Affaire visiblement étrange et cas post-mortem, puisque ce second longue durée des GHOULS COME KNOCKIN' intervient après le split du groupe selon sa bio officielle. Si tel est le cas, c’est franchement dommage car ce concentré d’énergie laissait présager d’un avenir assez brillant pour ce trio autrichien. Son histoire est toutefois intéressante et mérite d’être développée. Fondé en 2006 sous le nom de GODFORSAKEN, en tant que quintet, l’ensemble pratiquait alors un Death/Thrash typiquement suédois, avant de changer de forme et de baptême au gré des musiciens entrant et sortant de la configuration. C’est donc en 2010 que le groupe commença à officier sous son identité (plus si) actuelle, et à proposer une sorte de Death n’Roll très efficace et symptomatique de la vague des HELLACOPTERS des nineties. Dans les faits, ce Blitztank a été enregistré il y a quelques années, deux ans après un premier long, Dead Beat Glory qui mit le feu aux poudres en 2013. A ce moment-là, le trio (Janis Hacek - basse/chant, Robert Leitl - guitare/chant et Sebastian Hübner - batterie) avait déjà effectué sa mue et se concentrait sur un mélange entre la rudesse virile de MOTORHEAD et la vélocité abrasive du D-beat/Crust suédois, pour proposer un mélange détonant de nitroglycérine Rock et de TNT Punk, pour construire des morceaux simples et relativement directs. L’énergie ne s’est donc pas démentie, et les douze titres de ce second LP sont autant d’hymnes à un Hard-Rock greasy, qui sent bon la graisse et la sueur, et les locaux de répétitions griffés de signatures iconoclastes et rebelles. On sent que les musiciens n’ont cure d’une quelconque sophistication, rappelant la magie musclée de ZODIAC MINDWARP passée au papier de verre autrichien, suggérant une affection pour l’époque la plus crue d’ENTOMBED. Avec une guitare qui mouline sans discontinuer, mais qui n’a pas oublié les petits licks les plus symptomatiques du Rock de papa (« Muffdiver »), une batterie qui cogne sans se préoccuper de quelconques finesses, et un chant aussi rauque qu’une logorrhée verbale de poivrot en fin de soirée, Blitztank est une sorte d’after party bien alcoolisée, où l’on parle de bécanes, de souvenirs de scène, et autre situation de samedi soir embrumé.
Doté d’un son sec et nerveux, ce deuxième et visiblement dernier chapitre de la saga GHOULS COME KNOCKIN' est un hymne au Hard-Rock crade et légèrement Hardcore sur les bords, une virée en moto trafiquée dans les bars interlopes, la liberté dans le rétro et les idées fixes. « Battle Cry » cale le son sur une attitude clairement garage, légèrement psycho sur les bords, sans atteindre les obsessions trash des CRAMPS. On sent le gasoil à des kilomètres, et on entend les jurons à travers les murs, un peu comme si feu le père Lemmy se faisait la Rickenbacker sur du Hardcore suédois juste pour le fun. Mais « Whiteliner » a tôt fait d’accélérer les débats, se rapprochant d’un Punk Hardcore hargneux et pugnace, avec toujours cet arrière-plan délibérément Rock et MOTORHEAD pour ne pas perdre la cadence. Furieux mais volubiles, belliqueux mais esthètes, les autrichiens ne s’abreuvent pas qu’au même fût de bière et gouttent à tous les alcools disponibles pour proposer un cocktail très chargé, qui laisse la gorge des tympans en feu. Très habiles lorsqu’il s’agit de trousser de petits hymnes à la débauche, et futés lorsqu’il faut laisser sur la route un refrain fédérateur, les trois lascars ne se prennent pas la tête mais explosent la nôtre de leur énergie de tous les diables. Pas la peine de se poser de question débile, lorsqu’il faut foncer, on fonce et on se souvient de TANK (« In the Wake of the Devil »), mais lorsqu’il faut chalouper, on Blues sale et stupre avec un déhanché un peu louche et des allusions très forcées au Blues le plus libidineux (« Blackout Blues »).
Belle recette pour un hangover salé, lorsqu’on s’enivre à Berlin et qu’on se réveille à Salzburg, Blitztank est sans doute le mélange vodka/jus de tomate/œuf/alka seltzer le plus efficace du marché, avec un « I Don't Care » qui en dit long sur les intentions de la journée. Plus qu’un album, c’est un mode de vie qui nous est offert sur un vieux plateau rouillé, mais pas de ceux qui laissent traîner une seringue et des grammes de poudre, non celui qui prône le jean, le cuir, et le whisky un peu frelaté. D’ailleurs, avec un aveu aussi franc que « Live Free or Die », pas de tromperie sur la marchandise, certainement tombée du camion. Beat « Overkill », chant toujours aussi râpeux, riff de basse énorme rendant hommage au Dieu Kilmister, pour une énorme claque derrière les oreilles. En trente-quatre minutes, le trio passe en revue tout ce que le Rock de bourrin peut proposer de plus efficace, avec des BPM qui s’affolent pour tripoter un peu les cuisses de la groupie Punk attifée comme l’as de pique (« Struck by Death »). Pas le temps de s’ennuyer, puisque les chansons sont jouées dans un contexte live avec un naturel désarmant, comme si le groupe installait son matos dans le salon pour vous fâcher définitivement avec vos voisins. On sent la maitrise des fondamentaux, la compréhension totale du Rock et de son extension Hard, et l’euphorie qui se dégage de cette rondelle numérique est tout bonnement torride, comme le démontre le démonique et terriblement boogie « No Dice ». Les dés sont donc jetés, et le drapeau noir flottant sur la plage pour empêcher les baigneurs d’aller se rafraichir, « Black Flag » faisant monter d’un cran la chaleur pour rapprocher le temps d’une fournaise de club scandinave. « Stench of War » termine l’épreuve avec un tempo lourd et une atmosphère moite, prouvant que les autrichiens, sous couvert de simplicité extrême, avaient quand même pas mal de choses à dire.
Une galette qu’on s’enfourne comme on avale un dixième shot, qui rend vite accro, et qui procure une sensation d’enivrement tout à fait délicieuse.
Titres de l’album :
01. Battle Cry
02. Whiteliner
03. Blitztank
04. In the Wake of the Devil
05. Muffdiver
06. Blackout Blues
07. I Don't Care
08. Live Free or Die
09. Struck by Death
10. No Dice
11. Black Flag
12. Stench of War
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Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
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