Les morceaux de MARCH OF SCYLLA racontent toutes les angoisses les plus élémentaires de l'être humain, les injustices et les détresses émotionnelles…. Les textes sont personnels mais la mythologie et l'Histoire de l’humanité dans sa dimension universelle y a toujours sa place.
Ok, c’est une façon d’introduire un peu classique, mais ce groupe d’Amiens l’est dans une certaine mesure. Et d’ailleurs, Andromeda est loin d’être son point de départ. Ce nouvel album porté par Klonosphere et Season of Mist est la troisième réalisation du groupe, après Archives en 2011 et Dark Myth en 2023. On note donc une régularité plus fiable, des vœux renouvelés, mais des intentions similaires. Jouer un Metal moderne, lourd, agressif, mais dilué de mélodies fortes et de plans soutenus.
Andromeda, sous les auspices d’une intro traditionnelle nous réserve quelques belles surprises rythmiques, mais aussi l’assurance d’une maturité qui a pris des années à asseoir sa crédibilité. Si la trame est classique et rappelle même le KORN post comeback de Brian Welch, avec cette ambiance sombre et pesante, les amiénois insèrent d’autres références, assez évidentes elles aussi, entre GOJIRA, ARCHITECTS, et d’autres mentionnées sur le Bandcamp du groupe.
Mais on ne meuble pas cinquante minutes de musique avec des restes. Il est évident que les ambitions doivent aller de l’avant, et refuser de se conformer à des standards en vogue. Et si les dites ambitions sont parfois discrètes, elles éclatent au reflet d’un couplet un peu plus osé que la moyenne, ou le long d’une digression en crescendo qui explose de puissance. Entre les muscles nineties et la force 2K, MARCH OF SCYLLA taquine le Metalcore, se veut de temps à autres allusif au Djent (sans les performances individuelles mises trop en avant), mais reste fidèle à sa recette, largement expliquée sur Dark Myth.
Les deux albums sont d’ailleurs étroitement liés, et pas seulement parce qu’ils sont sortis à moins de deux ans d’écart. Un simple coup d’œil aux deux pochettes suffit à comprendre que le contraste et les tonalités sont les mêmes, et si cette évidence ne suffit pas, une oreille même distraite posée sur « The Royal Way » achèvera de valider le parallèle.
Son évidemment gigantesque, aux graves agressifs et aux médiums incisifs, Andromeda peut même faire penser à un DEFTONES en pleine crise de la quarantaine, avec ce mid tempo appuyé et cette lancinance dans les thèmes proposés. Elégamment construite, cette troisième étape est évidemment la plus importante, mais aussi la plus risquée. Trop de changement, et c’est la désaffection. Un statisme exagéré, et c’est la fuite en arrière. Alors, le quatuor jongle entre les deux approches, intégrant quelques petites nuances pour que les titres se différencient d’eux-mêmes, malgré une base commune.
« Dark Matter » illustre parfaitement cette optique, avec ces courts passages éthérés qui se nappent de volutes vocales en son clair, et cette rythmique décalée qui secoue les boussoles. Sans vraiment chercher à révolutionner le sous-genre qu’ils pratiquent - encore faut-il être capable de l’identifier - les MARCH OF SCYLLA sombrent parfois dans l’ultraviolence supergrave, avec en exergue un terrifiant et monolithique « Storm Dancer », qui accentue encore plus les coups portés, sans pour autant renoncer à cette dualité brutalité/séduction.
La seconde partie d’Andromeda est d’ailleurs beaucoup plus axée sur les heurts entre douceur mélodique et agression systématique. Tous les curseurs sont poussés dans le rouge, avec en alerte maximale le progressif et diabolique « BlaAst » qui gronde comme un réacteur nucléaire au bord de la rupture.
En jouant simplement avec le tempo pour lui faire adopter un rythme déraisonnable (« Achilles' Choice », avec son entame Death moderne exemplaire), ou en synthétisant toutes les qualités en un seul titre (« Myrrha »), le groupe parvient à garder notre attention activée, sans donner l’impression d’en faire trop ou de gesticuler dans le vide.
