Restons en France, en bonne compagnie, mais dirigeons nous vers le Sud. Après les charmes de Nantes, ce sont les beautés troubles de Marseille qui sont à l’honneur, via le premier album des locaux d’ESPERROS. Jeune groupe accusant à peine deux ans d’existence ESPERROS se lance corps et âme dans le grand bain de l’autoproduction, et nous livre ses vues sur un Black Metal ascétique, débarrassé de tout oripeau, et louchant légèrement sur le Folk. Et si l’ensemble sent bon la violence fleurie, le travail n’en est pas moins solide et convaincant.
Thibault (basse), Angel (batterie) et Clément (chant/guitare) se proposent de revisiter les racines nordiques en les délocalisant sous le soleil de leur belle ville. Huit-titres dans la langue de Molière qui sont autant d’injonctions à respecter la tradition, celle d’un Metal sombre, orageux, sentencieux, et épuré à l’extrême, se rapprochant parfois d’un Raw Black sophistiqué et esthétique. La production sèche aiguille en ce sens, même si la richesse des morceaux nous plonge dans les eaux troubles du BM classique, agrémenté d’un certain minimalisme de ton qui permet d’apprécier des chansons certes simples, mais professionnelles.
Chevalier Espèrros est donc une quête narrée sous la forme d’une chanson de gestes en huit chapitres. De qualité égale, ces huit chevaux de bataille nous entraînent dans une lutte permanente contre la dénaturation du Black Metal, joué ici comme si le temps ne s’était pas écoulé depuis les années 90. Cet album récompense donc les efforts du groupe, mais aussi la foi de ses fans qui y ont cru jusqu’au bout. Grand bien leur en a pris, puisque le résultat en vaut la peine, malgré quelques erreurs de jeunesse. L’instrumental souffre parfois d’un manque de précision rythmique, le son est encore un peu hésitant, mais l’intention est là, et la brutalité aride comme un mois d’août.
Disponible sur YouTube, Chevalier Espèrros est suffisamment bref pour que vous lui prêtiez vos deux oreilles. Peu ou pas d’indications sur sa genèse, si ce n’est ce petit laïus sur la page Ulule du groupe :
Le 1er juillet 2022 tout commence par un morceau « Venez » composé en une matinée. Tranche-Gueux décide de se lancer dans la composition, mais c’est avec la deuxième chanson « Dévotion » que cela se concrétise. Une histoire se dessine dans sa tête : les péripéties du Chevalier Espèrros. Fin juillet 2022, Fen rejoint le projet à la batterie, et ils commencent à s’approprier les morceaux. Le 9 février 2023 Tib’z se propose comme bassiste suite au poste d’une vidéo de répétition, les contacte et les rejoint un mois plus tard
Une histoire simple comme vous le constatez, qui culmine aujourd’hui avec cet album digital qu’on aimerait voir pressé en format physique, celui de prédilection d’un style qui aime l’objet et le beau geste. Sans chercher à révolutionner le genre, ESPERROS y apporte sa petite touche, en mixant une base saine et traditionnelle à des inflexions plus folkloriques, qui se matérialisent sous la forme de petits licks de guitare que l’on retrouve sur l’entame « Répugnance ». Froid mais généreux, ce BM sent la passion à plein nez, et on se dit que ses concepteurs ont attendu le bon moment pour proposer ce tracklisting. Qui est très homogène d’ailleurs, et emballé dans de belles ambiances, comme celle de « Retraite », qui laisse la basse harmoniser pendant que la guitare tournoie dans la plus belle tradition norvégienne.
Quelques moments forts, une stabilité indéniable, mais des niveaux qui changent de titre en titre, pour atteindre parfois une belle apogée sur « Dévotion », l’un des plus musclés et saccadé du lot. Des enchaînements propres, une petite tendance à répéter les motifs mélodiques d’un segment à l’autre, mais une authenticité, une franchise de ton, et une fraîcheur qui fait du bien, et qui mérite d’être soulignée.
Un travail qui intéressera les fans d’un Black formaliste, hurlé en français, et qui raconte une histoire. Voilà qui suffit amplement et qui peut laisser augurer d’un avenir radieux. Marseille et alentours, et toute la France, réveillez-vous, le groupe cherche des dates, et mérite de pouvoir s’exprimer en live. Alors n’hésitez pas à les contacter, ils le méritent.
Titres de l’album :
01. Répugnance
02. Retraite
03. Venez
04. Dévotion
05. Chevalier Espèrros
06. Blasphème
07. Sans Emphatie
08. Détruis-Toi
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08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26
La dernière du Madman ! Déjà vu en live debout et il chantait moins bien que la !
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@LeMoustre :Effectivement... Point de vue totalement respectable que celui de ne pas vouloir payer un prix de dingue pour mirer un show proche du pathétique.Mais perso, face à des légendes comme celles-ci, je mets mon impartialité de côté et (...)
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Ozzy sur sa chaise hé ben.Bon l'âge nous aura tous mais bon quand même c'est pas cool de voir ça.Moi ça m'aurait emmerdé.Autant un Anthrax, un Maiden ont toujours la peche après tant d'années (quitte &a(...)
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j'ai eu l'occasion de les voir en première partie de Seum mi Juin. vraiment bien prenant !
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Je m'attendais vraiment pas à ce qu'Ozzy tiennent 30 min sur chacun de ses shows...Bon, on peut pas dire que c'était "beau" à voir mais si j'avais eu la chance de gauler une place, j'aurai tout de même été bien con(...)
07/07/2025, 07:36
Putain je suis fan de Slayer mais c'était bien dégueulasse. Ça devient une parodie. Et oui merci pour tout Ozzy et tommy.
06/07/2025, 21:25
Oui c'est bien beau mais étaient ces gars durant l'ère Obama ou il a absolument tout trahis ? Trump on connait son histoire personnelle et ses financements. c'est sans surprise..
06/07/2025, 14:20
Pardon pour les fautes, mais quitte à écouter ce genre de trucs, Anna von Hausswolff le faisait beaucoup mieux il y a 10 ans. C'est ce qu'on appelle l'avant-garde je suppose.
05/07/2025, 06:51
Le problème de de Kayo Dot c'est qu'il dépend de l'envie du moment de Toby Driver et de qui l'entoure, tu peux avoir un album de drone/post-rock suivit d'un album de death metal, il n'y a pas de groupe et aucune identité. C'est dommage parce(...)
05/07/2025, 06:47
Merci à Clawfinger pour ce grand moment de transgression validée par l’ordre moral dominant. C’est rassurant de voir que la “rébellion” moderne consiste à tirer sur une cible usée jusqu’à la corde, avec des punchlines dignes (...)
04/07/2025, 07:16
Il tourne pas mal chez moi ce disque, et c'était un vrai plaisir de revoir le groupe live récemment après les avoir un peu mis de côté. Un autre concert en tête d'affiche ne serait pas de refus !
03/07/2025, 16:57
Morceau décevant et sans surprise. La présence de Chris Kontos dans le groupe y fait pour beaucoup dans mon intérêt pour ce retour, mais pour le moment bof.
03/07/2025, 16:47
Je n'ai jamais aimé ce groupe, mais j'étais passé devant durant un Hellfest et en effet c'était juste insupportable toutes ces harangues (littéralement toutes les 10 secondes). Moi je m'en beurre la raie, mais pour les fans ça doit &ec(...)
03/07/2025, 12:55