, à ma grande surprise. Zingultus, le chanteur à une pytain de présence sur scène, avec son t-shirt balnc plein de sang. Il ne fera pas dans la fioriture et communiquera uniquement en Allemand pendant tout le set. Il semble cependant contrarié par des problèmes de son, et se montrera même plutôt agacé à certains moments contre les techos ou les amplis. Ce qui donne un certain cachet à la prestation. 

Une mention au batteur qui porte un t-shirt de SACCAGE, comme quoi le black metal c’est pas qu' une scène pour l’ultra droite. 

Il ne me reste plus qu'à creuser la discographie du groupe, en espérant retrouver cette folie. C’était vraiment méchant et solide, sans en faire des caisses et c'est ça qui marche. 


Dernier concert pour moi du festival, les groupes suivant étant dans un registre que je n’aime pas / écoute pas (sauf ENSLAVED et son set Vikingligr Veldi qui fut une bonne découverte) avec les Hollandais de HERETIC.

Trio actif depuis 96 et qui comportait dans ses rangs fut un temps, un des deux gars de URFAUST. Je fais souvent le lien entre les deux groupes car j’ai toujours ce souvenir amer de l’annulation de URFAUST à un Hellfest, remplacé en dernière minute justement par HERETIC.
Loin d'être un grand fan de leur metalpunk, il faut dire que c’est plutôt adapté pour le format festival. L’énergie est ultra communicative avec un feeling vraiment rock n roll. Le public connaît presque toutes les paroles et les morceaux les plus punk feront bouger le pit.
Leur tube “Berserker” dont un clip est sorti pour l’occasion, sera joué en fin de set l'histoire de conclure le set en beauté. Une journée bien moins chargée que la veille, avec une affluence malheureusement des plus faibles tout au long de la journée, même devant les têtes d’affiches. A croire que la météo à fait fuir les Allemands. 

Ce qui permet pour le coup une fin de festival de manière plutôt tranquille, avant de reprendre la route direction le France. 

Une édition en tout cas fortement réussie, qui me réconcilie presque avec le format festival de metal extrême.






par Mold_Putrefaction le 17/09/2023 à 13:55
   549

Commentaires (0) | Ajouter un commentaire

pas de commentaire enregistré

Ajouter un commentaire


Derniers articles

Midnight + Cyclone + High Command // Paris

Mold_Putrefaction 24/04/2024

Live Report

DIONYSIAQUE + JADE @La Chaouée

Simony 23/04/2024

Live Report

Enslaved + Svalbard + Wayfarer

RBD 20/03/2024

Live Report

Voyage au centre de la scène : BLOODY RITUAL

Jus de cadavre 17/03/2024

Vidéos

Crisix + Dead Winds

RBD 20/02/2024

Live Report
Concerts à 7 jours
Tags
Photos stream
Derniers commentaires
roulure

true norwegian roue libre

26/04/2024, 13:40

Simony

Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....

26/04/2024, 13:35

Simony

Yes, et demain samedi, c'est WITCHTHROAT SERPENT et ORBIS au Nirvana Pub-Club de Nancy.Si j'avais le temps de renseigner la partie gigs de ce site....

26/04/2024, 13:35

Humungus

Putain !Si j'avais été au jus de cette date, j'aurai fait le déplacement boudiou...Pis je vois que tu causes de BARABBAS à Nancy ?!Et c'est... ... ... Ce soir.Re-Putain !

25/04/2024, 13:28

Tut tut!

25/04/2024, 12:44

Gargan

ça me fait penser à moi ivre mort parodiant Maurice Bejart, sur fond de Stravinski. Plus glucose, tu meurs. Mauriiiiice !

25/04/2024, 10:28

DPD

Mes confuses malgré mon instinct qui tapait dans le juste, rien avoir avec le gaillard à qui je pensais.

24/04/2024, 14:26

RBD

Vu récemment avec Napalm Death, et ça faisait plaisir de voir que beaucoup de gens connaissent leur Histoire du Death Metal car il y avait de vrais fans. Surtout, la formule D-Beat basique et efficace du père Speckmann fonctionne bien en live 

23/04/2024, 09:55

LeMoustre

Excellent disque avec un gros point fort sur le riffing atomique. La pochette m'évoque clairement celle de Nothingface, version bio-mécanique

22/04/2024, 18:04

Arioch91

Ca fleure bon le vieux Kreator période Pleasure to Kill ! Prod' crade, aux antipodes des trucs surproduits de certains groupes et quand ça speede, ça rigole pas.

21/04/2024, 19:52

Poderosos/Magnificencia/Técnica Suprema

Los Maestros del BRUTAL DEATH GRIND

21/04/2024, 19:50

Pomah

+1 Gargan, influence Mgla je trouve par moment. 

21/04/2024, 09:20

Jus de cadavre

Là clairement le label est dans son droit à 100%. Warner a racheté l'ancien label de Kickback, ils en font ce qu'ils veulent du catalogue. Après, l'élégance, une telle multinationale elle s'en beurre la raie. Mais je peux comprendre qu(...)

20/04/2024, 23:36

Tourista

Mouiii, pas faux. Les gonzes ont signé.Mais ça me rappelle Peter Steele qui avait voulu défenestrer un type dans les bureaux de Roadrunner après avoir découvert que le label ressortait les albums de Ca(...)

20/04/2024, 20:06

Tourista

Devinez où il se Lemmy. (ne me raccompagnez pas, je sors tout seul)

20/04/2024, 19:58

Grosse pute

Attention, les mecs ne se font pas "enfler". C'est juste que Warner ne leur a pas demandé leur avis pour rééditer le bazar et les mecs parlent donc d'édition pirate, alors que Warner a bien les droits sur le disque. Après, Kickback, ce ne son(...)

20/04/2024, 06:26

Tourista

Désolé pour les coquilles monstrueuses.  Merci la saisie automatique.

19/04/2024, 20:51

Tourista

Non bien sûr je plaisantais, M'sieur Heaulme. Un artiste qui se fait enfler a mille fois raison d'en parler !   Et je sais malheureusement de quoi je parle.Respect pour Kickback. Content que tu les pu voir ce docu.

19/04/2024, 18:08

Humungus

@Tourista :- "On s'en cogne"Bah non...- Tu t'es achement bien rattrapé avec ce docu qui était totalement passé à côté de mes radars.Exceptionnel.C'est pas C8 qui passerait ça bordel...

19/04/2024, 15:54

grosse pute

Au lieu d'aller baiser des gamines et des ladyboys à Bangkok, Stephan aurait dû apprendre à lire les contrats qu'il signe.

19/04/2024, 15:20