Du Thrash jusqu'à plus soif ! Formé en 2016 par de joyeux drilles fans de Métal extrême, le groupe Cherbourgeois propose un set tout en finesse alliant agressivité du Thrash Métal et la fulgurance du Grindcore.
Buvez des bières et encore des bières. Et lorsque vous avez terminé, buvez plus de bières.
J’aurais pu continuer comme ça pendant quelques lignes, tant ces marsouins aiment les formules à l’emporte-pièce. Mais je me méfie comme la peste des formules à l’emporte-pièce. Souvent, elles ne servent que de paravent à la médiocrité, comme l’humour permet de tartiner un morceau de pain rassis en le faisant passer pour un sublime goûter au Nutella. Déjà, mélanger Thrash et Grindcore dans la même phrase à tendance à éveiller ma méfiance. Et comme je ne suis pas complaisant de nature envers nos groupes nationaux, j’abordais cette chronique avec un oeil à moitié fermé pour indiquer que quelques gimmicks n’allaient pas me séduire sans que je ne fouille un peu plus.
Les THRASHTALK sont donc bien français, originaire de Cherbourg, sans les parapluies et les comptines pour midinettes de Jacques Demy. Malgré cinq ans d’existence, le combo n’a daigné jusqu’à présent nous offrir qu’une petite démo en 2018, avant d’enfin se lancer avec ce Cold Beer, Space Dick faisant méchamment penser à l’humour houblonné de TANKARD. Et d’ailleurs, les similitudes existent, pas forcément d’un point de vue artistique, tant les frenchies se rapprochent de la génération américaine la plus célébrée. D’ailleurs, si j’ai bien compris quelques articles, la presse underground les compare déjà aux institutions SUICIDAL TENDENCIES, SOD, DEATH ANGEL ou D.R.I., et évidemment aux allemands de TANKARD, ce qui donne quelques indications précieuses au moment de glisser l’objet entre vos esgourdes.
Mais avant les oreilles, ce sont les yeux que ce premier album flatte de son superbe graphisme et de sa pochette flashy/mouche. Des tonalités jaunes et verdâtres dans la grande tradition, un design léché, qui donne clairement envie de confier ses tympans à cette horde de dégénérés. Et justement, ce quintet sans foie ni l’oie (Hugo - basse, Sébastien - batterie, Frédéric & Christophe - guitares, et Frédéric - chant) en sont vraiment, si j’en juge par l’intensité de ce premier album qui ne ménage pas ses efforts pour nous persuader de sa crédibilité Crossover. Le Crossover, on connaît bien par ici. Un mélange de Thrash et de Hardcore, le tout saupoudré de galéjades plus ou moins drôles, ou de revendications politiques et sociales. Les lecteurs de Metalnews auront épuisé la discographie des groupes susmentionnés comme références (même si DEATH ANGEL est clairement hors-sujet), et connaissent aussi l’œuvre de GAMA BOMB, WEHRMACHT, EXCEL, SIXTY NINE, et autres fonceurs de l’extrême qui ne crachent pas sur un brin de fantaisie.
Immédiatement, on est saisi par celle qui anime ces dix morceaux, beaucoup moins bas du front qu’on aurait pu le penser. En penchant vos oreilles sur le miraculeux « N.A.B.A.S.G », vous comprendrez rapidement que ces délinquants de la violence heureuse sont tout sauf des manchots perdus sur la banquise de la brutalité, et qu’ils manient leur manche comme des adolescents découvrant l’onanisme face à un catalogue de La Redoute édition 1983. De la transparence dans les soutiens gorges comme dans les intentions, des capacités certaines, mais surtout, une folie qui fait plaisir à entendre et qui pourrait même reléguer le séminal Among the Living au rang d’antiquité poussiéreuse de bibliothèque d’EHPAD.
Les cherbourgeois ne sont donc pas nés de la dernière pluie acide, et manient la fluidité comme des profs en grève dans un cortège maussade. On en prend acte dès l’introduction « Kill to Drink », qui sous couvert d’une prise de contact formelle lance un riff purement SABBATH avant de nous les briser menu d’une accélération foudroyante. Immédiatement, on pense à D.R.I, mais aussi à nos anciens héros de NOMED, en version plus Cherbourg et moins NYC. Le chant juvénile, la rythmique bombastic, l’entrain général, et le refus de calmer les ardeurs font de ce début d‘album la présentation idéale pour en groupe en devenir, et si les transitions sont encore un peu trop téléphonées, la joie de jouer compense bien des approximations. Basse ronde, assise Hardcore, connaissance du vocable Thrash borderline des années 80, et poussées de fièvre Thrashcore (plus que Grind, oui messieurs désolé). D’ailleurs « 10 pas 10 » nous rappelle parfois au bon souvenir des intraitables CRYPTIC SLAUGHTER, lorsque le tempo s’emballe, à la différence près que nos frenchies savent rester précis.
Sans se montrer complaisant ou chauvin, je dois admettre que le groupe a tapé dans le mille, et a évité tous les poncifs les plus éculés. Assez intelligents pour ne pas se contenter du minimum de quelques secondes ajoutées à une ou deux minutes, les THRASHTALK ont de la conversation, et troussent des ambiances prenantes. L’Orwellien « Alien Attack » se love au creux d’un TANKARD de « Space Beer » avec beaucoup plus de consistance, tandis que le gag « Porno / Koenigsbier » nous fait jouir de sa brièveté de potache.
On retiendra de l’affaire le talent des guitaristes pour délier des riffs moins convenus que la moyenne, mais surtout, cette sensation d’euphorie qui nous plonge dans la même transe que des champis trouvés au pied d’une bouse. Tout ça sans laisser la gueule de bois contrairement à ce que « Hangover » affirme de sa puissance, et en nous offrant un peu de paracétamol purement Thrash pour soulager notre migraine (« Bar Closing »).
Drôle, efficace, probant, professionnel mais branleur juste ce qu’il faut, Cold Beer, Space Dick est une excellente surprise, et l’avènement d’un nouveau clown (dans le bon sens du terme) dans le jeu de quilles difficile du Crossover. Et surtout - le plus important - n’oubliez pas :
Buvez des bières et encore des bières. Et lorsque vous avez terminé, buvez plus de bières.
Titres de l’album:
01. Kill to Drink
02. 10 pas 10
03. Darwin Awards
04. N.A.B.A.S.G
05. Alien Attack
06. Exterminator
07. Porno / Koenigsbier
08. Ouh !
09. Hangover
10. Bar Closing
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Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
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Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44