Si en plus les mecs ne me facilitent pas la tâche qui est déjà bien compliquée comme ça…KASSAD, Londres, Angleterre, one-man band, premier LP après un EP, et voilà bien tout ce que je peux vous raconter à propos de ce projet aussi obscur que sa musique n’est fouillée et sombre.
C’est un peu succinct, je le reconnais, mais laissons parler la musique qui elle, à bien des choses à raconter sans que je ne trouve les mots pour la décrire avec fidélité.
Disons juste que ce concept est né en (remplissez le blanc si vous avez l’info), et que son premier effort, Humans, avait de quoi intriguer, et s’est attiré un joli following de base sur les réseaux spécialisés.
On sait les musiciens de BM assez férus de mystère et d’obscurantisme, mais une fois de plus, le pinacle est atteint.
Rien à dire, mais beaucoup de choses à écouter.
Faces Turn Away, pour faire simple, est un album au contenu aussi opaque et froid que son contenant. D’ailleurs, cette sublime pochette vous en dira plus que n’importe quel laïus sur les intentions de son auteur. Nihilisme, description de la société sans faux-semblant, misanthropie ambiante, protectionnisme individuel et collectif, les thèmes abordés ici sont d’usage mais sont mis en exergue par l’un des extrêmes les plus glaciaux que j’ai pu aborder depuis longtemps.
Au vu du timing, j’ai d’abord pensé à un effort de Dark Ambient redondant, mais il s’agit bien de BM brutal et fondamental, et l’un des plus abouti que j’ai pu écouter depuis un bon moment. Aussi abrasif qu’il ne peut être contemplatif, aussi lapidaire qu’il n’est mortellement séduisant, ce premier LP se veut cri primal d’un musicien en proie aux affres de l’existence, et qui s’exprime de façon brutale, sans pour autant négliger quelques nuances de sentiments.
En gros comme un détail, l’exemple frappant d’un disque intelligent qui n’utilise pas la force brute en tant que telle, mais comme vecteur. Et ça, c’est toujours bon signe dans une époque rongée par la facilité et l’immédiateté.
Sept chapitres pour une double version digitale/tape édition supra limitée, et autant de tronçons différents qui respectent pourtant une logique implacable. Une sorte de descente aux enfers qui singe l’abomination d’un Downward Spiral en l’adaptant aux exigences du BM le plus cru et professionnel. Pas de boucles ici, pas de supercherie synthétique boursouflée, juste des guitares, éventuellement une basse, une rythmique efficace, et surtout un chant, qui hurle, se mutile les cordes vocales, susurre, exorcise, et finalement nous prend aux tripes de sa cruelle lucidité. En substance, KASSAD pourrait incarner un point de jonction involontaire entre le Black le plus terrifiant et le Post Black le plus évanescent, sans pour autant sacrifier ses dogmes de base. Parvenir à convaincre de la pertinence de ses arguments tout en présentant une musique riche, fouillée, et ancrée dans l’inconscient collectif le plus basique. Vie, mort, solitude, et entre les deux, souffrance, errance, et damnation terrestre.
Pas joli-joli, mais lucide.
Et surtout, créatif.
Ainsi, « Void » se veut lourdeur, emphase, grandiloquence et tragédie musicale, de son riff ample et de ses mélodies circulaires qui tournent comme des charognards autour d’un cadavre, tandis qu’une voix grave distille sa litanie d’horreur dans nos oreilles figées par le froid.
« Madness », suite immédiate et contrepoint parfait, se souvient au contraire des enseignements des 90’s et les fait fructifier à l’ombre d’un soleil noir d’ultraviolence dramatique. Voix saturée au premier plan, et toujours ces guitares qui tournent et virent comme des démons qu’on tente d’extirper d’une âme condamnée.
« Broken », radicalise encore le ton, et concasse les rêves agonisants d’une double grosse caisse qui avance comme un destin inéluctable, pendant que le chant vous extirpe d’un sommeil troublé, dans une énorme progression lyrique/cathédrale sonore qui vous écrase de sa grandeur.
« Faces Turn Away », c’est un soir de misère affective, lorsque les passants semblent ne plus vous voir essayer de vous protéger de la pluie qui inonde vos dernières illusions. Absence totale de rythmique, pour un tapis de sons sombres, qui coulent comme un rideau de gouttes de déprime, et toujours cette voix aussi dérangeante que résignée, qui signe l’arrêt de mort d’un avenir déjà pourri sur place.
« Pulse », final Ambient de près de dix minutes, caché sur la face B de la cassette, laisse les étoiles vous emporter au loin d’un univers qui n’est plus le vôtre. Un peu BURZUM synthétique sans le côté rudimentaire de l’équipement de prison, chute inévitable dans un autre univers, c’est une conclusion qui n’en est pas une et laisse le livre des morts ouvert.
Avant ça, un « Shame » d’ouverture qui ne prend pas à revers, mais attaque de face d’un déluge de blasts antédiluviens, pour un BM rauque, sans pitié, qui sur plus de sept minutes déverse sa haine. Son sec et rêche, mixage brut, et incarnation vocale à la limite d’un Pain Metal à la SILENCER. Le panorama est dessiné, à vous de l’accepter ou de partir.