On gardera pour la bonne et fine bouche le final « Cosmogony », ballade entres les étoiles et les planètes qui revient dans le giron d’un Metalcore plus générique, avec l’apport de couches synthétiques très en phase avec le propos.
MARCH OF SCYLLA avance à son rythme, mais semble déterminé à donner un coup de fouet à sa carrière. Déjà remarqué par diverses associations et structures, le quatuor se pave une voix royale vers la reconnaissance, drainant des milliers de fans dans son sillage. Mais attention. Il faut suivre, car la machine ne ralentit pas. Et ne marque donc aucun arrêt.
Titres de l’album:
01. Ulysses' Lies
02. Death Experience
03. The Royal Way
04. To Cassiopeia
05. Dark Matter
06. Storm Dancer
07. BlaAst
08. Achilles' Choice
09. Myrrha
10. Cosmogony
Pour moi, par ordre décroissant préférentiel, ce sera :Massacra - Enjoy the ViolenceMercyless - Abject OfferingsLoudblast - Disincarnate
23/04/2025, 12:56
Allez, mon top 3 français des années 90: Massacra - Signs of the Decline Mercyless - Abject OfferingsLoudblast - Sublime Dementia
23/04/2025, 08:42
Je rajoute une couche avec l'album d'Anialator sorti en fin d'année dernière. Je l'ai beaucoup écouté et l'écoute encore avec plaisir.
22/04/2025, 19:35
Plus fan de Massacra que de Loudblast perso, même si je possède les deux premiers albums du groupe.
22/04/2025, 19:34
De mon côté j'ai toujours eu du respect pour le groupe même si ce n'est pas ma génération, je n'étais pas né quand ils se lançaient... Donc ils ne m'ont pas marqué comme ils ont pu le faire avec leurs fans de la prem(...)
22/04/2025, 17:35
Pour moi Loudblast, ce sont des suiveurs avec un bon train de retard sur ce qui se fait à chaque époque et Clearcut fait partie de cela... Bref, je ne suis pas très client de leurs albums, on m'avait chanté les louanges de Burial Ground, je me suis ennuyé..(...)
22/04/2025, 16:04
@RBD : ton dernier paragraphe est plein de vérité. Quant au pseudo DPD je préfère le laisser croire ce qu'il veut. Vu comment il écrit, il a pas dû encore sortir de l'école. J'encourage néanmoins les thr(...)
22/04/2025, 13:35
@Tourista : tu t'es trompé, la news sur les 40 ans de Loublast, c'est plus haut
21/04/2025, 20:53
Le Metal est parfois sur le fil du rasoir de la beauferie... Voire tombe carrément dedans.
21/04/2025, 11:45
Vidéo vue, merci.De mon côté, je préfère le son de Sublime à celui de Disincarnate et c'est aussi le style de death que j'affectionne. Bien lourd, posé et mid tempo tout en étant agressif. Par exemple, c'est pour cela qu(...)
20/04/2025, 18:02
Comme je le dis dans la vidéo, leur sommet c'est Desincarnate. Puis The Burial Ground. Je suis moins fan de Sublime.
20/04/2025, 14:08
Pour moi Loudblast c'est surtout Sublime Dementia et Cross the Threshold. (Quand à la vidéo je ne manquerai pas de la regarder ce soir).
20/04/2025, 12:45
Si je comprends, cette charge allait contre cette part non négligeable du public Metal qui reste bloquée aux groupes de leur jeunesse mais ont cessé de se tenir au courant dès qu'ils ont reçu des responsabilités (premier travail, première rela(...)
19/04/2025, 14:36
J'écrit comme un enfant de 5 ans ici et je dois encore ajouter des précisions, imagine le truc, peut-être que l'Ehpad c'est metalnews au final. Combien de personnes postent depuis leur lit de mort ici ?Le metal généraliste c'est d&eacut(...)
19/04/2025, 09:13
J'ai pas tenu 30 s...J'imagine qu'ils seront sur la mainstage au HELLFEST en juin prochain non ?
19/04/2025, 08:38