Quatre mecs qui vous proposent une visite guidée de leur ville, le tout en musique, pendant trois quarts d’heure ? Hum ? Thessalonique, ça vous parle un peu, non ?
Alors justement, allez humer l’air de là-bas en bonne compagnie, vous ne le regretterez surement pas…Surtout si vous êtes fan d’un Hard-Rock burné, aux entournures plus fines que ses accords ne le laissent présager. Je vous présente donc vos accompagnateurs de la matinée, qui se feront un malin plaisir de vous montrer les coins les plus louches et les milieux interlopes de leur cité, les Grecs de DOWNTOWN ASSOCIATION. Vous verrez, les mecs n’aiment pas la complication, ont les guitares franches et la rythmique de raison, et s’avèreront les meilleurs pour vous faire passer un bon quart d’heure, et plus….
DOWNTOWN ASSOCIATION, c’est un quatuor, formé de figures connues de la scène locale. Né sous l’impulsion du guitariste George Matikas (SHOCK ABSORBER), le groupe a commencé par intégrer le cogneur Tasos D. (PRASSEIN ALOGA), avant de fédérer à sa cause le bassiste Nik Danielos (BEND FOR ELEVEN, BLUE FLAMES) et le frontman/vocaliste Dean Mess (W.A.N.T.E.D.).
Une fois le line-up complété, le désir de jouer un gros Rock à tendance Hard s’est affirmé, George désirant durcir le son de son ancien groupe pour s’orienter vers quelque chose d’un peu plus costaud, en phase avec ses influences personnelles.
D’ailleurs, le six-cordiste cite volontiers les noms des grands anciens, comme AC/DC, BLACK SAB’, mais aussi les figures emblématiques du Hard-Rock des 80’s et 90’s, avec les SKIDROW, GUNS, WHITESNAKE, PANTERA, AUDIOSLAVE et ALICE IN CHAINS…Comme vous le voyez, le panel est large, et cette diversité de références s’entend autour des sillons de ce premier album, qui ne cache pas ses multiples accointances classiques et plus modernes.
D’ailleurs, il n’est pas anodin de constater que les albums que l’énergique guitariste eut aimé composer ne sont rien d’aussi différents que le Fair Warning De VAN HALEN et le Vulgar Display of Power de PANTERA. Alors, pour une meilleure compréhension et une indication globale de la tendance, voyez City Guide comme un pont improbable construit entre ces deux albums phare.
Plus concrètement, City Guide, outre sa dérive urbaine, est un joli voyage dans les couloirs du temps et de l’espace du Metal, se permettant d’aborder un peu toutes ses composantes pour restituer un style propre. Sans se compliquer la vie ou jouer les opportunistes, les Grecs louvoient d’un style à l’autre pour affirmer le leur, et proposent des morceaux concis, qui frappent fort ou chaloupent à mort, et nous font passer un très bon moment.
On sent un joli mélange entre la rugosité des seventies, les mélodies franches et la morgue des 80’s, et l’assombrissement harmonique et rythmique des 90’s. Et en tout cas, attendez-vous à un festival de riffs mordants, de parties vocales chaudes et d’une osmose basse/batterie libre et qui ose, pour neuf morceaux qui sont autant d’hymnes à la diversité d’un Hard Rock tirant parfois sur l’Alternatif ou le Heavy Metal.
On peut penser sans être accusé d’être dérangé en écoutant leurs chansons évoluer dans un monde où GREAT WHITE et ALICE IN CHAINS se tiennent la main pour réconcilier le Rock Zeppelinien et le Grunge reptilien (« Dynamo », hit en puissance aux soli qui mettent en transe), ou dans un univers parallèle au sein duquel les SKIDS, KIX et AC/DC taperaient le bœuf autour d’un Hard Rock béton lié par des riffs de sang coulant sur un up tempo mordant (« Deep Cut »).
Le Rock Grec est donc sans fioritures, mais s’en permet certaines, sans pour autant perdre de vue son objectif de base. Vous faire bouger les pieds et taper la tête (ou l’inverse) au son d’une musique franche et honnête, qui ne se refuse aucune allusion directe ou pas. George Matikas a un don certain pour lâcher des riffs vraiment mémorisables et accrocheurs (« Obeydian Girl », sorte de croisement entre le groove des ZODIAC MINDWARP et le marteau pilon des AIRBOURNE), mais il sait aussi faire parler sa guitare avec verve en la laissant partir dans des dialogues empruntant au vocable Power-Metal et Grunge (« King Of The Hole », sorte d’ALICE IN CHAINS revu et corrigé par les VELVET REVOLVER).
En gros, de la variété, mais surtout, un énorme plaisir de jouer. Une production qui s’avère parfaite pour le non créneau proposé, un peu sèche et matte mais généreuse dans la frappe et les déliés, et finalement, une ouverture globale qui me rappelle nos 7 WEEKS nationaux, ceux-là même qui refusent aussi de rester coincés dans un costume trop étriqué.
Beaucoup d’énergie donc, mais aussi quelques intermèdes un peu plus sombres et nuancés, comme ce terriblement Heavy « Braindead », qui réconcilie au sein d’un même thème le serpentin reptilien ZEP et le Stoner des QOTSA, avant d’exploser sur un refrain vraiment malin.
Pas de temps à perdre, ça semble être le leitmotiv de la bande, qui n’oublie pas pour autant l’émotion d’une ballade un peu amère, devant autant à Rachel Bolan qu’à Phil Anselmo ou Dave Pirner (« Lover’s Shadow »).