« Pariah », qui set la soupe aux outcast de tout poil, se veut plus empreint d’une solennité toute nordique, mais n’hésite pas à lacérer de guitares à la DISSECTION, avant de déchirer les chairs d’un modus operandi totalement DARK FUNERAL/MARDUK. Le titre le plus estampillé BM du lot, ambitieux et terre à terre, et presque opératique dans sa démesure.
Faces Turn Away est un album qui vous glace les sangs, et qui vous laisse dans un état catatonique. C’est une spirale descendante dans les entrailles du mal humain absolu, de celui qui vous fait comprendre que l’enfer c’est les autres, et donc vous aussi.
Un disque de solitude, de mal être, d’avenir noir comme une nuit sans fin. Et une œuvre musicale d’importance, qui se nourrit de toutes les nuances possibles sans perdre de son impact cruel.
Titres de l'album:
Si je voulais être méchant, je dirai : "Y a-t-il encore des fans de Metal au HELLFEST ?"
09/07/2025, 10:30
Avec qui en tête d'affiche? Radiohead ou Oasis? Plus sérieusement, je me de mande encore comment le festival peut afficher complet avec l'affiche qu'ils ont réalisée pour 2025. Comment les fans de metal peuvent encore leur faire confiance ?
09/07/2025, 10:13
@DPD : on te vois beaucoup t'attaquer aux groupes de croulants mais on ne te vois jamais la ramener sur tes groupes du moment, ce que tu aimes ou les groupes qu'il faut désormais en lieu et place de ces formations vieillissantes que tu dénonces tant...
09/07/2025, 06:45
@Jus de cadavreGenre ils on payés les frais de déplacement et l'hôtel, me fait pas rire, les enfoirés part 2. Au moins le juif Patrick Bruel tiens debout.
09/07/2025, 01:12
Très bon album avec 3/4 titres vraiment excellent et un bon niveau global.Quelques Slayeries comme sur Trigger Discipline mais rien de méchant. D'autant que le titre Gun Without Groom est vraiment terrible, en effet. Un très bon cru
08/07/2025, 23:59
Pour moi je vois c'est l'équivalent que de voir 2pac en hologramme (qui était homosexuel), peut-être même pire parce que l'illusion tiens mieux le coup, je reste sur cette position.
08/07/2025, 22:44
Les bénéfices du concert était entièrement reversés à une œuvre caritative. Aucun des groupes présents n'a palpé pour leur concert (en même temps c'était 20 minutes de live par groupe...). Après ça (...)
08/07/2025, 22:42
@SalmigondisJe sais pas si tu veux quelque chose qui fait plus l'unanimité j'ai vu Morbid Angel au bout et c'était de la merde, une prestation robotique au possible, j'ai pris plus de plaisirs sur des trucs plus locaux à la con. Il faut savoir tourn(...)
08/07/2025, 22:28
Mais quelle bande de clodos...tout le monde se branle du batteur sans déconner. Se faire du fric de cette manière c'est franchement pathétique. Massacra est mort et enterré...qu'il le reste pour conserver son statut CULTE. Honte &agrav(...)
08/07/2025, 21:54
Avant d'aller me faire voir ailleurs, je partagerai avec vous cet hommage Fernandelien :"Aux adieux de Black Sabbath, il tremblait pas mal d'la patte.Fais l'Ozzy, assis."
08/07/2025, 21:31
Ben tu m'étonnes, DPD, d'être passé à autre chose. En même temps, quand on a eu ces groupes là comme entités fétiches, on ne peut qu'aller de l'avant. C'est comme partir de zéro (je plaisante
08/07/2025, 21:26
Je comprends juste pas cette envie adolescente permanente de revoir ses groupes de jeunesse. Je veux dire je suis de la génération qui est passé par Korn Slipknot et compagnie mais je suis passé à autre chose.
08/07/2025, 19:55
Lors du dernier concert de Motorhead auquel j'ai assisté, Lemmy était... pathétique (mais pas loin). Et pourtant il était planté sur ses quilles. Alors jouer assis avec Parkinson en bandoulière ? Business is business, la machine à biftons DEVA(...)
08/07/2025, 19:23
@HumungusJe fais une exception pour Motörhead (que je n'apprécie pas plus que ça) parce que Lemmy était sous un haut dosage de drogue/alcool pour tenir le coup et pas s'écrouler sur une chaise.
08/07/2025, 17:31
Je vois pas ce qui est légendaire à un trubo grand-père qui tiens péniblement sur une chaise. Je dois manquer quelque chose. Pour ma part c'est autant ridicule que les concerts avec des stars mortes en hologrammes. Faut vraiment être con.
08/07/2025, 17:18
@LeMoustre : espèce d'abruti... le but du concert, outre le fait que c'était un évènement caritatif, c'était qu'Ozzy puisse faire des adieux en bonne et due forme à la scène, chose qu'il n'avait pas pu réaliser (...)
08/07/2025, 06:08
J'ai pas encore tout regarder mais y a t'il un groupe qui a joué le morceau Black Sabbath ?LeMoustre, pour ce concert je pense que l'émotion et la communion entre groupes et public était plus importante que le reste. A voir les vidéos j(...)
07/07/2025, 22:26