Si tu veux du vilain, du moche et du bourrin, tape dans tes mains. Mais tape fort parce que je ne suis pas sûr que tout le monde t’entende avec ce boucan.
Boucan ?
Oui, comment mieux définir le bruit chaotique produit par les américains de PRIMITIVE RAGE, qui ont vraiment trouvé le baptême parfait pour se présenter à un monde constamment éberlué. Depuis 2017, ce concept de Springfield, Missouri, lâche à intervalles réguliers quelques réflexions sur l’humanité et ses travers, et ce second long qui n’en est pas vraiment un n’accepte pas vraiment la mesure ou les compromis.
PRIMITIVE RAGE, à l’image de cet artwork signé Wampus Cat reste l’expression de l’underground la plus pure et vicieuse qui soit sur le marché. Aussi fou que NAILS ou FULL OF HELL, clinique comme une vivisection au scalpel, et dément comme un schizophrène emprisonné depuis des années dans une cellule capitonnée russe, Enemies Left to Crush dresse la liste des opposants à faire plier à sa volonté de dictature Noisy méchamment sadique.
Alors, du Grind évidemment, mais aussi du Crust, du Death, de l’Indus, des sons électroniques, des arrangements qui agacent les tympans, pour un résultat salué par un jury de psychopathes : 10/10, et c’est amplement mérité. Car PRIMITIVE RAGE fait partie de cette scène Noisy/Grind complètement libérée et affranchie de toute obligation, qui n’hésite pas à loucher sur le Sludge, le Doom, le Death barbare et l’extrémisme tartare. En résulte un disque court mais qui va à l’essentiel : tout ce qu’on aime quand on découvre une production du cru inédite et bourrue.
Entre deux riffs saucissonnés en mode cresson à la botte, entre deux hurlements de belette anarchiste sortant de son terrier, Enemies Left to Crush est un concentré de rage, de colère et de ressentiment qui provoque des secousses à l’autre bout du monde. Dispo en NYP sur le Bandcamp du groupe, cet album huit titres fait la part belle au côté le plus sombre du Death/Grind, légèrement expérimental mais expressionniste, fait de bric et de broc, de lave en fusion et de pieds rongés par les oignons, en gros, une expérience qui tourne mal et laisse de très vilaines séquelles.
On ne sort pas indemne de l’écoute d’un bouzin pareil. Aussi assourdissant qu’un représentant Power Electronics honnête, PRIMITIVE RAGE contourne les obligations pour fournir son poison, dilué dans un son de batterie de cuisine après apparition d’un poltergeist. Entre Raw Black tourné Grind et Noisecore pour croque-mort, Enemies Left to Crush ne fait pas de quartier, et agresse sans interruption, se permettant même - tradition oblige - une horreur de plus de onze minutes en guise de clôture. Electrifiée et barbelée évidemment.
Si tout l’album est d’une laideur magnifique, « Enemies Left To Crush », final dantesque, pousse le bouchon encore plus loin, et nous laisse au tapis, sur fond de régurgitations vocales doublées et autre gimmick bruitiste enlevé. Joué avec les tripes, dégueulé comme une biture à la gentiane, ce nouvel album est une pierre de plus posée sur l’édifice de l’impolitesse musicale, entre l’attentat au feedback et la tuerie chevaline Techno-Grind.
Mais créatif, enjoué, et surtout, accrocheur et addictif. Le genre de truc qu’on se passe en boucle sur son lecteur préféré et qui squatte la playlist pendant des semaines. Un lundi pas du tout au soleil, avec le patron qui gueule comme un gros veau et les collègues qui vous fatiguent avec la météo.
Ici, il fait chaud, très chaud. Alors enlevez la doudoune et matez le spectacle désolant. Un peu de bruit n’ayant jamais fait de mal à personne, PRIMITIVE RAGE peut éventuellement passer pour un traitement de choc qui déclenche des céphalées et agace les nerfs, mais permet d‘affronter la réalité en toute lucidité.
Mais Dieu, que tout ceci est vilain…
Titres de l’album :
01. Cast to The Realm of Hungry Ghosts
02. In an Endless Dream...
03. Strangled By The Hands Of God
04. Doomed
05. Shrouded by Desire
06. Opulence
07. Flayed Upon the Barbed Sword
08. Enemies Left To Crush
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