Mais pour ne laisser planer aucun doute, les DOWNTOWN ASSOCIATION terminent la visite par deux morceaux toujours aussi costauds, « Downfall », à la syncope qui affole et au refrain qui décolle, et «Predictable Chaos », qui une fois de plus s’inspire de la renaissance Heavy des 90’s, en citant le groove des frères Abbott, adapté à cette sensibilité 70’s qui leur semblait si chère. Le tout, en restant instrumental et en frisant quelques soli d’une dextérité infernale. Pas mal.
Non sincèrement, vous pouvez leur faire confiance, les mecs sont honnêtes et ne vous veulent que du bien et une virée downtown avec eux s’annonce haute en couleurs et en rencontres à toute heure. City Guide est bien plus efficace pour déambuler dans les rues de Thessalonique qu’un bus rempli de touristes aux blagues salaces, et joue la carte cosmopolite en termes d’inspiration diatonique. Du Hard, du Rock, du Heavy pas toc et du Grunge ad hoc, recette radicale et libérale, qui vous fera voyager en terre amicale.
Du solide, de l’ouvert, de quoi passer l’hiver au chaud. Une association à but non lucratif qui va vous enchanter de son crédo.
Des clients ?
Titres de l'album:
Le troll DPD (quel beau nom !) en tête de gondole dans la fosse. Comment c'est possible ça genre de gus ?
11/07/2025, 13:36
Mdr y'en a qui ont un niveau de goûts musicaux digne de la fosse des Mariannes. JPP de lol quand je lis ça Tout est dit.
11/07/2025, 13:34
@Humungus : mdr. On s'est compris.@Buckdancer : oui j'imagine que tu as raison
11/07/2025, 13:32
Un troll sur metalnews.fr c'est comme un exibitioniste dans le désert, il peut arriver à capter l'attention de quelqu'un de temps en temps mais tu sens que niveau stratégie c'est pas optimal.
11/07/2025, 13:28
Le Hellfest n'est plus qu'un fest mainstreem comme tant d'autres et n'a plus rien à voir avec ses origines.Le nombre de blaireaux au M2 y est devenu affolant au point qu'il n'y a que ça.Pour ma part, je préfère aller dans les(...)
11/07/2025, 12:42
Deafheaven > Black Sabbath d'ailleurs, aucune hésitation. quelle chanson de Black Sabbath atteint le niveau d'intensité de Dream House ?
10/07/2025, 21:43
T'aimes ça hein le cuir et le metal salace, je préfère Patrick Sébastien, je le trouve moins pédé. Le petit bonhomme en mousse on s'en rappelle, ça c'est une chanson qu'on oublie pas, comme ce que te chantais ta maman..
10/07/2025, 21:36
@DPD : putain, cette merde de Chat Pile, de la noise bâtarde gay friendly qui pompe Godflesh et Korn. Et dans un autre post, tu parles de Deafheaven. Mais mec, arrête de donner des leçons et va donc faire une Bun Hay Mean.
10/07/2025, 21:20
Et ce qui s'est fait de marquant question death c'était le dernier Dead Congregation et le surprenant Reign Supreme de Dying Fetus. Et qu'on me parle pas de Blood Incantation tout est impeccable, il y a beaucoup de travail derrière, mais aucune symbiose entre les part(...)
10/07/2025, 15:17
L'underground est pas une qualité en lui-même, le dernier concert que j'ai vu t'avais les groupes qui enchaînent les plans thrash-death-black sans aucune cohérence, du sous Deathspell Omega (désolé mais dans le black dissonant tu seras toujou(...)
10/07/2025, 15:09
C'est à peu près le constat que nous sommes plusieurs à faire me semble-t-il, mais je mettrais tout de même Converge, The Dillinger Escape Plan ou Botch ailleurs que dans le metalcore. Mais pourquoi pas. ;-)@Jus de cadavre "Je crois qu'il faut acce(...)
10/07/2025, 14:34
@GPTQBCOVJe suis horrifié par l'idée de finir comme ça, voir Darkthrone se réduire aux lives jouant la fameuses trilogie pour payer les affaires courantes notamment des frais de santé, la social-démocratie m'en sauvera j'imagin(...)
10/07/2025, 14:16
Non mais même le metalcore t'avais la grande époque de Converge, Dillinger Escape Plan, Botch et compagnie...certains parleraient de hardcore chaotique mais bon. T'avais pas que de la musique lisse à refrain, ce n'est pas le diable que certains veulent peindre.&(...)
10/07/2025, 13:47
Si le Metalcore était à la mode il y a 20 ans, disons alors que (malheureusement) cela perdure car 1/4 des groupes jouant dans de gros et moyens fests ont un qualificatif se terminant par "core".
10/07/2025, 13:22
Cela m'espante toujours de voir des festivals complets (ou presque) un an à l'avance sans avoir annoncé aucune tête d'affiche.Le public est devenu très friand des gros festivals. Je pense évidemment à toute cette frange de festivalier(...)
10/07/2025, 12:23
Certains commentaires sont à côté de leur pompes, la grande mode du metalcore c'était il y a quoi ? 20 ans ? la bizarrerie c'est que pas mal de ces gens sont passés au black-metal pour une raison que j'ignore ce qui donne toute cette scene en -post(...)
10/07/2025, 12:04