Fiez-vous sans vous fier à cette pochette qui ressemble au choix :
Une fois l’éventualité la plus proche de vos affinités choisie, dites-vous que le mouvement capillaire illustré correspond en tous points à l’attitude que vous risquez d’adopter en écoutant le premier album de MATTERHORN. Fondé en 2012 du côté de Zurich, ce trio démoniaque (Morbid - guitare/chant, Nekroking - chant/basse et Tim Tot - batterie) a appris l’art du maniement des instruments sur le tas, mais déjà persuadé d’une chose. Qu’ils allaient devenir en peu de temps le groupe le plus diabolique de la terre. Après quelques années de pratique, les nouveaux-venus décidèrent de tenter leur grand soir du premier coup, sans passer par la case split, démo ou EP. C’est donc à trois entêtés fermes sur leurs ambitions que nous faisons face aujourd’hui, et qui sortiront en juin de cette même année ce Crass Cleansing, plus efficace qu’un savon couplé à un brosse à chiendent pour faire disparaître la saleté de votre âme corrompue. C’est au label germain Iron Bonenead que reviendra l’immense honneur de distribuer la chose de façon professionnelle, et admettons que nos amis allemands ont encore eu le nez creux sur ce coup-là. Alors qu’on aurait pu s’attendre à une énième exaction BM ou Noisy de fort mauvais loi, c’est à une démonstration de force Thrash/Death à tendance Black que nous avons droit, et ce premier LP risque fort de propulser la carrière néfaste des suisses sur orbite. Et ce, pour la simple et bonne raison que ces trois olibrius ont tout compris à l’extrême maudit des années 80, et qu’ils en synthétisent les divers courants avec un maléfique entrain.
Admettons que vous souhaitiez écouter un produit capable de fondre dans un même creuset d’influence celles de HELLHAMMER, du FROST, de SODOM et du VENOM le plus paillard, le tout joué avec la gravité d’un combo de Sludge pas vraiment en adéquation avec sa philosophie. Vous aurez donc trouvé en Crass Cleansing le truc parfait pour satisfaire vos plus bas instincts, tant ce glaviot parvient à réunir dans un même postillon poitrinaire la noirceur des démos de Tom Warrior & co, la brutalité sadique de Tom Angelripper et de Chris Witchhunter, et la vilénie paillarde de Cronos et sa bande. Sans atteindre le degré de mimétisme d’un WARHAMMER, profondément traumatisé par Apocalyptic Raids et Morbid Tales, les suisses se posent quand même en doublure très crédible de leurs aînés du même pays, et à l’écoute de titres aussi frondeurs que « Parabol Dreams » ou « Teenage Emperors », on se croit replongé dans les affres de l’émergence du mal de la charnière 83/84, le professionnalisme et la maîtrise en plus. Car Morbid, Nekroking et Tim Tot ont beau se faire passer pour de gentils amateurs passionnés par le boucan et la bestialité, ils n’en savent pas moins jouer pour autant, et largement assez bien pour nous trousser des breaks méchamment calculés et des accélérations toujours bien placées. Il est certain que l’analogie avec CELTIC FROST a tendance à devenir sacrément envahissante, spécialement lorsque le chant adopte les tics verbaux et les onomatopées de T.G Warrior, mais le tout est tellement bien ficelé, et si assombri qu’on accepte de se prendre au jeu, et qu’on y prend un plaisir fameux. Impossible de résister à l’enthousiasme de ces trois tarés, puisque même leur production est efficiente, tout en respectant les canons de l’époque. C’est donc à un son noir comme le jais auquel nous avons droit, qui étouffe la grosse caisse et qui malmène la guitare, conférant aux riffs une aura mystique malsaine, mais qui évite toutefois le piège du trop hermétique ou du figuratif. De la barbarie au service de la simplicité certes, mais pas mal de finesse aussi, et des passages violemment Doom insérés au chausse-pied, pour une musique plus élaborée qu’elle n’en a l’air. Et une attention toute particulière portée au phénoménal « The Hornhead » suffit à le comprendre, lorsqu’on réalise le nombre de plans accumulés, qui ne débouchent miraculeusement pas sur un foutoir mal agencé. Aussi vilains qu’ils ne sont diaboliquement séduisants, ces huit morceaux, bien que reliés par des thématiques évidentes présentent tous un caractère unique, et offrent une perspective de faux concept album entièrement dédié au mal et à la méchanceté musicale.
D’ailleurs, histoire de ne pas tomber le masque dès l’entame, le trio suisse a choisi de dégainer ses cartouches les plus faciles en tête de liste, et il est donc inutile de vous fier à l’ambiance de « Violent Success » pour jauger du potentiel de la suite, vous feriez fausse route. Vous pouvez par contre en retrouver la férocité sur « Tongues of Babel », qui offre la plus belle démonstration old-school qu’il m’est été donnée d’entendre depuis longtemps, spécialement lorsque le rythme ralentit pour friser la lourdeur du séminal « Circle of the Tyrants ». Entre Thrash fatalement vénéneux et early Black amateur véreux (dans le bon sens du terme », « Of All I Was » développe de sacré arguments bestiaux, et laisse même un semblant de solo s’évanouir de sa propre faiblesse, alors même que Tim Tot fait virevolter ses baguettes dans une furia de breaks et de roulements à laisser la tête à l’envers. Mortifère, passionné, ce premier LP mérite en effet des louanges, mais pas seulement parce qu’il parvient à recréer des sensations éprouvées lors d’une jeunesse satanique dorée. Il est aussi un modèle de construction vintage adaptée à une époque qui s’en repaît constamment, et surtout, un excellent prétexte pour headbanguer en rendant hommage à la génération des PROTECTOR et assimilés. De quoi secouer sa tignasse tous azimuts, et prendre son pied, sans arrière-pensée, mais avec quelques références dans le rétroviseur.
Titres de l'album:
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Pour moi, c'est absolument impossible à regarder tellement chaque plan change toutes les secondes. C'est dommage d'y avoir mis tant de moyens pour finalement proposer un montage pareil. Je ne sais pas si des gens apprécient ça, moi je ne peux pas. J'&eacut(...)
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