Projet solo de Clément Roig (ANTROPOFAGO, ex-SUNNUDAGR, ex-OPPROBRE), DEVOLUTION ne fait pas forcément allusion aux théories de déévolution de DEVO, et ne partage pas grand-chose en commun avec les musiciens facétieux d’Akron. Non, Clément l’a déjà prouvé durant sa carrière, ce qui l’intéresse, c’est la violence, la brutalité, l’inéluctabilité d’un destin pré écrit qu’il dénonce dans ses textes, et qu’il fracasse de sa musique. Cette musique justement s’articule au sein de son nouveau projet autour d’un Death joué très Black ou l’inverse d’ailleurs, la bestialité froide du concept lui permettant de s’ancrer dans différents créneaux. Premier opus de la bête, Consumer s’attache à dépeindre une réalité fort peu joyeuse, en dénonçant les inégalités sociales, le jugement d’autrui, le conformisme, l’anxiété, mais aussi en condamnant l’irresponsabilité globale concernant l’environnement et la destruction de notre planète à grande échelle. Des considérations d’importance donc, hurlées d’une voix caverneuse à faire hurler de peur les adeptes de l’allégorie de la caverne, sauf que dans le cas de DEVOLUTION, le monstre est connu et vu de tous, et qu’il a toutes les raisons de foutre les jetons.
Déévoluons donc à l’âge de pierre, tout en gardant conscience des impératifs de violence d’un Blackened Death ou d’un Death/Black de première importance. Tout à fait au fait des attentes d’un public de sadiques qui n’aiment rien de plus qu’un bordel organisé et joué avec les tripes, Clément a patiemment élaboré son plan, et s’est chargé d’absolument tout. De la composition évidemment, mais aussi de l’instrumentation, puisqu’on retrouve le musicien à tous les postes clés (guitare, basse, chant, programmation), ainsi qu’aux diverses étapes d’enregistrement (mixage, mastérisation, etc…). C’est donc un projet totalement solo, à peine partagé avec Julie Docteur qui a soigné l’artwork, et Laura Kaczmarek qui s’est chargé des photos du livret.
Du brutal donc comme disait notre regretté Bernard, mais du brutal intelligent qui bouffe à tous les râteliers pour proposer sa propre sauce. On retrouve donc au menu de Consumer ce que consomment les vrais de vrais, des accélérations Death fulgurantes, des blasts ravageurs, des riffs qui s’empilent comme les cadavres dans une fosse commune, des cassures qui brisent les cervicales, mais aussi des mélodies maladives qui empoisonnent le tout, et le rendent encore plus létal. Des influences donc, des références, un poil de SUFFOCATION, une louche de MORBID ANGEL, quelques crises à la BENIGHTED, pour un ensemble qui tient foutrement debout et qui prouve la valeur intrinsèque d’un musicien qui connaît de mieux en mieux son boulot.
Car contrairement à d’autres groupes qui se perdent en route à force de dévier de chemin, DEVOLUTION est d’une cohérence rare. Les passages sont parfaitement fluidifiés, et se succèdent avec une logique indéniable, tandis que la violence la plus crue est souvent matinée d’idées harmoniques et rythmiques fort pertinentes. On le constate sur le phénoménal « Au Crépuscule de l’Humanité », qui cumule les virages avec l’aisance d’un pilote de Nascar, et qui ose Thrash ce qu’il impose Death, avec toujours cette dextérité de médiator qui a fait de Clément l’un des guitaristes les plus redoutés du métier.
De là, Black, Death, extrême, on s’en fout comme de la première remarque stupide de Glenn Danzig ou Glen Benton (comme quoi les Glen(n) ne sont pas forcément des lumières), car on apprécie cette débauche de moyens, le produit en question se montrant compétitif sous tous ses angles. Basse malmenée et cachée au mixage, mais aux graves soutenant la programmation, chant monocorde qui confère une rigidité cadavérique au projet, l’ensemble dégage une puissance incroyable, et laisse une impression durable de qualité. Soli soignés, harmonies travaillées, atmosphère assez confinée pour une production ample et précise, ce premier album est un modèle du genre, d’autant plus qu’il a été porté sur les épaules d’un seul homme.
Jamais avare d’un plan plus classique qui relance une machine bien huilée (« Déliquescence » et ses envies purement Thrash/Death totalement jouissives), ou assumant une ambition affichée dès l’entame énorme de « Aux Portes du Vide », qui place ses pions encore plus rapidement qu’un joueur d’échecs sous acides, Clément nous gratifie donc d’une démonstration d’efficacité dans la bestialité.
Vous l’aurez donc compris, DEVOLUTION n’est pas le genre de side-project jetable oublié à peine écouté. Certes, certaines idées ont tendance à être refourguées régulièrement, mais un monstre de classicisme comme « Vestiges », et un final aux proportions gigantesques comme « Chaos Cérébral », sur lequel Clément se lâche comme un beau diable sorti de sa boîte de nuit (les parties de guitare sont de véritables cas d’école de dextérité) permettent de pardonner quelques petites itérations pas bien graves.
Alors la dévolution, la déévolution, l’évolution ? Le choix vous appartient, mais l’avantage d’un album comme Consumer est qu’il vous prévient sans prendre de gants sur les conséquences de vos choix.
Titres de l’album:
01. Aux Portes du Vide
02. Le Poids du Jugement
03. De l’Étincelle à la Conflagration
04. Au Crépuscule de l’Humanité
05. Déliquescence
06. Vestiges
07. Écimer l’Âme
08. Chaos Cérébral
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